« Le Lot est-il encore un territoire d’avenir pour les entreprises ? »
Le laboratoire Ducastel de Castelfranc n’est pas épaulé dans son projet de développement.
« Dans un département où les initiatives d’envergure et les créations d’emplois sont encore rares ; le Lot est-il encore un territoire d’avenir pour les jeunes, pour les talents, pour la création d’emplois durables, pour les entreprises implantées et les éventuelles à venir ? » s’interroge Clément Vignaud, directeur général du laboratoire Ducastel, implanté depuis plus de 40 ans sur la commune de Castelfranc dans la basse vallée du Lot. Cette unité experte dans la conception et la fabrication de produits capillaires professionnels occupe aujourd’hui la 5e position de son secteur en France et est présente à l’international dans quinze pays. Rachetée en 1997 par le groupe Alès, l’entreprise parisienne a fait le pari, avant l’heure, de la décentralisation en investissant, uniquement par l’autofinancement, dans le développement de sa filiale de production du sud-ouest.
Près de deux décennies plus tard, le chiffre d’affaires a quadruplé pour atteindre 21 millions d’euros dont 25% réalisés sur les marchés internationaux. Ses effectifs ont triplé pour atteindre aujourd’hui 99 employés permanents.
La vie en rose ? Jusque-là on pouvait le penser, mais le dirigeant du laboratoire tire le signal d’alarme : « Le laboratoire Ducastel doit, une nouvelle fois, s’en remettre à lui seul pour se développer. Pour répondre aux exigences règlementaires du secteur, nous avons acquis 5 000 m2 supplémentaires jouxtant notre site de 10 000 m2 pour y accueillir une nouvelle unité de fabrication. Un investissement porté à 4,5 M€ pour assurer la modernisation et la pérennité du site. Pourtant, cette initiative résolument tournée vers l’emploi et la croissance n’a reçu aucun écho favorable auprès de Lot Développement Industrie alors en charge d’appuyer les projets d’investissements et de subventions auprès de la région…. car selon les raisons présentées, le laboratoire Ducastel étant une société filiale d’un groupe international et étant visiblement implantée dans une zone du département non éligible….ne peut prétendre à aucune aide ou subvention pour son projet de croissance locale. » Et d’enfoncer le clou : « La basse vallée du Lot est-elle oubliée du développement industriel départemental? Comment peut-on encore encourager la décentralisation de groupes et les projets d’envergure dans notre département au regard des limites des dispositifs de soutien en place? Dans quelles mesures les hautes instances départementales peuvent-elles accompagner le développement des entreprises de notre département ? » Un appel directement lancé aux candidats aux élections départementales.