Lot – Carte scolaire 2022 – 1er degré : Pour l’UNSA, « la carte scolaire est plus politicienne que pédagogique »
Le syndicat s’inquiète également sur l’augmentation de l’Instruction des Enfants dans les Familles.
Ce lundi 14 février s’est tenu le Comité Départemental de l’Education Nationale (CDEN). La préparation de la rentrée 2022 dans le 1er degré était à l’ordre du jour. « Au menu, nous avons eu un projet presque identique à celui étudié en CTSD (Comité Technique) la semaine dernière. En effet, 2 éléments nouveaux ont fait leur apparition dans ce projet :
– Un élément de régulation sur le défléchage d’un poste espagnol à l’école de Figeac Louis Barrié ; ce poste est défléché depuis 2014 ! Merci aux collègues de l’école qui, suite à la publication du compte rendu du CTSD fait par l’UNSA Education ont permis cette régularisation.
– Un ajout dans les mesures qui consiste à supprimer un des postes de remplaçants de la circonscription de Figeac (départ à la retraite) pour implanter un remplaçant occitan dans le sud du département
Sur ce dernier point, même si l’administration nous explique que cela n’aura pas d’incidence sur les capacités de remplacement de la circonscription de Figeac, l’UNSA éducation considère non seulement que ce n’est pas le moment d’amputer une circonscription d’un moyen de remplacement mais aussi qu’avant d’implanter un poste de remplaçant occitan, il serait intéressant de renforcer les sites bilingues actuels et d’assurer la continuité de cet enseignement de l’école au lycée ce qui n’est absolument pas le cas actuellement. Si on se base sur la couverture actuelle des postes occitan du département, un n’est pas pourvu pour la 2ème année consécutive : il y a un vrai sujet sur la ressource humaine dans ce domaine dans le Lot.
L’analyse globale sur cette proposition a conduit l’administration à reporter sa présentation et le vote en mars (lors des instances du second degré).
En conclusion , la carte scolaire du Lot 2022 se résumera à la fermeture d’un poste à l’école élémentaire de Saint-Céré pour financer les augmentations de décharges de direction des écoles de 6 et 7 classes ! Tout ça pour ça ! » explique Christine Laverdet de l’UNSA avant de développer :
« Malgré les efforts de l’administration pour nous convaincre que cette carte scolaire répondait à la fois à une grande ambition et aussi aux différentes priorités nationales, nous estimons que les choix faits sont tout sauf ambitieux et encore moins responsables ! La seule ambition que nous voyons dans ce projet est la garantie de ne pas faire de vague à la veille des élections présidentielles et législatives. Une carte scolaire qui est donc bien plus politicienne que pédagogique ! Pour l’UNSA éducation d’autres choix étaient possibles, justes et équitables. Une fois encore ce ne sont pas ceux faits par l’administration ; c’est non seulement regrettable pour les élèves mais aussi pour leurs enseignants. Par ces choix toutes les situations identifiées par l’UNSA éducation comme des situations où il y aurait potentiellement besoin d’un poste supplémentaire seront soit satisfaites par le maintien ou l’attribution d’une classe en plus à titre provisoire soit ne recevront pas de moyen supplémentaire. A noter que tous les postes supplémentaires provisoires seront des moyens de remplaçant en moins disponibles pour le remplacement. L’UNSA est intervenue pour que les décisions soient connues au plus vite non seulement pour que les élus s’organisent mais aussi les équipes qui devront prévoir une répartition des effectifs avec ou pas un poste supplémentaire. Le DASEN répond à cette demande en précisant qu’il y aura plusieurs temps :
– Pour Saint-Sozy le maintien d’un moyen supplémentaire est indispensable ( à titre provisoire).
– Pour le RPI Dégagnac-Thédirac-Lavercantière l’attribution d’un poste provisoire supplémentaire est aussi nécessaire.
La décision devrait être rapidement être adressée aux élus et aux écoles.
Pour toutes les autres situations ( Cahors Lucien Bénac élémentaire, Sauzet, RPI Saint-Géry-Vers, Lacapelle-Marival élémentaire, Bagat) des décisions seront prises soit en fin d’année (fin juin) soit à la rentrée de septembre après comptage des effectifs.
Enfin, un focus a été fait sur l’Instruction des Enfants dans les familles (IEF). Ce phénomène est en très forte augmentation depuis plusieurs années. La crise sanitaire a été un facteur d’aggravation de la situation partout au niveau national. Le Lot n’échappe pas à cette tendance. Ainsi, l’administration nous a précisé les données du Lot au 3 février 2022 :
– 77 enfants de 3 à 5 ans
– 139 enfants de 6 à 10 ans
– 151 enfants de 11 à 16 ans
Rien que pour le 1er degré ce sont donc 216 enfants qui échappent à l’école ! L’UNSA éducation partage l’intervention du préfet qui fait de ce sujet un enjeu collectif citoyen. En effet, l’école n’est pas qu’un lieu d’apprentissages mais bien un lieu où l’on apprend à vivre ensemble. A la rentrée 2022, la nouvelle loi sur l’instruction dans les familles votée à l’automne dernier devrait être mise en application (décrets d’application pas publiés à ce jour). Cette loi modifiera les modalités actuelles qui passeront du déclaratif (les familles annoncent qu’elles font le choix de l’instruction à domicile) à une demande d’autorisation. Pour l’UNSA éducation, les raisons de ce choix sont multiples. L’analyse de ces dernières doit être faite de façon fine afin de trouver (hors raisons médicales) comment prendre en compte les éléments qui conduisent des familles à ce choix. »