Le blues, le chanvre et la cigogne de Rocamadour
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Cet été, le festival Cahors Blues fêtera ses 40 ans ! Notons déjà qu’à l’affiche, le 13 juillet, figurera un des lauréats de la récente cérémonie des Grammy Awards, Christone « Kingfish » Ingram. Le jeune prodige (23 ans à peine), guitariste et chanteur, s’est vu décerner en début de semaine le Grammy du meilleur album de blues contemporain, nous apprend le compte Twitter On The RoaD Again. Comme tous les artistes présents à la cérémonie, Christone a pu assister à un événement historique. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est en effet apparu sur un écran géant pour déclarer : « Nos musiciens portent des gilets pare-balles au lieu de smokings. Ils chantent pour les blessés dans les hôpitaux. Sur notre terre, nous combattons le silence horrible que provoquent les bombes. Comblez le silence avec votre musique. Comblez- le aujourd’hui. Racontez notre histoire. Dites la vérité sur cette guerre sur vos réseaux sociaux, à la télévision. Soutenez-nous de toutes les manières possibles, mais pas avec le silence… » rapporte Vogue.
– La société Figeac Aéro va mieux, nous apprend La Tribune Toulouse. Le sous-traitant implanté à Figeac avait été très impacté par la crise sanitaire, voyant son chiffre d’affaires passer de 441 à 205 millions d’euros entre mars 2020 et mars 2021. En début de semaine, a été officialisée « la signature d’un accord sur l’aménagement de la structure financière de la société, avec l’ensemble de ses partenaires » rapportent nos confrères. Lesquels notent encore que selon la direction, « la reprise est bien amorcée et l’activité n’est pas affectée par la guerre en Ukraine ».
– Economie encore avec ce dossier consacré par la Gazette du Midi à l’entreprise Hemp-Act basée à Lacapelle-Marival. La société a pour objet de développer des solutions pour l’extraction des fibres du chanvre pour le marché du textile et du BTP. « La SAS créée en 2019, qui a été nommée au concours régional Les Inn’Ovations 2022, s’apprête à sortir la première série de son outil de transformation des fibres de chanvre, sa ligne de défibrage HD 900 Pilote et la ligne de cardage-affinage. Derrière ces appellations techniques se cachent les grandes ambitions portées par son fondateur Pierre Amadieu, tour à tour chanvrier depuis plus de 20 ans, militant écologiste et chef d’entreprise, qui a souhaité apporter des alternatives à l’industrie » écrivent nos confrères. « Les outils présents sur le marché dégradent les caractéristiques du chanvre, tandis que nos outils de production permettent de préserver toutes les vertus techniques et textiles et ainsi d’aller chercher de la valeur ajoutée en vue de développer des économies biosourcées notamment dans les secteurs du textile et du bâtiment. L’objectif est par exemple de remplacer le coton industriel et le polyester compte tenu de leurs forts impacts environnementaux et sociaux », explique le fondateur dans La Gazette. Ambition pour la société : les 15 millions de chiffre d’affaires en 2024.
– C’était il y un siècle, quasi au jour près. Dans le Journal du Lot en date du 12 avril 1922, dans la rubrique des informations locales, une fable en guise de dépêche… Lisez plutôt. « Rocamadour. La cigogne.- Une cigogne, légèrement blessée, fut capturée au mois d’août dernier par M. Constant, maire de Rocamadour, qui la laissa en liberté dans la cour de sa ferme. Pendant la belle saison, l’oiseau mélancolique, gardant une immobilité absolue des journées entières, attendit la pâture de ses hôtes. Vint l’époque des semailles ; la cigogne sympathisa très vite avec les laboureurs qu’elle suivit aux champs pour se nourrir de la vermine des sillons. Maintenant, complément guérie, elle s’envole tous les matins pour fouiller les champs et les bois, et chaque soir, elle rentre fidèlement dans l’abri que lui offre son bienfaiteur. Parfois, cependant, par les soirées sereines, elle s’attarde pour contempler le ciel. Pourra-t-elle résister au désir de rejoindre ses compagnes? » On ignore de fait ce qu’il advint, et à proximité immédiate du célèbre sanctuaire, on ignore également quelle fable et surtout quelle morale La Fontaine aurait imaginées… Comme quoi, en tout cas, il s’est bien produit des miracles dans le village lotois…
– Dans le même édition, on annonce un événement. « Marminiac. Monument commémoratif.- L’inauguration du Monument que la commune de Marminiac a fait élever à ses glorieux enfants Morts pour la France, aura lieu le dimanche 23 avril. La municipalité a décidé de conserver à cette manifestation un caractère purement local ; c’est dans le calme et le recueillement qui conviennent à une journée de ce genre, que la population rendra, d’un cœur unanime, son hommage d’admiration et de reconnaissance à ses 34 Enfants tombés pour défendre la France. Le monument, dû au jeune mais déjà brillant talent du sculpteur Montpart, est actuellement terminé. Il sera du plus gracieux effet : sa ligne générale, ses attributs sont du meilleur goût et de nature à satisfaire les plus difficiles. » On recense de nos jours 350 habitants dans ce village lotois. Il y en avait plus du double juste avant la guerre 14. De quoi méditer sur le nombre élevé de jeunes hommes tombés durant le conflit, de familles endeuillées. Pour information encore, quelques éléments biographiques concernant le sculpteur tirés d’un site spécialisé mis en ligne sous l’autorité de l’Université de Lille et consacré aux monuments aux morts dans tout le pays : « Émile Mompart (1898-1972), sculpteur né à Salviac (Lot), lui-même ancien poilu, a sculpté beaucoup de monuments aux morts du département (Lavercantière, Léobard…) ». Il a œuvré aussi en Dordogne et a participé à la réalisation de celui de Cahors.
– Enfin, toujours dans ce numéro du 12 avril 1922, deux « brèves » sans rapport mais qui en disent beaucoup de cette époque… A Cahors d’abord : « Contravention.- M. le Commissaire de police a dressé contravention à 5 revendeurs pour avoir vendu avant l’heure d’ouverture du marché. » Dans la vallée du Lot ensuite : « Exonération. Les communes de Luzech et de Puy-l’Evêque, en raison de l’ancienneté du bureau télégraphique municipal, seront exonérées à partir de juillet 1922, des frais de la distribution des télégrammes, messages et avis d’appel. »