Le maire de Rocamadour réclame un plan d’aide pour l’Agrotourisme
Le premier magistrat est inquiet pour les petites entreprises qui participent à la vitalité touristique du territoire.
Pascal Jallet, maire de Rocamadour, a exprimé, dans une lettre écrite à Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat au tourisme, son inquiétude concernant l’avenir proche des petites entreprises qui participent à la vitalité touristique du territoire, notamment les exploitations agricoles. En amont du prochain Conseil interministériel, prévu le jeudi 14 mai, il a tenu à souligner le rôle stratégique de ces fermes quant à l’attractivité du Nord du Lot, principale porte d’entrée touristique de la Région Occitanie.
« Les touristes viennent à Rocamadour pour tout ce que la commune a à leur offrir, c’est un tout. A partir de là, les exploitations agricoles amadouriennes participent aussi au rayonnement de notre terroir, de notre savoir-faire. Même s’il ne s’agit pas directement d’activités touristiques, il est évident qu’une part très importante du chiffre d’affaire – de l’ordre de 80-90%- de certaines de ces exploitations est réalisé grâce à l’afflux de visiteurs et de leurs achats à la Ferme, ainsi qu’à l’approvisionnement des restaurants et commerçants qui utilisent et promeuvent leurs produits » a-t-il souligné.
Rocamadour, commune de 680 habitants, attire chaque année près de 2 millions de visiteurs. Le village compte aujourd’hui 18 exploitations agricoles dont une dizaine vit essentiellement du tourisme. La production d’excellence s’est diversifiée ces dernières années : fromage de chèvre (AOP Rocamadour et produits dérivés au lait de chèvre), éleveurs de canards, ovins (dont l’IGP Agneau fermier du Quercy), bovins et porcins, ferme de Lavande, apiculture, noyeraies, pisciculture (truite de Louysse), trufficulture et vignoble.
« Ces entreprises, sources d’emplois non délocalisables, ne peuvent cesser de fonctionner, même en période de confinement, mais elles ne pourront sans doute pas embaucher comme elles auraient dû le faire en cette saison, par manque de rentrée d’argent et de visibilité sur les mois à venir. En effet, une fois le déconfinement entamé, la saison touristique ne reprendra pas en un claquement de doigt, c’est pour cela qu’il est nécessaire que des aides à court et moyen terme viennent accompagner ces entreprises. Lesquelles se trouvent dans une situation périlleuse et s’inquiètent de ne pouvoir entrer dans les critères du Plan d’aide pour les professionnels du tourisme, sous prétexte de ne pas faire payer les visites des exploitations. Cette considération leur permettrait de prolonger le chômage partiel pour les salariés et de l’étendre aux exploitants, de bénéficier d’exonérations de cotisations sociales, de report de la CFE par les intercommunalités, d’annulation de charges fiscales pour les exploitations les plus touchées. Ces aides pragmatiques constitueraient une bouffée d’oxygène pour les paysans méritants de notre Causse qui, malgré leurs problématiques de stockage de production non écoulée, ont rapidement développé des circuits de livraisons à domicile et de Drive à la Ferme pour faciliter le quotidien des habitants(es) » a conclu Pascal Jallet.
Photo Dariya Nikolaeva