Le talonneur des espoirs de Cahors ravi de l’aubaine
Spécial coupe du monde de rugby. Clément Vergne ne boude pas son plaisir. Cet espoir du club cadurcien assistera ce soir à Toulouse au match des Blacks face à la Namibie. Ce mondial le régale.
Etudiant à Toulouse en vue de devenir chef de projet digital et spécialiste en stratégie marketing, Clément Vergne, 19 ans, a une vie bien remplie. Deux fois par semaine, il revient en soirée s’entraîner à Cahors. Et le week-end, le talonneur du club cadurcien joue avec les espoirs tout en espérant gagner du temps de jeu en équipe première.
Mais son emploi du temps se révèle encore davantage chargé ces temps-ci. Pour cause de coupe du monde de rugby, bien sûr. Le ballon ovale, il est tombé dedans quand il était petit… « Dans la famille tout le monde est rugby. A l’âge de 9 ans, influencé par des copains, j’ai quand même débuté par le handball. Et puis on est tous repartis s’inscrire à l’école de rugby… » raconte Clément. C’est là, au sein des équipes de jeunes, qu’il va côtoyer notamment un certain Emilien Gailleton, d’un an son aîné, désormais pro à Pau et qui n’a pas hélas été retenu dans la liste finale des Bleus après sa première cape. Un choix sans doute difficile pour Fabien Galthié. Un sélectionneur qui a ses racines dans le Lot et que Clément a eu la chance aussi de croiser à plusieurs reprises.Et dont il croit dur comme fer qu’il va emmener ses hommes au sommet.
« Avoir commencé par ce gros match et ce succès contre les Blacks est primordial. Cela permet de faire retomber une pression qui montait depuis quatre ans maintenant… Fabien Galthié l’avait bien compris dans sa stratégie. Cette victoire inaugurale valide toute la préparation. Elle fait du bien, elle permet de faire tourner un peu l’effectif. C’est vraiment parfait… » analyse le talonneur lotois.
Qui profite pleinement de l’événement que constitue ce mondial. « J’ai suivi le premier match dans une fan zone. Je trouve formidable la façon dont passionnés ou amateurs moins connaisseurs se réunissent pour vivre tout cela dans la joie… Il y a de l’émotion, et rien n’empêche de revenir sur certaines phases ou certains aspects techniques après coup, avec des amis qui sont plus spécialistes ! » Et cerise sur le gâteau, ce vendredi soir, Clément assistera au match des Blacks au Stadium. « C’est presque miraculeux d’avoir pu avoir une place. Un concours de circonstances… Disons, s’il faut trouver un point un peu négatif, qu’il est dommage qu’il n’y ait pas eu possibilité pour la fédération française de faire profiter plus facilement ses propres licenciés… Mais de toutes façons, il y aurait eu aussi des déçus… »
> Une formidable promotion pour l’ovalie
Avant ce grand moment, Clément tirait un bilan positif de cette première série de matches de poules. « Certes, on voit quand même de grosses différences entre les nations où le rugby est professionnel depuis plusieurs décennies et des pays qui ne comptent même pas de club pro… Mais il y a de belles découvertes, comme le Chili, malgré sa défaite. Les Anglais, de leur côté, ont montré qu’il faudrait compter avec eux alors qu’on les pensait toujours dans le mal… » Bref, évidemment supporter des bleus, le Lotois devine que de beaux matches et des heures de suspense sont encore à venir. De quoi s’éclater. « Le format de la compétition permet de voir tous les matches ou presque à la télé. Et c’est une belle fête à chaque fois : j’ai des copains qui ne sont pas forcément férus de ce sport d’habitude qui m’appellent pour qu’on les regarde ensemble. C’est sympa, c’est convivial… »
Et c’est aussi une formidable promotion pour le rugby : « Des projections font état d’une hausse des inscriptions de 20 % dans les clubs, chez les jeunes, rien qu’avec l’écho que rencontre le Mondial. Et ce peut être plus encore si la France gagne » s’enthousiasme Clément. Qui regrette moins que jamais d’avoir choisi de perpétuer la tradition familiale. « C’est ça le rugby. Sur le terrain ou en dehors, le plaisir du collectif, la solidarité, le partage. C’est une des différences avec le foot je pense : il faut faire briller l’autre avant de briller soi-même. Et c’est aussi comme ça qu’on apprend à combattre, à relever les défis. On en récolte les fruits même dans la vie de tous les jours. Après, il vient toujours le temps de célébrer les bons moments lors de la troisième mi-temps. »
Ph.M.
Entretien réalisé avant le match France-Uruguay. Photo : Cahors Rugby.