Les agriculteurs bio du Lot sortent « couverts » !

Une délégation a fait le tour de fermes bio gersoises ayant mis en place depuis plusieurs années des couverts végétaux.

Un lundi au petit matin à Cahors, cinq agriculteurs bio du Lot ont pris la route du Gers : céréalier, éleveurs, légumiers, safranier… L’objectif : faire le tour de fermes bio gersoises ayant mis en place depuis plusieurs années des couverts végétaux en interculture avec une limitation du travail du sol.

Ces agriculteurs bio gersois ont débuté des essais de couverts végétaux en agriculture biologique dès 2010 grâce à l’accompagnement des Bios du Gers (groupement des agriculteurs bio du Gers, équivalent de Bio 46 pour le Lot). Les couverts sont implantés pour apporter plusieurs bénéfices : couverture des sols contre l’érosion, protection de la vie des sols, limitation du lessivage des éléments nutritifs, apport de matière organique et d’azote, « nettoyage » de la parcelle… En bio, la destruction du couvert ne peut se faire que par voie mécanique (et éventuellement par pâture d’animaux), et doit donc être anticipée : composition du mélange implanté, matériel adapté, période de destruction du couvert en fonction du semis suivant…

Le 1er agriculteur bio à avoir accueilli les agriculteurs lotois était Georges Joya, président des Bios du Gers. Il cultive 73 ha en bio depuis 2009. Suite à son intervention dans le Lot en février dernier, les agriculteurs avaient souhaité créé un groupe d’échanges et d’essais sur les couverts végétaux en bio. Ce groupe est ouvert à tout agriculteur intéressé ! Depuis ses débuts d’essais en 2012, Georges utilise essentiellement des couverts à base de féverole, vesce et phacélie semés en octobre. Il produit des blés population pour la panification, du seigle, du lin, des lentilles, pois chiche.

Le 2ème céréalier bio visité cultive 88 hectares en bio depuis 2008, et est en non-labour depuis 1995. Passé de la rotation classique blé dur/tournesol, Paul Andrieu s’est passionné pour la vie de son sol et la diversité des cultures depuis l’arrêt de la chimie. Après divers essais, il met en place essentiellement des couverts à base d’avoine, féverole et vesce. « Cette journée nous a permis de voir des couverts végétaux en place ainsi que les itinéraires techniques mis en œuvre pour les implanter et les détruire dans les meilleures conditions » a expliqué Denis Dalot. « Ce que j’ai vraiment apprécié lundi était d’échanger avec d’autres agriculteurs, qui se sont montrés ouverts et intéressés par nos différences de systèmes dans le Lot : atelier d’élevage, matériel, types de sol, parcellaire… c’était une journée très enrichissante » a souligné Pierre Réveillac. Et d’annoncer en choeur les prochaines étapes pour le groupe d’agriculteurs du Lot : « Nous allons faire des analyses de sol pour faire un état des « lieux » afin de voir au fil du temps l’apport des couverts végétaux qui vont être implantés sur nos parcelles à partir de cet été. »