Kira sonne les cloches
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Heureuse coïncidence. Alors que l’agneau pascal sera à l’honneur sur bien des tables ce week-end, le dernier rendez-vous politico-gastronomique en date de la la chaîne Public Sénat, « Manger c’est voter », fait précisément la part belle à l’agneau fermier du Quercy : logique, puisque notre excellent et truculent confrère Périco Légasse est venu rencontrer sur ses terres Jean-Claude Réquier. Le sénateur réélu cet automne lui a présenté plusieurs producteurs émérites de notre terroir. Tel Jean-Claude Goudebert, à Floirac, ambassadeur devant les caméras du label rouge de l’agneau fermier du Quercy qui regroupe près de 300 éleveurs dont 1000 agneaux sont vendus par mois. « Dans le Lot, nous sommes dopés à l’EPO : les Excellents Produits d’Origine » entend-on dans l’émission, une phrase qui résume tout… De fait, les autres producteurs cités (Laurent et Natalie Masbou pour leur fromage de Rocamadour bio, Jean-Luc Pradayrol de Segonzac pour son veau fermier, Laurent Cérou pour son vin des Coteaux de Glanes) démontrent à l’évidence que le Lot possède dans ce domaine un patrimoine et un savoir-faire de premier ordre. Pour info, l’émission sera rediffusée le jeudi 12 avril, à 23 h, et le samedi 14 avril, à 21 h 30, sur Public Sénat.
Ces considérations n’ont pas laissé de marbre évidemment ma gourmande protégée féline. Laquelle était encore cependant sous le coup de l’émotion après que je lui ai raconté quelques épisodes d’une escapade à Rome, un court mais enrichissant voyage durant lequel j’ai essuyé une larme devant le Colisée puis, quelques heures plus tard, devant un risotto au safran et au parmesan. Durant ces quelques jours, je n’ai croisé qu’un seul chat, un vieux matou qui errait dans les Thermes de Caracalla, ai-je encore noté à l’adresse de Kira qui avait refusé de se joindre à ses maîtres pour ce déplacement, prétextant avoir peur de l’avion.
« Comment ça, un seul chat ? C’est que tu n’as pas fait attention. Tu avais le regard envoûté par les charmes des ruines antiques ou des palais Renaissance, tu étais aveuglé par tant de beautés et plus de 2000 d’histoire de l’art. Un seul chat, à Rome ? Je ne veux y croire… » La capitale italienne est, il est vrai, réputée pour recenser quelque 300 000 félins domestiques, dont un tiers erre dans les vestiges du Forum et des sites antiques d’une manière générale. Et pourtant, je n’invente rien. La vie est ainsi faite de paradoxes. Moi l’amoureux des chats, ils m’ont fui. Ou ont peut-être eu la délicatesse de ne pas vouloir perturber ce qui avait des allures de pèlerinage pour un ancien latiniste (jusqu’en terminale)… « L’essentiel est que tu m’aies rapporté quelques souvenirs » a soupiré Kira, quand j’ai ouvert la valise qui embaumait la mortadelle et le jambon aux herbes… Sinon, en cette période de Pâques, crois-mois que je n’aurais pas hésité à te sonner les cloches. » Elle ne changera jamais. »