Les prix agricoles, certains s’en désolent, d’autres en rigolent (jaune)
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– C’était il y a un peu plus de cent ans. Le 16 janvier 1921, les quatre pages du Journal du Lot proposent un tour d’horizon de l’actualité en forme d’inventaire à la Prévert. Sont évoqués une énième crise ministérielle à Paris, des nouvelles peu rassurantes en provenance de Moscou sur l’état de santé de Lénine, mais aussi l’état-civil de Cahors, la constitution d’un Comice agricole cantonal à Montcuq, la belle forme des sportifs de l’Aviron cadurcien (rugby), ainsi que le programme du week-end au cinéma-théâtre de Cahors : « Les Fêtes du Cinquantenaire de la République à Paris. Le transfert du cœur de Gambetta au Panthéon. Un vaudeville interprété par Prince (Rigadin). Une légende dramatique en 5 actes, «Ames Siciliennes», film d’art français. »
Dans cette même édition du Journal du Lot, est glissée une sorte d’ovni journalistique. Il s’agit d’une chanson écrite par Armand Lagaspie. Le texte doit être repris sur l’air de « O Magali », une œuvre de Gounod ! Armand Lagaspie (1873-1963) fréquenta Montmartre après son service militaire, se destina un temps à la peinture, fréquenta Toulouse-Lautrec avant de revenir à Catus en raison de soucis de santé. Il devait y tenir une quincaillerie que fréquentèrent des célébrités comme Marguerite Moreno ou Pierre Benoit. Célébrité locale, Lagaspie conjugua alors activité commerciale (le magasin se muant en boutique d’antiquités) et écriture, édition et autres activités artistiques. Sa bio peut être consultée sur cet ancien numéro du bulletin de l’Association de Sauvegarde des Monuments et Sites de Catus. Voilà le texte (toujours actuel ? À vous de juger…) de ce petit morceau d’anthologie traitant des prix agricoles… Son titre : « La vague de baisse ».
« Depuis peu, une Vagu’ de Baisse
Sur le pays plein d’allégresse,
Sur les Villes et sur les champs,
Passe comme un bel ouragan,
Mais ce cyclone qui vient d’naître
Dans le monde entier,
Ne fait baisser qu’ les thermomètres Et les rentiers
II
Si à Gourdon, un jour de foire,
A Martel, Figeac ou Autoire,
Le prix des truffes fait pitié,
Les œufs diminu’ de moitié
Chez les r’vendeurs, sans nulle peine,
Tels les harengs,
Ces œufs augmentent par douzaine De quelques francs !
III
Lorsqu’un jour, à Nègrepelisse,
Les cours des cochons fléchissent,
On se dit : « Tant mieux cet hiver,
Le lard, le saindoux s’ront pas cher. »
Huit jours après, avec délices,
Ces mêmes porcs,
Se vendent en lard et saucisses,
Au poids de l’or !
IV
Si à la foire de Limogne,
Les gros bœufs baissent sans vergogne,
Et si au marché de Belay’,
La Baiss’ s’étend sur tout l’bétail,
Les bons beefsteacks, les côtelettes
De parti pris,
Sur les balances très coquettes, Maintienn’ leurs prix !
V
Il paraît qu’les Blés, les farines,
En ce moment, font grise mine,
Et qu’vers les clients, au marché,
On voit tous les fromag’s marcher.
Mais si l’on veut, dans un’gargotte, Boire et manger,
Il faut avoir tout’les banknotes
De Rock’feller!
VI
La Baisse, en somm’ ne s’étend guère
Qu’aux pauvres produits de la terre.
Et cela met en bonne humeur, Les paysans, les cultivateurs.
Mais ce qui augment’ d’heure en heure,
C’est le magot
Des grugeurs de l’Assiette au Beurre Et les Impôts ! »
– On change complètement de registre. Voici une vidéo de dégustation publiée par le très sérieux Journal du Vin. Outre ce palmarès, nos confrères en profitent pour bien expliquer, schéma à l’appui, la différence entre vignobles de Cahors cultivés en « terrasses » et leurs cousins plantés sur le plateau (du causse) ou les parties supérieures des coteaux. Un peu de pédagogie n’est jamais inutile.
– Déjà mentionnée à plusieurs reprises dans cette rubrique, Camille, médiatrice et guide-conférence, spécialiste du patrimoine, a participé au challenge #monpatrimoineamoinsde10kms : une référence aux règles imposées en ce 3ème confinement. Conclusion de notre passionnée : « Une balade dans le centre-ville de Cahors. C’est fou les pépites qu’on peut découvrir au détour des rues. » On vous laisse suivre ses pas…
– Bref retour enfin avec cet entretien accordé par Fabien Galthié au magazine Rugby Amateur sur sa visite à Luzech, mercredi. Le sélectionneur du XV de France y a salué le travail de sa cousine Audrey qui dirige l’école du club local, récemment labellisée. Et ce message fort : « La force du XV de France vient de ses origines, de tous les clubs amateurs ! »
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