Lot – Carte scolaire second degré : Elus, syndicats d’enseignants et parents d’élèves toujours inquiets…
Ils dénoncent toujours un « manque d’ambition ».
Suite au boycott unanime du CDEN (Conseil Départemental de l’Education Nationale) des élus, représentants syndicaux, et des parents d’élèves prévu le lundi 22 mars, une nouvelle séance s’est tenue ce mardi 30 mars. A cette occasion, Marc Gastal, vice-président du Conseil départemental a lu une déclaration au nom de tous les membres du CDEN : « Je m’exprime au nom de l’ensemble des membres du CDEN aujourd’hui réuni. Lundi 22 mars dernier aurait dû se tenir la séance du CDEN pour étudier la préparation de la rentrée dans les collèges et lycées du département. Nous, membres du CDEN à l’unanimité avons décidé de ne pas siéger. Par cette décision inédite nous avons souhaité marquer notre désaccord sur les choix nationaux qui impactent la préparation de la rentrée 2021 dans les établissements du second degré du Lot. La rentrée 2021, ne sera pas une rentrée ordinaire. Depuis l’an dernier, les élèves subissent les conséquences de la crise sanitaire. Les inégalités scolaires se sont creusées par l’enseignement à distance. De nombreux élèves n’ont pas retrouvé une scolarisation normale malgré les efforts d’adaptation de l’ensemble de la communauté éducative. Le fonctionnement hybride présentiel-distanciel, vécu par beaucoup de lycéens depuis novembre, ainsi que la scolarisation en alternance de certains collégiens depuis plusieurs semaines constituent des conditions dégradées autant pour les élèves que pour leurs enseignants. Pour nous, les enseignants auraient du être considérés depuis longtemps comme des personnels à risque et à ce titre auraient du bénéficier de la vaccination à titre prioritaire. Nous avions alerté dès juin dernier et nous réitérons aujourd’hui cette alerte : les besoins éducatifs se sont accrus, un recrutement massif de personnels est plus que jamais nécessaire pour une meilleure prise en charge des élèves en ces circonstances si difficiles. Malgré cette alerte et ces besoins réels, les moyens nécessaires non seulement pour assurer la continuité pédagogique des formations actuelles mais aussi pour la prise en charge spécifique des élèves les plus impactés par le contexte sanitaire ne sont pas au rendez-vous. Ainsi, le projet présenté pour préparer la rentrée 2021 dans le Lot fait apparaître une baisse de moyens équivalente à 14 ETP. Les dotations aux établissements font apparaître une diminution des Heures Postes ,au profit d’un volume d’Heures supplémentaires en très forte augmentation.La baisse des moyens se traduirait par la nécessité d’arbitrer localement et de faire des choix qui impacteront l’offre de formation proposée aux élèves : des Enseignements De Spécialités (EDS) de lycée qui ne pourront plus être assurés ; des options et des dédoublements qui disparaissent en collège comme en lycée ; des regroupements de sections en BTS et en lycée professionnels qui pénaliseront les élèves les plus fragiles… Alors que collectivement, le département et tous ses acteurs sont mobilisés pour rendre attractif notre territoire, les choix budgétaires en matière d’éducation vont à l’encontre de l’énergie des moyens financiers que nous dépensons.Nous considérons que l’offre éducative dans nos établissements fait partie intégrante des éléments qui peuvent concourir à cette attractivité recherchée. Les moyens présentés aujourd’hui ne répondent pas à notre ambition. Un effort budgétaire national ne doit pas s’arrêter au seul secteur économique : l’éducation, enjeu majeur de notre nation a besoin, elle aussi, de moyens financiers extraordinaires, tant les répercussions socio-économiques impactent nos élèves à court et à long terme. Nous sommes tous mobilisés aujourd’hui, personnels de l’éducation nationale, parents d’élèves et élus, dans l’intérêt conjoint de tous nos élèves et des personnels qui en ont la charge. »
Photo @DR