La mise au point du président des musulmans du Lot
Hakim Madane prône le vivre ensemble. Entretien.
« Ce qui s’est passé c’est inhumain. C’est inacceptable d’en arriver là au XXIème siècle. Je pense aux familles, aux blessés…» Hakim Madane, le président des musulmans du Lot, est encore marqué par les attentats de Paris. « Nous condamnons fortement ces actes. Ces gens n’ont rien à voir avec la religion musulmane, avec l’islam. Quand on voit leurs antécédents, ce sont des gens qui ont peu connu l’islam. Ce sont des voyous, des trafiquants qui utilisent l’islam pour arriver à des objectifs bizarres. Ce n’est pas normal » explique-t-il avant de se concentrer sur le Lot qui compte des mosquées à Cahors et Souillac et des lieux de culte à Figeac, Saint-Céré : « Sur Cahors, il y a 200 fidèles qui fréquentent la mosquée, hommes et femmes réunis. Il n’y a jamais eu de discours radicaux. Il y a quelques années, il y a eu des gens, notamment des convertis, qui ont essayé d’imposer leur « vision » de l’islam. Ça n’a pas marché, et ils ne sont plus venus. »
Et de rappeler l’intégration réussie de la communauté musulmane dans le département : « Les musulmans sont arrivés dans les années 50 dans le Lot. Ils ont mis en place les piliers de l’intégration, du vivre ensemble. Aujourd’hui, nous n’avons pas de problème avec qui que ce soit. Les radicaux, s’il y en a, ils sont en dehors des mosquées. Ils nous voient comme des mécréants.» Hakim Madane lance des pistes pour l’avenir : «Comment en est-on arrivé là ? Je reste persuadé qu’il y a du travail à faire, au sein des familles, des associations. On doit expliquer aux gens… Il faut plus de prêche en langue française, davantage d’imams francophones. » Et de conclure : « Il ne faut pas qu’il y ait d’amalgames. Nous sommes des Français, des Français de confession musulmane. »