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Les erreurs et errements de ChatGTP et de la SNCF, la géopolitique du Lot et l’adieu à Philippe Tesson 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Vous connaissez ChatGTP bien sûr ? Mais si. Il s’agit de ce nouveau robot utilisant l’intelligence artificielle avec lequel vous pouvez dialoguer sur Internet. On appelle cela un « agent conversationnel ». Bref, vous dialoguez avec une immense base de données qui est animée de manière « artificielle ». Sans intervention humaine. Si ce sont bien des ingénieurs qui ont conçu « l’agent » et ses moyens d’interagir, si ce sont bien des humains qui ont alimenté sa base, une fois en ligne, la machine est autonome. Le photographe et réalisateur Alain Astruc, bien connu à Cahors, a testé ChatGTP. Sur Twitter, il a publié les résultats. La première question est simple : « Parle moi de la vallée du Lot ». La réponse de ChatGTP l’est tout autant, et plutôt juste. Le robot évoque ainsi « une région du sud-ouest de la France connue pour ses vins, ses produits (le foie gras et le fromage de Rocamadour), ses paysages variés et villages pittoresques, et se prêtant aux randonnées et balades en canoë ». Alain Astruc a demandé ensuite s’il y avait des mentions de la vallée du Lot dans la littérature. Et là, ça a commencé à dérailler, notre fameux « agent conversationnel » finissant par inventer purement et simplement des citations de Rabelais, George Sand, Henri Bosco et même de Frédéric Mistral (plus provençal qu’occitan). Ce dernier aurait ainsi écrit : « Le Lot, ô fleuve chéri, berceur des amours / Ton nom est un doux refrain qui chante dans mon cœur. » Evidemment, aucune de ces citations n’existe. Mais elles sont plausibles. Le robot les a générées en s’inspirant des styles et des œuvres des auteurs. Mais in fine, il conseille quand même à Alain Astruc de consulter des « sources fiables comme des livres ou articles » pour obtenir des… vraies citations. Ma chère Sibelle que le nom du robot fait évidemment bien rire et dont l’intelligence n’est pas artificielle me suggère d’autres sujets de conversation à initier avec ChatGPT. Pour le reste, elle souhaite bien du courage aux lycéens et étudiants ainsi qu’à leurs enseignants. J’avoue : quand j’étais en fac d’histoire, il m’est arrivé sinon d’inventer, de prendre quelque liberté avec des citations et des auteurs réputés pour donner du relief à mes copies. Mais s’il faut désormais prévoir une photocopie pour prouver que la citation existe, et n’a pas été générée par un robot, c’est plus du jeu ! 

Mardi._ Nouvelles manifs dans le département contre la réforme des retraites. Avec des cortèges plus fournis que le 19 janvier. Des amis me demandent pourquoi, dans le Lot, il y a plus de monde à battre le pavé à Figeac qu’à Cahors, pourtant deux fois plus peuplée. Alors j’explique que tout n’est pas affaire de démographie, qu’il y a des spécificités historiques, économiques, sociologiques. Bref, je me lance dans un début d’exposé sur la géopolitique du Lot. « Tu as évoqué Maurice Faure ? » m’interpelle Sibelle. Je réponds d’abord sérieusement que « oui », et que j’ai également mentionné d’autres grandes figures comme Léon Gambetta et Gaston Monnerville, la tradition radicale, etc. Et puis je comprends que ma protégée m’avait fait un clin d’œil. Elle voulait simplement s’assurer que je n’avais pas oublié la grande citation de Maurice Faure, celle que l’on n’a pas besoin de vérifier, celle qui résume toute l’histoire politique contemporaine de notre beau département et que le grand homme aimait répéter à l’envi chaque année lors du congrès des maires à ses collègues plus modestes, descendus du Causse ou venus du Ségala ou des confins du Quercy Blanc : « Nous sommes pauvres mais nous sommes beaux. » 

Mercredi._ On apprend, ou plutôt on a confirmation que l’année 2023 s’annonce de nouveau pénible pour les usagers de la ligne POLT. Le trafic serait en effet entièrement neutralisé durant cinq (longs) week-ends, notamment à Pâques ou à la Pentecôte, en raison de travaux de modernisation. L’association des usagers « Urgence Ligne POLT » est furax. Elle suggère que la SNCF pourrait faire comme sur les autoroutes : ne couper qu’une voie pour que l’autre reste libre. Ca coûterait plus cher, néanmoins. Ma tigresse domestique comprend l’agacement des voyageurs de Cahors, Gourdon, Souillac… « Au fond, je sais pourquoi on a choisi cet acronyme. POLT, ce n’est pas pour Paris – Orléans – Limoges – Toulouse. Cela signifie Parfois Oublier Le Train. » Certes… Les gouvernements passent, les ministres et les PDG aussi. Pas l’incroyable dédain avec lequel le Lot est traité sur ce plan. 

Jeudi._ Nous évoquions la semaine dernière le cap du million de passagers franchi en 2022 par le réseau des bus du Grand Cahors. En soulignant que la gratuité n’y était pas pour rien. Alors, pour marquer l’événement, la collectivité a organisé un jeu avec tirage au sort. Il suffisait aux voyageurs de glisser un bulletin avec leur nom dans une urne. Le gros lot a été remporté par Aline Malange. « Mais je rêve… Pour fêter le succès des bus, cette dame a gagné un vélo électrique. Et quand on voudra célébrer les voies cyclables, on offrira un bus ? » persifle Sibelle. Je lui réponds du tac au tac. « Mauvais sujet, fielleuse langue de vipère ! C’était un vélo pliable que l’on peu ainsi embarquer dans le bus quand on a les mollets fatigués. Une façon de valoriser la complémentarité entre modes de transports doux et durables. » Ma protégée l’admet. Elle s’est un peu emballée sur ce coup. Elle écope donc d’une peine de deux mois, à cavaler derrière le bus ou le vélo quand on ira en ville… 

Vendredi._ La mort d’une grande plume, d’un homme élégant, plein d’esprit, et si drôle. Philippe Tesson fut un aventurier, un journaliste comme on en a fait plus, hélas, à la fois passionné et excessif, en politique comme en matière de théâtre (sa danseuse à lui, et peut-être son jardin le plus intime et le mieux cultivé…), pratiquant l’art de la dispute et de la mauvaise foi avec autant de talent que certaines figures du XIXème. Jadis, le fondateur du Quotidien de Paris aurait souvent provoqué ses têtes de turc en duel ! Et inversement. Philippe Tesson était (sans en être) un des derniers Hussards des années 50 et 60, classé réactionnaire mais à l’opposé de la droite rétrécie d’aujourd’hui. Il se disait bourgeois. Mais c’était d’abord un gentilhomme et un voltairien. J’aurais aimé pouvoir lui dire merci s’il avait été mon patron. Je le salue donc humblement. Encore un grand qui s’en va. Avec l’âge, nos panthéons personnels finissent par devenir bien trop remplis. Ainsi va la vie. 

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