La préfète du Lot à l’écoute des agriculteurs bio lotois
Visite guidée de la Ferme de l’Origan à Belaye pour Claire Raulin.
Ce mardi, malgré la pluie, Bio 46, le groupement des agriculteurs Bio du Lot organisait pour la préfète du Lot, Claire Raulin, une visite guidée de la Ferme de l’Origan à Belaye, exploitation Bio gérée par Jean Baptiste et Maylis Mouly.
« C’était un support idéal pour lui dévoiler un modèle d’agriculture vertueux, pérenne et à dimension humaine. En effet, pour Bio 46, l’agriculture biologique est une alternative agricole, alimentaire et sociétale crédible et nécessaire. L’Etat des lieux de l’agriculture biologique lotoise montre que face aux difficultés conjoncturelles, elle se maintient et sort son épingle du jeu. Avec un total de 729 producteurs bio sur le Département, le Lot atteint les 18% de producteurs en Bio, une moyenne supérieure à la moyenne nationale qui reste elle à 14% » a précisé Fanelli Walter de Bio 46.
Lors de la visite, les membres du Conseil d’administration de Bio 46 ont présenté les objectifs, les missions et les actions de la structure qui agit au quotidien pour le soutien des agriculteurs de cette filière. Chaque production a été détaillée en s’appuyant sur les remontées du terrain. En maraîchage, par exemple, Bio 46 anime un groupe Dephy Ferme financé par l’Etat dans le cadre du plan Ecophyto. Dans le Lot, cela passe par la mise en place de bandes fleuries au sein des serres pour favoriser les auxiliaires, redoutables adversaires des ravageurs de cultures. Les Mouly, qui participent à cette expérimentation, ont eux-mêmes confirmé l’importance de cette expérimentation : « Avec le changement climatique, nous voyons arriver chaque année de nouveaux prédateurs. Ces bandes fleuries dans nos cultures font une véritable différence. Elles agissent comme une banque de biodiversité. Même si l’on perd une partie de nos cultures à l’arrivée de nouveaux parasites, l’année suivante, notre système de production retrouve son équilibre. »
Les membres de Bio 46 participent également à l’effort pour la sortie du glyphosate, dont l’usage vient d’être reconduit par l’Union Européenne pour 10 ans, en s’appuyant sur son groupe « Agriculture Biologique de conservation » qui apporte des solutions techniques concrètes favorables à la santé du sol.
Très préoccupante, la filière ovine a été au cœur d’échanges poignants. Les éleveurs présents ont en effet informé la préfète de l’épidémie de FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) qui touche la plupart des cheptels, notamment en bio car les animaux élevés en plein air sont plus exposés à l’insecte vecteur et les traitements insecticides préventifs conventionnels ne sont pas envisageables. Il risque d’avoir de graves conséquences sur les prochaines mises bas mettant en péril financier un grand nombre de ces exploitations. La représentante de l’Etat a su montrer sa préoccupation. Pour elle, « l‘Etat soutient le développement de la Bio y compris à travers des aides dédiées pour les exploitations en difficulté ou ayant besoin d’un soutien complémentaire. ».
Enfin, Bio 46 a exprimé ses regrets quant au renoncement du gouvernement notamment sur la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD), perçue sur les ventes de pesticides. Cette taxe devait permettre le financement d’actions menées par les Agences de l’eau pour la qualité de l’eau et pour lesquelles l’agriculture biologique est toute désignée. Bio 46 qui a à cœur de défendre les intérêts des agriculteurs bio lotois se réjouit de l’échange qu’il y a eu lors de cette rencontre avec la préfète du Lot et du lien développé avec les services de l’Etat. Régulièrement, la structure portera la parole du terrain «pour remonter les difficultés rencontrées, espérant trouver à nouveau une oreille attentive proposant des solutions concrètes».