La tribune d’Aurélien Pradié en faveur de l’agriculture
Le député du Lot souhaite que « la politique reprenne la main ».
Aurélien Pradié, député du Lot, communique : « Cette semaine, c’est avec grand plaisir que je me suis rendu aux côtés de nos agriculteurs et commerçants lotois présents au salon international de l’Agriculture. Depuis de nombreuses années, je suis fidèle à ce rendez-vous qui est l’occasion pour nous tous de faire rayonner nos belles valeurs lotoises et le grand savoir-faire de nos producteurs. Mais ce rendez-vous heureux ne doit pas nous faire oublier la situation dramatique dans laquelle notre agriculture se trouve aujourd’hui. Venir saluer nos agriculteurs sur le stand ne suffit plus à apporter de véritables réponses à leurs grandes inquiétudes. Faut-il rappeler que la Commission européenne, avec l’accord implicite d’Emmanuel Macron et son gouvernement, envisage de baisser de 15% le budget de la PAC ? C’est une perte de 7 milliards d’euros pour l’agriculture française : c’est inacceptable. Faut-il rappeler que tous les 2 jours un agriculteur se suicide dans notre pays ? Faut-il rappeler que le revenu moyen de nos agriculteurs est nettement inférieur au SMIC pour une moyenne de 54 heures travaillées ? Combien d’entre eux vivent en-dessous du seuil de pauvreté ? Nous devons redire le rôle stratégique que joue l’agriculture de notre pays. Elle représente près de 7 milliards d’excédents commerciaux pour la France. Au cœur de notre ruralité, notre agriculture assure un aménagement du territoire, une économie locale, un entretien des espaces naturels que personne ne pourrait faire à sa place. Notre agriculture représente aussi l’ADN de notre pays en portant des valeurs que nous ne devons pas oublier. Et pourtant, nous faisons si peu pour notre agriculture et nos paysans. Les États généraux de l’Alimentation, lancés en grandes pompes par le gouvernement et le président Macron ont accouché d’une souris. Pire, il suffit d’être au contact quotidien de nos agriculteurs pour constater que le sujet stratégique des prix agricoles et du revenu digne des producteurs n’a pas évolué positivement. Dans les débats parlementaires, dans lesquels je me suis personnellement impliqué, j’avais déjà dit ma grande inquiétude face à ces Etats Généraux de l’alimentation qui n’ont rien réglé. La politique doit reprendre la main. Les produits agricoles ne sont pas des produits économiques comme les autres. Ils ne peuvent pas être soumis aux spéculations et à la loi du marché, comme de simples produits de commerce. La France, pour assurer une sécurité alimentaire devenue stratégique, doit s’impliquer de toutes ses forces pour ne pas laisser à l’abandon notre agriculture. Il faut geler l’explosion improductive de normes déconnectées des réalités du terrain. Il faut s’engager au niveau européen pour faire de l’agriculture une priorité absolue. Il n’y a pas de fatalité à la situation actuelle. Il est pleinement possible et souhaitable de retrouver une souveraineté agricole à nos frontières en mettant tout en œuvre pour donner une préférence claire à notre production agricole française de qualité. Nos produits ont de solides atouts. Désormais nos agriculteurs attendent de nous autre chose que des opérations de communication ou de la « pommade ». Ils attendent des actes forts et réels. C’est dans cet esprit que je poursuivrai, sur le terrain et à l’assemblée nationale, mon engagement fidèle aux côtés de notre agriculture. »
Photo d’illustration et remerciements Pierre Lasvènes