Le ton monte entre Aurélien Pradié et Emmanuel Crenne
Les leaders des Républicains et du FN sont à couteaux tirés.
Jeudi 9 juin, le renvoi de l’audience de l’affaire opposant Emmanuel Crenne et Aurélien Pradié pour diffamation a ravivé les polémiques entre les deux hommes qui se rendent coup pour coup par communiqués interposés.
> Pour Aurélien Pradié « le FN se dégonfle » : « Le FN vient de demander en catastrophe le renvoi de l’audience de jugement qui devait se tenir aujourd’hui (le 9 juin). A présent, leur cinéma a assez duré ! Alors même que le FN se fait mousser avec cette affaire vide de sens depuis des semaines, n’hésitant pas à me provoquer avec des méthodes de cow-boys, ils reculent au dernier moment devant l’obstacle ! Ils se dégonflent au dernier moment ! Ou ils sont d’une telle incompétence qu’ils apparaissent incapables de préparer leur défense dans le temps imparti, ou bien ce sont de tristes manipulateurs qui ne cherchent qu’une chose : provoquer et menacer, sans assumer. Entre incompétents et manipulateurs, les Lotois choisiront ! Je dénonce solennellement leurs méthodes détestables. Depuis de longs mois, ces individus me prennent pour cible sans retenue. Ils organisent une véritable traque ! Agressions permanentes dans la presse, calomnies et mensonges. J’ai dû récemment saisir par écrit Carole Delga, présidente de Région, à la suite d’une tentative d’intimidation physique lors d’une séance du Conseil régional. Et que penser des lettres de menaces de mort que j’ai reçues à plusieurs reprises, à mon domicile familial et pour lesquels j’ai déposé 3 plaintes en gendarmerie ? Désormais, il est temps que cette mascarade inquiétante cesse. Le chef FN tente d’instrumentaliser la Justice pour faire parler de lui. Il semble avoir honte de son passé que j’ai eu le courage de dénoncer haut et fort. Pendant que lui et ses lieutenants utilisent des méthodes scandaleuses, je suis au travail pour défendre notre département et faire avancer mon territoire. Qu’il prenne exemple. Je suis jusqu’ici resté très calme mais à partir d’aujourd’hui, je poursuivrai M. Crenne personnellement devant les tribunaux pour qu’il rende des comptes sur ses pratiques honteuses. Il aura à s’expliquer sur ses pratiques abusives et haineuses à mon endroit, qui dépassent toutes les limites de la démocratie. »
> La réponse d’Emmanuel Crenne : « Si ce renvoi a été demandé c’est parce que M. Pradié s’est réveillé au dernier moment, en envoyant 40 pages de conclusions 3 jours avant le procès ! D’un point de vue strictement pratique et par respect élémentaire pour le Tribunal, il est nécessaire pour mon avocat, Maître Charles, et pour moi-même d’y répondre techniquement point par point. Malgré le fait que ses conclusions sont parfaitement fumeuses, le principe du contradictoire est un principe fondamental qui s’applique aussi à Monsieur Pradié, ce qu’il semble ignorer ! M. Pradié fait donc preuve de parfaite mauvaise foi et d’irrespect pour la justice. Le tribunal n’a visiblement pas apprécié ces manœuvres. Son avocat qui l’avait indiqué au tribunal préalablement à l’audience était d’ailleurs parfaitement d’accord avec notre proposition de renvoi. M. Pradié est donc en porte-à-faux avec son propre avocat et a donc raté son coup. Il a aussi une curieuse interprétation du processus judiciaire. Sur le fond, les conclusions de M. Pradié sont d’ailleurs parfaitement étonnantes puisqu’il y prétend ne pas avoir été l’auteur du tract diffamatoire alors qu’il en a déjà reconnu la paternité publiquement ! Le tribunal appréciera… Mais M. Pradié n’en est pas à une contradiction près : il s’érige en victime alors que c’est lui qui est convoqué à répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel à ma demande. Dans l’affolement et pour seule défense il continue de nous attaquer gratuitement en jouant la diversion. Il prétend également être victime d’un « acharnement » de notre part. Pourtant, ce n’est pas le Front National qui a publié le tract que nous jugeons diffamatoire. Ce n’est pas non plus le Front National qui attaque systématiquement ses adversaires sur leur vie personnelle ! (…) Ces méthodes et cette attitude peu républicaine ne font pas honneur à M. Pradié, qui a pourtant décidé de faire de la politique sa profession. Le Front National n’entend pas se laisser traiter de la sorte. Dans la ligne décidée par Marine le Pen, je souhaite une France apaisée et un débat démocratique serein, bien loin des pratiques du leader des Républicains du Lot. »