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Le musée de Cahors à l’honneur, le sanctuaire de Rocamadour et les enfants martyrs de Roumégouse 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– Une fois n’est pas coutume, de la culture pour ouvrir ce rendez-vous. Avec le compte-rendu sur le site Moires (de l’Association pour la valorisation des textiles en archéologie et anthropologie sociale) de l’exposition « La tenue d’Eve, Paula Anke, Karen LaMonte » au musée Henri-Martin de Cahors. Le chercheur et spécialiste en histoire de l’art et archéologie de Rome Nicolas Delferrière (Université de Clermont- Ferrand) écrit ainsi : « Le travail artistique de Paula Anke et Karen LaMonte est marqué par le lien entre vêtements et identité féminine, à savoir comment les premiers constituent la seconde ? Chacune avec leurs œuvres, elles nous interrogent sur notre rapport à la place de la femme dans nos sociétés, aux caractéristiques communes entre elles et sur le rôle social du vêtement, ainsi que sur la relation que nous avons tous à la parure et à l’apparat. Le vêtement sert également de vecteur pour inviter le visiteur à se questionner sur les concepts de la pudeur et de la modestie que la société patriarcale tente d’imposer aux femmes. C’est pourquoi, le musée Henri-Martin propose de découvrir les créations de ces deux artistes, dont les travaux se font écho, grâce à une scénographie résolument moderne, dans laquelle les jeux de lumières subliment les matières étonnantes des vêtements exposés. L’immersion du public au sein des Amazones de Paula Anke, permettant à chacun de déambuler entre toutes les figurines suspendues à des fils, constitue un moment particulièrement impressionnant du parcours. Le visiteur est ainsi directement mis au contact des textiles. Il s’agit d’une approche esthétique résolument novatrice et efficace. Les œuvres contemporaines permettent ce contact que l’on ne peut qu’encourager. » L’exposition a pris fin mais saisissons l’occasion de saluer la réouverture du musée après une pause hivernale, certains que les rendez-vous à venir comme sa collection permanente continuent d’être ainsi louangés…

– Toujours dans la rubrique culture, nous avons vu passer ce tweet de Richard Morris, historien de l’art et journaliste avec une reproduction d’une toile de l’artiste Henri Manguin (1874-1949), grande figure du fauvisme. Et cette légende : « Dans le tableau « Le Semeur » d’Henri Manguin (1914), la lumière matinale du Quercy vibre sur ce que Victor Hugo appelait son « mouvement auguste ». Le dessin et la couleur vibrante contribuent à accentuer l’énergie du sujet, leçon apprise de Cézanne. » 

– On poursuit avec un tweet de Philippe Wen, économiste, qui évoque photos à l’appui sa visite de la Cité de l’Architecture à Paris (au sein du Palais de Chaillot) : « On voyage dans les tǔlóu de la province du Fújiàn en Chine, dans la cathédrale de Cahors, à la Cité radieuse de Marseille, sans quitter la Tour Eiffel du champ de vision… » Pensez-y lors de votre prochaine escale à Paris…

– Et quitte à faire, on signale encore cette remarquable photo du pont Valentré signée et postée par Vincent Lanon (plus de 5000 abonnés).

– Sur le compte X d’Emmanuel comte de Princay (sic), qui se présente comme « légitimiste, médiéviste et royaliste », ce post (avec illustration) qui se souvient que « le 5 février 1369, les consuls de Cahors jurent de porter secours au roi Charles V, ne supportant plus la domination anglaise… Une lettre est adressée au roi de France en ces termes. Même sous domination anglaise, ils n’avaient jamais cessé d’avoir « le cœur français ».

– Avec ses plus de 30 000 abonnés, le compte ChurchPOP se veut dédié à l’information catholique. Il a consacré un long texte cette semaine au sanctuaire de Rocamadour. Il y est rappelé l’influence du site marial lotois vis-à-vis du monde maritime : « Chaque fois que les marins arrivaient à Rocomadour pour tenir leur promesse et partager leur histoire avec les prêtres, ceux-ci rappelaient le temps où la cloche sonnait toute seule pour les marins, car c’était un signe que Notre-Dame intercédait pour les pauvres marins perdus en mer. »

– Notre plongée dans les archives nous amène à évoquer un drame demeuré mal connu dans notre département. A l’époque même des faits, un seul article de presse en fait état. Il paraît le 29 novembre 1943 dans Paris-Soir, quotidien populaire avant la guerre, devenu collaborationniste. En voici la transcription : « Confiés par le COSI et le bureau de bienfaisance de Toulouse, DES ENFANTS étaient abandonnés sans soins et sans nourriture. a mort de l’un d’entre eux a fini par éveiller l’attention des pouvoirs publics et de la justice (De notre envoyé spécial.). GOURDON, 28 Novembre Il y a deux mois, le hasard m’avait fait rencontrer à Cahors la jeune femme d’un prisonnier qui me parla incidemment d’une colonie d’enfants ouverte en plein causse quercynois, au château de Roumégouse, près de Gramat, où, disait-elle, les enfants sont laissés sans soins, abandonnés sans surveillance. Naïvement, je l’encourageai à aller raconter l’histoire au préfet du département. Elle me répondit alors avec pertinence : – Croyez-vous que cela puisse avoir quelque effet ? C’est bien lui, n’est-ce pas, qui a donné l’autorisation d’ouvrir ce centre au mois d’avril dernier. Maintenant, dans un petit cimetière de campagne, deux enfants reposent aujourd’hui et sur l’humble croix placée sur leur tombe il y a leur nom : Françoise R., Deux ans et demi, et Jean-Claude M., trois ans. Celle-là avait été confiée au département du Lot par le bureau de bienfaisance de Toulouse. Celui-ci fils de Parisiens sinistrés lors d’un bombardement, avait été envoyé par le C.O.S.I. Il aura donc fallu la mort de ces deux malheureux petits pour que les pouvoirs publics et la justice daignent s’intéresser à une affaire sur laquelle on observe aujourd’hui une bien étrange discrétion. »

– « Mais un matin lorsque la petite Françoise R. mourut, il fallut bien prévenir le bureau de bienfaisance à Toulouse. Quelqu’un prit enfin la décision qui s’imposait et demanda à deux assistantes sociales de prendre le premier train et d’aller voir ce qui se passait à Roumégouse. Dans le parc, quelques gosses traînaient, à peine vêtus malgré le froid qui se faisait déjà sentir. Mais la plupart, littéralement rongés par la vermine, le corps couvert de plaies infectes, geignaient dans des lits d’une repoussante saleté. Tous étaient d’une affreuse maigreur. Les deux assistantes firent envoyer l’un d’eux à l’hôpital de Figeac. C’était Jean-Claude M. Les premières nouvelles que reçurent de lui ses malheureux parents furent un télégramme qui leur apprit qu’il venait de mourir. Si un médecin de Figeac n’avait refusé pour lui le permis d’inhumer, le parquet n’aurait peut-être pas ouvert l’enquête qui s’imposait. Tandis qu’à Toulouse les assistantes sociales bouleversées allaient rendre compte de leur triste mission au directeur régional de la  santé, les magistrats se rendaient à Roumégouse. Ils firent transporter hâtivement seize enfants à l’hôpital de Gourdon où des soins attentifs leur sont prodigués actuellement. Les autres furent dispersés dans des familles ou dans des colonies du département. »

– « Il n’était que temps ! Mais qu’étaient donc devenues les importantes quantités de denrées livrées pour eux à Mme G., la directrice ? Celle-ci n’avait rien trouvé de mieux que de remplir sa valise et de filer une fois par semaine à Paris vendre au marché noir le sucre, les légumes secs, le chocolat, la confiture qui leur étaient destinés, et même leurs cartes de pain. Mme G., accompagnée de son adjoint a été écrouée à la prison de Cahors. Mais il est permis de se demander la raison pour laquelle l’impossible a été fait pour étouffer cette affaire. Il faut noter d’ailleurs que dans le Lot on pousse fort loin le souci de la discrétion. A Gourdon, cinq bébés sont morts dans une pouponnière. Leurs noms furent supprimés dans la liste des décès communiqués régulièrement aux journaux. Le fait est d’autant plus inexplicable que cette fois ces décès étaient provoqués par une épidémie et non par le manque de soins. Mais pourquoi veut-on éviter d’attirer sur le Lot l’attention des inspecteurs généraux du secrétariat d’Etat à la santé ? Le préfet régional de Toulouse, qui n’a pas les mêmes raisons de minimiser l’affaire et n’entend pas couvrir des fonctionnaires inférieurs à leur tâche, vient de suspendre le docteur F., inspecteur départemental de l’Hygiène, et M. M., inspecteur départemental à l’Assistance. Il semble que les magistrats instructeurs soient bien décidés à ne pas ménager certaines susceptibilités. Et de son côté, le C.O.S.I., en se constituant partie civile, entend demander des comptes à ceux qui avaient accepté la charge de recevoir des enfants malheureux et ont trahi cette mission. »

– Des précisions s’imposent. Hors ce reportage signé Jacques Darolle, qui travailla plus tard à Europe 1 (notamment), l’absence d’écho médiatique à ce scandale s’explique en partie par la nature du COSI, Comité ouvrier de secours immédiat. Cette organisation fondée en 1942 par d’anciens leaders syndicaux passés à l’extrême-droite vichyste se révéla très vite une officine à la solde des pires exactions. Ses fonds provenaient de subventions allemandes et de spoliations de biens juifs, comme le rappelle l’historien Gilles Morin dans une des rares études qui lui ont été consacrées. Certes, des aides matérielles et financières furent bien reversées (pour l’essentiel) à des victimes de bombardements alliés. Mais il y eut des enrichissements personnels et le COSI finit par devenir un des bras de la Milice. Nombre de ses dirigeants ont été condamnés à la Libération. L’organisation gérait par ailleurs plusieurs maisons pour enfants. Gilles Morin cite ainsi le château de Roumégouse. Paradoxe, dans les mois qui précèdent la Libération du département, le château est utilisé par la résistance comme hôpital de campagne comme le raconte le maquisard FTP Roger Lefort qui y a été soigné. Par ailleurs, aux archives du Lot, sont conservés des courriers et éléments relatifs aux enquêtes diligentées. Assurément, un sujet qui doit encore être étudié plus profondément par les historiens : tant en raison du scandale lui-même que de la « légèreté » dont firent preuve les autorités de l’époque (et pourquoi?), celles de Toulouse ayant été a priori moins timides que celles  de Cahors. Par ailleurs, nous n’avons retrouvé trace des suites judiciaires. L’étude sur le COSI de Gilles Morin (Le Comité ouvrier de secours immédiat, « une entreprise allemande sous le masque de la solidarité est disponible en ligne (Revue d’histoire, 2019). Les mémoires du résistant Roger Lefort le sont également, ainsi que sa notice biographique »). 

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