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L’installation à Cahors d’une antenne de l’inspection générale de la gendarmerie « suspendue »

Mais pas « abandonnée » selon le ministre de l’Intérieur interpellé par le sénateur Jean-Marc Vayssouze-Faure.

Suspension ne veut pas dire abandon… C’est un peu le même champ lexical que pour la réforme des retraites. Ce mercredi 19 novembre 2025, au Palais du Luxembourg, le sénateur PS Jean-Marc Vayssouze-Faure a profité de la séance des questions au gouvernement pour interpeller le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez au sujet du projet de « relocalisation » à Cahors d’une antenne de l’inspection générale de la gendarmerie nationale. Un sujet que le parlementaire connaît par cœur, et pour cause : il était alors encore maire de la ville… « Le 16 mars 2022, l’un de vos prédécesseurs, Monsieur Gérald Darmanin, toujours membre de ce Gouvernement, sélectionnait 20 villes candidates à l’accueil de services du ministère de l’Intérieur. Fortes du travail accompli, ces 20 municipalités communiquaient alors sur cette avancée, se réjouissant que l’État s’engage enfin dans une politique volontariste d’aménagement du territoire. Plus de trois ans après cette annonce, le désenchantement est à la hauteur de l’espoir suscité. Pour une quinzaine de villes retenues, pas un seul agent ne s’est encore installé sur leur territoire, alors que tous les délais annoncés auront été dépassés à la fin de l’année. À Morlaix, un projet du programme Action cœur de ville tombe à l’eau car ildevait accompagner l’installation du bureau des droits à conduire. À Lens, la municipalité se prive de recettes en attendant que des plateformes de la police judiciaire s’installent dans les locaux qui leur sont réservés. À Montpellier, un terrain mis à la disposition par la ville attend l’Académie de police et la direction centrale du recrutement. À Saint-Étienne, au Mans, pas davantage d’informations.»

Et ce n’est pas mieux parti pour l’unité qui devait être implantée dans le Lot : «J’ai moi-même interpellé à cinq reprises le Gouvernement pour comprendre si le projet de relocalisation d’une antenne de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) à Cahors souffre d’un simple retard ou bien s’il fait l’objet d’un renoncement : aucune réponse tangible, alors que tout est prêt localement ! » Puis le sénateur a glissé un tacle à l’encontre de Sébastien Lecornu : « Monsieur le Premier ministre, peut-être vous, au moins, avez-vous des informations concernant l’installation du commandement pour la sécurité nucléaire dans votre commune, à Vernon ? Une annonce que vous aviez publiquement saluée à l’époque. Ce mouvement de relocalisation est attendu partout mais la promesse du Gouvernement n’arrive nulle part.» Et le sénateur de conclure : « Monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre, en cette période de congrès des maires qui appelle à restaurer la confiance, vous devez la vérité aux élus concernés. Où en est ce dossier ? »

 

Dans sa réponse, c’est de bonne guerre, Laurent Nuñez a répondu en insistant d’abord sur le fait que certaines de ces relocalisations avaient été effectives : « Le service national des enquêtes administratives de sécurité s’est installé à Angers, des services financiers à Metz. Au total, huit relocalisations ont été menées à bien. » Mais il très vite tempéré : « À la suite des difficultés budgétaires que vous n’ignorez pas, d’autres décisions ont été suspendues, ce qui ne veut pas dire abandonnées. Je me tiens à la disposition des élus concernés pour examiner ces situations. » En tout état de cause, il n’a pas voulu se défiler : « Des décisions ont été prises par mes prédécesseurs, compte tenu de la situation budgétaire ; je les assume. Ces décisions ne sont pas définitives. Discutons-en ville par ville, service par service. »

Revenant à la charge, le sénateur lotois, applaudi sur les bancs de gauche, est demeuré dubitatif : « Je ne suis pas sûr d’être plus avancé. Je vous rappelle que nous parlons tout de même de la parole d’un ministre toujours en responsabilité. Qu’en pense Monsieur Darmanin ? Il n’est pas dans l’hémicycle aujourd’hui mais je lui ai écrit. Serait-il prêt à confirmer que le Gouvernement n’avait pas les moyens de cette ambition ? Je ne l’espère pas. Ce qui est certain, c’est qu’un renoncement serait un nouveau coup porté à la confiance entre l’État et les collectivités territoriales et, en ces temps de congrès des maires, il me paraît important de renouer la confiance. »

Pour rappel, cette antenne de l’inspection de la gendarmerie est censée compter quelque 32 agents. Si leurs bureaux sont situés dans le centre-ville, avec leurs familles, ils seraient logés à Mercuès.

> Jean-Marc Vayssouze-Faure, qui était déjà intervenu dans l’hémicycle au mois de décembre 2024 pour défendre ce dossier, confirme sur ses réseaux sociaux qu’il entend ne rien lâcher.

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