Les coups de crosse de l’évêque de Cahors
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Mercredi, au lendemain du discours d’Edouard Philippe à l’Assemblée, l’évêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade a réagi avec vigueur aux contraintes qu’entraîne le confinement. Le texte a été mis en ligne sur le site du diocèse. Il débute ainsi : « Notre Premier ministre a présenté les conditions de la reprise prochaine mais lente des activités sociales, commerciales et professionnelles. Parmi de nombreuses explications, il a glissé devant nos députés, dont aucun n’a semblé s’en émouvoir, que les célébrations cultuelles ne pourraient pas reprendre avant le 2 juin. Cette annonce pose aux pasteurs de l’Eglise catholique, de véritables questions, en particulier sur la possibilité pour nous de rester centrés sur le but de notre mission : le Salut des âmes ». Puis, il lance quelques scuds : « Le gouvernement français, dans le système de séparation des églises et de l’État, même en cas de crise sanitaire ne saurait légiférer sur le culte, mais éventuellement sur la liberté des personnes à se déplacer. Il est ainsi très regrettable que dans les formulaires d’attestation dérogatoire, les besoins spirituels n’aient pas été mentionnés, tandis que, par ailleurs, il a été reconnu que les églises pouvaient rester ouvertes et que chacun pouvait s’y rendre pour y prier individuellement (…). En faisant entrer les célébrations cultuelles dans le cadre des rassemblements, tous interdits, une sorte d’amalgame transparaît. De fait, en matière sanitaire, il semble y avoir peu de différence entre aller au cinéma ou dans une église pour une assemblée liturgique. Or l’enjeu ou la nécessité vitale entre ces deux démarches ne peut être comparée. Lorsque, pour des raisons sanitaires, l’Etat impose des règles à toute la société, l’Eglise s’y soumet librement (…). Obéir aux règles sanitaires imposées à tous par l’Etat, n’est pas un renoncement aux droits de Dieu, lesquels restent au dessus du droit des hommes (…). Nous ne pouvons accepter que l’Etat, sans explication, nous impose l’interdiction du culte, s’il autorise en même temps toutes sortes d’autres activités, parfois plus problématiques en termes de contagion. Il y a là, à tout le moins, un manque de considération. Or, dans l’absolu, nous n’avons aucune demande à formuler auprès d’un gouvernement laïc pour exercer le culte. » Et de conclure : « Dans les jours qui viennent, je souhaite poursuivre cette réflexion, afin que nous puissions réellement jouer notre rôle spécifique, au service du Bien commun, en particulier pour stimuler la générosité du cœur de nos contemporains en ces temps où une solidarité forte est requise et pour répondre à la grande soif spirituelle de nos contemporains qui ne sont pas des machines psychosomatiques. » On notera que ce texte très engagé a été salué par la toujours modérée Christine Boutin sur Twitter : « Encore une belle position de l’évêque de Cahors ! »
– Une pluie, ou plutôt une tempête de posts et autres tweets sur les réseaux sociaux à l’annonce jeudi soir du classement en rouge du Lot sur la carte du (dé)confinement. Puis du rétropédalage qui suivit. Il faudrait dix chroniques pour tous les recenser. Outre les réactions des politiques, déjà évoquées sur Medialot, passons sur les insultes ou injures à l’adresse du gouvernement ou de l’ARS. Attardons-nous sur quelques messages teintés d’humour. Voire de poésie. Tel cet haïku venu du Nord signé Chtimide :
« Le Lot mal loti / Voit rouge, car ce cas dur, sien / Frise l’infamie ! ». Sur Twitter aussi, une certaine Mynette a trafiqué la carte via un bandeau de pirate avec cette légende : « En attendant qu’on y voit plus clair, j’ai mis un cache à Lot ». Pour autant, le tweet ayant généré le plus de réactions fut signé Claire Underwood (un pseudo derrière se cache un militant de gauche et LGBT comptant plus de 70 000 abonnés). On y revoyait la fameuse affiche publicitaire de l’Armée de terre représentant une jeune femme en treillis militaire avec ce slogan : « J’ai rejoint les rangs pour sortir du lot ». D’où ce simple commentaire de Claire Underwood : « Le déconfinement dans le Lot ». Notre trio de tête parmi les réponses : « Elle change de département, elle va rentrer dans les forces Allier » « Le confinement est en train de provoquer le Cahors. » « En fait LOT c’est un peu le contraire de LOL… ».
– Le site anglo-saxon Trip Fiction dont la vocation est de conjuguer plaisirs du voyage et de la lecture propose en ces temps de confinement à ses internautes une sélection d’ouvrages pour visiter la France via des romans de qualité. On y a repéré « Wild Dog », de Serge Joncour. L’écrivain dont la belle-famille est lotoise a donc vu son « Chien-Loup » traduit en anglais. L’intrigue se déroule dans le Quercy « où des vacanciers, Franck et Lise, ont loué un chalet dans des collines tranquilles pour s’évader du stress de la vie moderne » (résumé signé de Trip Fiction). Mais la suite fut plus agitée… « Car Franck et Lise sont confrontés à la nature la plus brutale. Et ils sont sur le point de découvrir que l’homme et la bête ont plus en commun qu’ils ne le pensent. » On insiste : c’est un roman. Et excellent !
– Rien à voir avec ce qui précède. Le site spécialisé de « l’Observatoire des villes du transport gratuit » a consacré cette semaine un grand dossier à la politique de la capitale du Lot en la matière. Le titre : « Cahors : la gratuité des transports, une évidence ». L’article est très complet, bien documenté. Et positif. Ce n’est guère surprenant me direz-vous : l’auteur n’est autre que le directeur des mobilités au Grand Cahors !
Visuel @DR