Le poids des mots, le choc des chiffres
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Combien de manifestants jeudi à Cahors contre la réforme des retraites ? En suivant les événements sur les réseaux, il a fallu patienter avant d’être fixé. Le premier à dégainer sur Twitter fut Bruno Lervoire, chef de file du RN, qui annonça 4000 personnes sur le boulevard Gambetta, précisant défiler avec les Gilets jaunes. Peu de temps après, Serge Laybros, secrétaire du PCF du Lot et militant CGT se félicita d’avoir recensé 4500 manifestants au chef-lieu. Sur ce, on vit passer un tweet (étonnant ou pas, on vous laisse juge) de Julien Ibos, attaché parlementaire du député Pradié (LR), qui, prudent, n’avançait pas de chiffre mais rapportait qu’un « vieil habitant (lui avait) indiqué n’avoir jamais vu autant de monde sur l’ensemble du boulevard ». Et d’ajouter : « Impressionnant. Mobilisation historique. » Restait à attendre le verdict des pouvoir publics. Dans un premier temps, un confrère de la PHR indiquait : « Les services de police en charge de comptabiliser les manifestants ont refusé de communiquer les chiffres officiels… eux-mêmes étant en grève ! » Avant que Medialot ne mette fin au suspense, livrant les chiffres de la Préfecture : 2000 manifestants à Cahors et… 2500 à Figeac (où la CGT en avait dénombré 3000). Alors qui dit vrai ? Là encore, nous vous laissons vous faire une idée. Sachant que rien n’est simple, que certains peuvent quitter une manif avant la fin et d’autres rejoindre le cortège en route. Qu’on se rassure : avec des estimations variant du simple au double, on demeure très sage à Cahors. A Paris, entre police et syndicats, l’écart fut de 1 à 4 (65 000 personnes ou 250 000 selon les sources) et à Marseille, de 1 à 6 (25 000 ou 250 000 !).
– Tout autre sujet : un coup de chapeau à la société lotoise TwinswHeel qui a développé le concept des « droïdes », autrement dit des robots intelligents pouvant notamment effectuer des livraisons et « seconder les humains dans le port de charges lourdes », expliquent nos confrères de Midi Libre à Montpellier. Dans deux quartiers de la capitale héraultaise, une expérimentation vient de débuter. « Pendant 36 mois, ces petits véhicules autonomes vont tester des livraisons de petits colis et de produits frais à Antigone et dans l’Ecusson. Dans un premier temps, ils roulent accompagnés d’une personne avant d’être laissés en véritable autonomie. De tailles et formes différentes, ils peuvent porter des charges jusqu’à 40 kg pour les plus petits et 500 kg pour les plus gros ! » Il n’est pas précisé s’ils seront floqués d’une signature du type « Made in Lot ».
– On conclura ce rendez-vous par un salut respectueux à l’immense Bernard Pivot qui vient d’annoncer son retrait de l’Académie Goncourt. Mais ouf : l’ancien présentateur et critique télé reste actif sur Twitter, où il est un formidable chroniqueur du quotidien (et donc de l’éternel), avec ses messages souvent drôles, parfois grinçants, mais toujours humains et humanistes. C’est donc par un tweet qu’il a expliqué : « À 84 ans, je vois bien que les étés, les beaux étés, seront peu nombreux. Désormais, les vivre pleinement avec mes proches plutôt que les passer dans la lecture de dizaines de romans goncourables. L’égoïsme est aussi une bonne gestion de la vie. » Parmi les invité(e)s qui lui ont parfois donné du fil à retordre sur les plateaux : « notre » chère Françoise Sagan, qui repose désormais en ses terres natales de Cajarc. On trouve sur la toile des extraits d’interviews, comme ce numéro d’Apostrophes où la romancière dialogue avec Roland Barthes. Le thème de l’émission : « Parlez-moi d’amour… ». Sagan dit son désarroi face à l’évolution des mœurs : « L’épanouissement, le bonheur obligatoire est devenu assommant… Réactionnaire. » Quelques années plus tôt, dans Ouvrez les Guillemets, au même Bernard Pivot, surpris, elle avait déjà confié, troublée et troublante : « Je suis démodée ». Mais le talent, heureusement, se fiche des modes. Comme la grâce.
Visuel @DR