Des agriculteurs de la CR et de la Confédération Paysanne sont passés à l’action ce 12 décembre 2025.
Ce vendredi 12 décembre, des agriculteurs de la CR et de la Confédération Paysanne ont manifesté devant la préfecture du Lot puis devant la Chambre d’agriculture et la MSA par rapport à la dermatose nodulaire contagieuse et « l’abattage des troupeaux touchés ». La représentante de l’Etat, Claire Raulin, a reçu une délégation d’agriculteurs. Elle a communiqué en fin de journée et a appelé « à la responsabilité » : « Face à cette crise sanitaire majeure et à la grande détresse qu’elle cause, elle a rappelé la priorité donnée aux éleveurs et à la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse, maladie qui ne touche pas le Lot. Le protocole mis en place par l’Etat sur le territoire national vise à lutter de manière efficace contre cette maladie extrêmement contagieuse. Si la maladie se propage, la mortalité peut atteindre jusqu’à 10% des bovins, avec des conséquences graves pour l’avenir de l’élevage français qui compte actuellement 17 millions de bovins. La stratégie mise en place par l’Etat est le fruit d’une concertation entre la profession, les scientifiques, les vétérinaires, les syndicats et d’autres acteurs. Elle repose sur la détection, le dépeuplement des troupeaux infectés, et une vaccination des troupeaux dans 6 départements d’Occitanie (Pyrénées-Orientales, Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Aude, Gers) et de Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques et Landes). Cette stratégie, appliquée en Savoie et Haute-Savoie dès le mois de juin s’est avérée efficace, puisqu’elle a permis d’éradiquer la maladie dans ces zones-là. La préfète du Lot rappelle son attachement au dialogue dans l’écoute et dans le respect. Une nouvelle réunion d’information à l’attention de la profession sera organisée par l’Etat le lundi 15 décembre pour apporter toutes les informations scientifiques et sanitaires et échanger avec les professionnels. Elle appelle les acteurs à la responsabilité et souligne que tout fait de violence, de dégradation ou d’infraction à la loi sera inacceptable. »
> Pour la FDSEA-JA46 « l’urgence d’agir en gardant la tête froide » : « Face à la progression rapide de la Dermatose Nodulaire Contagieuse en Occitanie et à l’apparition de foyers en dehors des zones réglementées, notre organisation FDSEA-JA46 tient à réaffirmer son engagement total auprès des éleveurs. Depuis le début de cette crise sanitaire majeure, nous défendons une ligne claire : agir avec responsabilité, s’appuyer sur les données scientifiques et protéger l’ensemble de la filière bovine française. Aujourd’hui, la situation se détériore. Plusieurs cas supplémentaires ont été confirmés, et nous constatons que le protocole officiel n’est pas appliqué strictement sur le terrain. Des transports illégaux d’animaux par exemple, compromettant l’efficacité des mesures de lutte et mettant en danger toute la filière. Face à ce constat, nous demandons à l’État :
d’intervenir immédiatement avec une communication claire, fondée sur la réalité du terrain et appuyée sur des faits scientifiques incontestables.
de faire appliquer strictement les règles qu’il a lui-même établies avec des contrôles,
de prendre pleinement ses responsabilités face à l’urgence sanitaire.
Par ailleurs, une réflexion profonde doit être engagée sur la mise en place d’une zone vaccinale élargie.
L’évolution de la situation montre que la stratégie actuelle, limitée à des périmètres restreints, n’est plus adaptée à la dynamique réelle de la maladie. Les foyers identifiés hors zones réglementées démontrent la nécessité de repenser l’approche territoriale.
En conclusion, Les connaissances scientifiques disponibles montrent que le virus de la DNC peut être présent dans les croûtes, bouses et divers matériaux contaminés, qui peuvent persister dans l’environnement et contribuer à la diffusion du virus.
Dans ce contexte, multiplier les déplacements en zone infectée accroît mécaniquement les risques de transport involontaire de matières contaminées et complique les efforts déjà engagés pour contenir la maladie. Limiter strictement les accès est donc une mesure de bon sens, de responsabilité et de protection collective. Les éleveurs n’ont plus le temps d’attendre. Des décisions rapides, cohérentes et assumées sont indispensables pour rétablir la confiance, soutenir les professionnels et stopper la progression de la maladie. Enfin, nous rappelons un principe essentiel : Ne pas confondre combat idéologique et défense de l’élevage. Les différentes crises notamment sanitaires ont toujours été contenues et maîtrisées par une grande responsabilité de chacun dans l’intérêt général de notre agriculture Notre priorité reste la même : protéger nos troupeaux, protéger nos éleveurs, protéger notre filière. »
> Face à l’urgence sanitaire qui frappe les Pyrénées-Orientales, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées, la présidente Carole Delga souhaite rappeler le plein soutien de la Région Occitanie à la filière agricole et aux éleveurs. Sur sa proposition, une aide exceptionnelle pour soutenir les éleveurs touchés par la DNC vient d’être votée par les élus régionaux, réunis en commission permanente ce vendredi 12 décembre. Un dispositif d’urgence, doté de 300 000 €, complémentaire au dispositif de l’Etat, pour reconstituer les cheptels et éviter la disparition d’exploitations essentielles à l’équilibre rural et à la souveraineté alimentaire de notre pays. Elle a également demandé à la ministre de l’agriculture Annie Genevard d’ouvrir sans attendre un dialogue avec les représentants de la profession agricole en Occitanie. Ce travail doit permettre d’envisager un nouveau protocole adapté en fonction des analyses scientifiques du ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire et des propositions des syndicats.





