Labastide-Marnhac : La tour basse du château en cours de rénovation
Le point sur le chantier avec Daniel Jarry et Pierre Massabeau.
La commune de Labastide-Marnhac a lancé fin avril dernier des travaux de restauration du château, propriété de la commune. Questions à Daniel Jarry et Pierre Massabeau, respectivement maire et conseiller municipal, en charge du dossier.
> Medialot : retracez nous l’histoire du château de Labastide-Marnhac ?
Daniel Jarry : l’origine du château de Labastide Marnhac remonte à « borie », propriété fortifiée, attestée dès le XIIIème siècle, cœur de la bastide médiévale. Le château est construit sur une butte qui domine les collines et vallées largement évasées qui entourent Cahors. Sa situation stratégique, qui en faisait le dernier verrou défensif sur la route de Cahors, explique le rôle historique qu’il a joué, notamment pendant la guerre de 100 ans. Assez malmené durant ce conflit, il n’en restait que les ruines à l’issue de celui-ci. Après le repeuplement de la Seigneurie, il fut reconstruit entre 1486 et 1503 pour en faire une demeure moins austère, mais toujours fortifiée. Une nouvelle modification intervint au début du 17ème siècle, avec l’adjonction aux bâtiments existants d’un second corps de logis dotée d’une tour carrée. Après le pillage du château dans les années 1789-1790, une grande maison carrée, de style Bas Quercy, donnant sa physionomie actuelle à l’ensemble fut ajoutée. Dès lors, plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu’à ce que la commune en fasse l’acquisition en 2006 et entretienne depuis cette bâtisse au caractère hors du commun.
> M. : en quoi consiste les travaux de rénovation ?
Pierre Massabeau : le château de Labastide-Marhnac est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis mai 2016, notamment son aile ouest et son portail d’entrée, ses murs de soutènement et de clôture ainsi que la tour conservée. Cette inscription a pour conséquence le respect d’un certain nombre de règles en matière de réhabilitation. Aujourd’hui, la tour, intégrée au mur délimitant la terrasse en contrebas, présente des fissures ainsi que des déformations notamment du parement, du linteau de la porte, mais également de la voute, liées à la poussée des terres sur les maçonneries. Les pierres d’encadrement sont également fracturées. De son côté, le mur de soutènement présente d’importants éboulements de part et d’autre de la tour, ce qui aggrave la tenue de celle-ci. Il convenait donc d’intervenir rapidement pour conforter les maçonneries. Pour cela, la commune a commandité une étude auprès de Gaëlle Duchène, Architecte du Patrimoine qui a confirmé la nécessité de réaliser les travaux dans les plus brefs délais.
> M. : quel est le calendrier de cette réhabilitation ?
D.J. : pour la réalisation de ces travaux, nous avons missionné l’entreprise RBMH située à Fontanes et spécialisée dans la rénovation de bâtiment historique, laquelle sera supervisée par Gaëlle Duchène. Dans un premier temps, la tour va bénéficier d’un certain nombre d’interventions : le rebouchage des fissures avec enduit et pierres, la réfection du couronnement, la confortation de la porte et le curage des barbacanes afin qu’elles puissent retrouver leur fonction originelle, qui permet l’évacuation des eaux de ruissellement. Cette première tranche de travaux a démarré fin avril et devrait se terminer fin juin. La seconde tranche commencera à la rentrée de septembre. Elle consistera à intervenir sur le mur de soutènement qui verra la dépose des maçonneries effondrées, la reconstruction de celles-ci et notamment les liaisons entre la tour et les murs afin d’obtenir une bonne rigidification de l’ensemble, avant la mise en œuvre d’un couronnement en pierre. Le montant global pour la première tranche de travaux devrait s’élever aux alentours des 60000 euros, la seconde à 82 000 euros soit un coût global à 142 000 euros. Reste que cette opération est financée par les partenaires institutionnels à hauteur de 60% ; 25% par la DRAC, 20% par la région Occitanie et 15% par le Conseil départemental ; le reliquat est autofinancé par la commune.