Lot – Seconde guerre mondiale : Une Américaine sur les traces de son père, capitaine de l’OSS
Elle a permis de certifier l’histoire d’un objet du musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot.
Elle a fait le voyage de sa Louisiane natale pour marcher sur les pas de son père. Donna Wakeman est dans le Lot depuis le 23 juin, et aux côtés de Jean-Luc Couderc du musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot, elle recherche les traces du capitaine William Hawk-Daniels alias capitaine Dick, officier de l’Office of Strategic Services (ancêtre de la CIA) parachuté en juillet 1944 sur le terrain du Bouleau entre Carennac et Miers.
« Mon père, né en Louisiane, parlait Français car il avait grandi au milieu des Cajuns. Il était capitaine du 506ème d’infanterie parachutiste de la 101ème aéroportée. Il s’était porté volontaire pour faire partie de l’OSS. Arrivé dans le Lot, il a rejoint les Britanniques du réseau FOOTMAN aux côtés de Cyril Watney dit Michel et Georges Hiller dit Maxime. Il était instructeur pour les maquisards : maniement des armes, des explosifs, tactique… et il conduisait aussi des actions. Il a ainsi participé aux opérations de sabotage des ponts de Saint-Pantaléon, Lascabanes, et Lhospitalet. Ils ont aussi saboté la ligne téléphonique entre Cahors et Montauban. Après la Libération de Cahors, mon père est parti dans le Tarn et après le conflit il était stationné en Angleterre. Il est revenu deux fois à Cahors avec ma mère, d’abord en 1952 puis en 1994. J’ai vécu avec cette histoire toute mon enfance » précise l’Américaine qui, au cours de ce voyage mémoriel, a rencontré par hasard les neveux et nièces de Cyril Watney, Anthony, Tina et Isabel Martin.
Elle a également permis grâce à la remise d’un rapport de mission de son père de certifier l’histoire d’un objet du musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot. Jean-Luc Couderc relate ce fait peu connu de l’armée des ombres lotoise. « En juillet 44, André Malraux vient dans le Lot pour prendre la tête des maquis. Il essuie un refus avant de gagner le Tarn pour y faire la même demande, avec la même réponse. Sur le chemin du retour, le 22 juillet, il tombe dans une embuscade à Gramat aux côtés de Georges Hiller et Collignon, responsable des groupes Veny. Il est blessé et arrêté. Habillé en uniforme de l’armée anglaise, il est bien traité. Collignon s’échappe et Georges Hiller, grièvement blessé, se cache. Cyril Watney le retrouve et le conduit dans l’ancien presbytère de Magnagues, au dessus de Carennac où un interne en médecine est chargé d’une opération chirurgicale avec les moyens du bord : une maie de boulanger, 2 bistouris, un peu de chloroforme, et beaucoup de gnôle. C’est le capitaine Dick qui a ensuite amené les médicaments dans un panier envoyé par Londres que nous possédons au Musée et qui nous a été remis par Madame Hiller. Plusieurs semaines après, Londres envoie un avion récupérer George Hiller pour le conduire dans un hôpital en Angleterre. Nous avons des objets qui ont pris sens et qui font l’histoire. »
> Le capitaine Dick a été décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’Honneur.
> Lors de la Libération de Cahors, le capitaine Dick avait besoin d’essence pour rejoindre le nord du Lot et a failli se battre en duel avec Ramon, un des chefs de la Résistance, qui refusait de lui en donner. Les révolvers avaient été sortis.
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