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Lot : Les artisans du bâtiment sont exaspérés 

Une délégation d’élus de la CAPEB du Lot a été reçue par Claire Raulin, préfète du Lot. 

Mercredi 17 décembre 2025, en réponse à un appel à la mobilisation de la CAPEB nationale, l’ensemble des CAPEB départementales s’est mobilisé pour exprimer le ras le bol des artisans.

Une délégation d’élus de la CAPEB du Lot a ainsi été reçue par la préfète et les 530 entreprises adhérentes ont été appelées à relayer sur les réseaux sociaux les revendications du syndicat avec ce slogan « Y’EN A MARRE. » Depuis de nombreux mois, les artisans du bâtiment expriment leur exaspération quant à la gestion des dispositifs MaPrimeRénov’ et REP PMCB (gestion des déchets).

Alors que des décisions déterminantes pour leur avenir devraient être prises très prochainement, les artisans du bâtiment appellent les pouvoirs publics à entendre leur voix et à engager, sans délai, un travail de fond avec la profession. La situation est devenue intenable pour les artisans du bâtiment qui subissent de surcroît depuis plusieurs semestres maintenant un recul inédit de leur activité tout en étant fragilisés par l’iniquité fiscale engendrée par le régime des micro-entreprises. Depuis des mois, les artisans alertent sur l’instabilité et l’inefficacité de dispositifs qui au lieu de soutenir leur activité, la freinent.

Explications de la CAPEB : 

> MaPrimeRénov’ reste importante pour dynamiser le secteur, mais le dispositif est devenu chaotique : les changements permanents se traduisent par une baisse d’activité, les retards de paiement multiplient les litiges et fragilisent les entreprises. À partir du 1er janvier, l’isolation des murs et les chaudières biomasse seront exclues, une décision totalement contradictoire avec l’efficacité des travaux de rénovation énergétique et catastrophique pour les artisans.

La CAPEB appelle « à la cohérence et à la simplicité ». Elle plaide « pour l’éligibilité de MaPrimeRénov’ aux travaux qui s’inscrivent dans un parcours pertinent et efficace, propre à aboutir à une rénovation globale au terme de 4 ou 5 années, un temps nécessaire pour les ménages en termes de financement et d’organisation matérielle ».

Le mécanisme de la qualification RGE a montré ses limites. Il est temps de le réformer pour permettre l’accès du plus grand nombre d’entreprises au RGE sur la base de leurs compétences et non d’un dossier administratif bien trop complexe et sélectif, sans pour autant garantir la qualité des travaux.

> La Responsabilité Élargie des Producteurs pour les Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment (REP PMCB) est une autre source d’exaspération pour les entreprises artisanales du bâtiment.

Alors qu’elle devait simplifier la gestion des déchets de chantier et rendre gratuite leur collecte, le dispositif se traduit aujourd’hui par le paiement d’une éco- contribution par les entreprises qui n’ont pas, en retour, le service attendu. Pire, les orientations de la refondation du dispositif risquent d’aggraver fortement la situation en réduisant le nombre de points de collecte déjà insuffisant et en n’allégeant pas les coûts de gestion pour les entreprises. La CAPEB dénonce cette situation et réclame un maillage renforcé ainsi que des règles et outils harmonisés sur l’ensemble du territoire.

> Le régime de la micro-entreprise nourrit la précarité de celui qui le choisit et fragilise les dispositifs de protection sociale du pays. Il est aussi, dans le bâtiment, une source d’iniquité fiscale de plus en plus difficile à accepter dans un contexte économique dégradé. La CAPEB demande un seuil de TVA à 25 000 euros, un statut limité à deux ans afin qu’il soit un véritable tremplin vers l’entreprise de droit commun, et un accompagnement des micro-entrepreneurs pour leur permettre de pérenniser leur entreprise et d’en vivre correctement. L’urgence est réelle.

« Le compte à rebours est lancé. Entre l’examen du PLF2026, et la refondation qui arrivent à son terme, les opportunités d’arbitrer en faveur de mesures qu’attendent les artisans du bâtiment sont bien réelles. La détermination de la CAPEB à obtenir une évolution des dispositifs MaPrimeRénov’ et REP PMCB pour les rendre simples, stables, accessibles, adaptés à la réalité de nos artisans du bâtiment est sans équivoque. Nous ne réclamons que des règles justes, simples et efficaces, pour qu’ils puissent travailler dignement et en toute indépendance. Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils engagent, sans délai, un travail de fond avec la profession » a conclu Eric Lalande, président de la CAPEB 46.

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