Le 10ème anniversaire de l’ordination épiscopale de Mgr Camiade célébré

L’évêque de Cahors a salué « l’implication » des fidèles.

Ce week-end a été célébrée en la cathédrale de Cahors une messe d’action de grâces à l’occasion du 10ème anniversaire de l’ordination épiscopale de Mgr Laurent Camiade. Ordonné prêtre en 1992, il était vicaire général du diocèse d’Agen quand le pape François le nomma évêque de Cahors le 15 juillet 2015. Succédant à Norbert Turini, il avait reçu la consécration épiscopale le 4 octobre suivant, en cette même cathédrale, des mains de Robert Le Gall, alors archevêque de Toulouse.

Agé aujourd’hui de 58 ans, Laurent Camiade a dès l’entame de son homélie esquissé un bilan nuancé de ces dix années qui furent « un mélange de joies et de peines puisque, selon le mot de saint Augustin, le pèlerinage de l’Église avance entre les vicissitudes de ce monde et les consolations de Dieu. Je demande pardon pour mes insuffisances, à ceux que j’ai déçus ou blessés par certaines décisions. Notre ministère est trop grand pour nous, justement pour que l’on voie bien que c’est Dieu qui agit. »

Après avoir évoqué la figure et les enseignements de Saint François d’Assise comme l’y invitait l’Evangile du jour, Mgr Camiade a insisté sur les difficultés auxquelles l’Église et ceux qui la servent sont confrontés : « Il est évident, dans l’époque où nous vivons comme à toutes les époques, que les sages et les savants n’accueillent pas souvent ou pas facilement le message de Jésus. Ce qui ont du pouvoir, pouvoir politique ou pouvoir médiatique font rarement écho à la bonne nouvelle de l’Évangile. Et l’Église, plus nettement aujourd’hui qu’au temps de saint François d’Assise, fait l’expérience de sa faiblesse, des limites de ses forces. Et comme au temps de saint François, elle est confrontée aux faiblesses morales de beaucoup de ses membres, aux trahisons, aux lâchetés et aux abus. »

L’évêque de Cahors a par ailleurs rendu hommage aux fidèles du Quercy : « Une des choses qui me réjouit est que le peuple de Dieu qui est dans le Lot aime chanter et louer Dieu, je m’en rends compte souvent car les célébrations auxquelles je participe sont bien préparées et la participation active de beaucoup de fidèles est palpable. On perçoit l’implication dans les chants et les autres signes extérieurs —comme les fleurs, la propreté des lieux, la beauté des objets utilisés, etc.— Et en outre, l’intériorité, la ferveur transparaît souvent et se devine dans la joie partagée par la suite. Gardons bien conscience de l’importance de cette dimension de la vie chrétienne qu’est la louange de Dieu. »

Rappelant la nécessité pour chacun d’avoir « une conscience aiguë de nos failles et de nos péchés », l’évêque a enfin insisté sur le fait que « la louange de Dieu n’est pas en concurrence avec nos autres engagements, en particulier au service des plus pauvres, des migrants, des malades, des personnes isolées ou de la protection de la planète ». Et il a conclu par ces mots : « Merci Seigneur pour ces dix années, pour Ta présence à nos côtés, pour la joie et l’honneur de Te servir en obéissant à ta volonté, pour les liens qui se sont tissés entre nous, dans ce beau diocèse où la splendeur de ta création réjouit tous ceux qui y vivent et qui y passent en se laissant émerveiller par Ton infinie grandeur et par Tes bontés. Tu es toujours avec nous et cela nous suffit ! »

Mgr Laurent Camiade qui a présidé la Commission doctrinale au sein de la Conférence des évêques de France de 2019 à 2022 a été confronté durant cette décennie à la tête du diocèse de Cahors aux révélations liées aux abus et scandales sexuels impliquant des prêtres. En novembre 2022, dans une lettre aux fidèles, il s’était dit « sous le choc » puis en septembre 2023 l’évêque avait promulgué une « charte de bienfaisance » et créé une cellule d’accueil et d’écoute.

Laurent Camiade a été amené à intervenir en tant qu’évêque dans le cadre de trois affaires concernant des prêtres lotois. Dans deux d’entre-elles, il a saisi la justice canonique et dans la première, la justice civile avait déjà condamné le prêtre.