Le Bel Utile à Castelnau-Montratier : Quand la céramique s’invite sous les arcades

Florence Racine fait rayonner la céramique au cœur du Lot.

Nichée sous les belles arcades de la place Gambetta à Castelnau-Montratier, la galerie Le Bel Utile, animée par Florence Racine, s’impose comme un écrin de choix pour les amoureux de la céramique. Dans ce lieu empreint d’histoire et de caractère, la terre cuite dialogue avec la pierre séculaire, créant une harmonie visuelle qui sublime chaque pièce exposée. Créée en mars 2016, cette association s’est donnée une triple mission ambitieuse : représenter et promouvoir les artistes créateurs professionnels des métiers d’art, stimuler la créativité et dynamiser les différentes productions, et organiser des manifestations dédiées à la promotion de ces métiers d’excellence. Au 21, place Gambetta, l’association accueille tout au long de l’année principalement des céramistes créateurs, offrant à ces artisans d’art un espace de visibilité et de rencontre avec le public. Avec l’approche des vacances de fin d’année, c’est le moment idéal pour découvrir des pièces uniques qui sauront toucher un large public.

Derrière la beauté apparente des pièces exposées se cache un savoir-faire complexe qui demande des années de pratique. La céramique est un art particulièrement exigeant où le geste doit être précis et maîtrisé à chaque étape. Au tournage, le céramiste doit apprivoiser la terre qui file sous ses doigts, trouver l’équilibre parfait entre pression et souplesse pour centrer la masse d’argile et monter les parois avec régularité. Le façonnage à la plaque ou au colombin requiert tout autant de patience et de technique : assembler les éléments, gérer le séchage différentiel, anticiper les déformations et le retrait de l’argile qui peut atteindre jusqu’à 15% de sa taille initiale. Puis vient l’émaillage, véritable alchimie où des poudres minérales se transformeront en surfaces brillantes ou mates lors de la cuisson. Le céramiste doit maîtriser les courbes de température, comprendre les réactions chimiques complexes qui se produisent dans le four. Entre 980°C pour la faïence et 1300°C pour le grès ou la porcelaine, chaque cuisson est une épreuve de vérité. Les accidents sont fréquents : émaux qui coulent, pièces qui explosent, couleurs qui virent. C’est cette difficulté même qui confère aux céramiques artisanales leur valeur et leur unicité.

L’association ne s’arrête pas aux murs de sa galerie et déploie son ambition artistique bien au-delà. Depuis 2018, elle orchestre chaque été une manifestation d’envergure baptisée « Chemin des Arts’cades », un événement qui transforme littéralement les rues du village en galerie à ciel ouvert pendant trois mois. Cette initiative audacieuse, placée sous le mot d’ordre L’art dans la rue, démocratise l’accès à la création contemporaine en céramique, créant des dialogues inattendus entre patrimoine architectural et création contemporaine.

Depuis maintenant sept ans, cette période permet d’observer la diversité des approches : du grès utilitaire aux pièces sculpturales, des émaux sobres aux glaçures expérimentales, chaque artiste invité dévoile sa vision personnelle de la matière terre. La galerie accueille en permanence les œuvres de Florence Racine en terre vernissée, Pascale Masera en porcelaine, Francis Capapé et Léa Guetta en grès, tandis que des artistes invités comme Flore Loireau, Martin Barnsdale, Agnès Chapelet ou encore le duo Edwige Larché et François Gallissaires enrichissent régulièrement la programmation.

Une offre variée qui saura séduire aussi bien les collectionneurs avertis que les néophytes curieux, les amateurs d’objets du quotidien comme les passionnés d’art contemporain. Le Bel Utile s’affirme donc comme bien plus qu’une galerie : c’est un acteur culturel dynamique qui œuvre toute l’année à faire rayonner les arts de la céramique. Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, la galerie propose un éventail de créations pour presque tous les goûts, où chacun pourra trouver la pièce qui résonnera avec sa sensibilité.