Kira fait sa « remontada »
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« « C’est notre fête aussi… » Ce 8 mars, mes deux protégées félines ont bien entendu célébré comme il se doit la Journée des droits des femmes. Je n’ai pas vu grosse différence toutefois avec les 364 autres jours de l’année. Comme d’habitude en effet, elles n’en firent qu’à leur tête. Et que je réclame des sachets de gelée au saumon, et que je m’installe sans sourciller sur la couette pour la sieste, et que je zappe pour choisir mon programme TV préféré (alors que mon maître semble s’endormir devant les inoxydables « Des chiffres et des lettres »)…
Ce mercredi s’est cependant achevé par un vrai moment de communion à la maison. Pour assister au 8ème de finale de retour de Ligue des Champions entre Barcelone et le Paris SG. Née dans les Ardennes, terre de football (Charleville fut le premier club de D2 à parvenir en finale de coupe de France en l’an de grâce 1936 et dans les années 50, Sedan fit sensation dans le monde du ballon rond avec ses illustres footballeurs ouvriers), Abysse n’envisageait pas une seule seconde possible une élimination parisienne. Née dans le Lot, sa petite sœur Kira, elle, espérait secrètement que les Catalans pourraient signer une historique « remontada ». Alors, vers 22 h 30, quand le Nou Camp a explosé de joie au terme de ce match fou, j’ai vu, de mes yeux vu, ce dont une petite féline quercynoise est capable.
Soudain, la petite boule de poils grise est devenue folle, courant en tous sens dans le salon avant de monter puis descendre les escaliers de l’étage à plusieurs reprises : « C’est ma remontada à moi » hurlait-elle à chaque fois qu’elle escaladait les marches deux par deux… A la vue de ce double spectacle, le match puis la folle sarabande de Kira, j’ai opté pour une « descentada » très personnelle : un verre de « blanc sec ». Pas deux. Il faut savoir consommer avec modération… J’aurais pu me contenter d’un verre d’eau du robinet, notez bien. Car dans mon humble village, elle est potable. Pas comme à Cahors où les pluies ont engendré une « turbidité » malsaine.
Sur ce, hier, je n’avais pas encore vérifié dans le dico la vraie définition de ce terme qu’une autre info plongeait mes deux chattes dans une affliction profonde, découvrant qu’un trafic d’oiseaux rares avait été démantelé entre la Belgique et le Lot (ou l’inverse ?). « Vous les hommes, vous nous décevrez toujours » ont grondé Abysse et Kira à mon encontre. C’est vrai. Ce fait divers est sordide. Mais mes petites diablesses auront moins de scrupules ce week-end pour profiter de l’ouverture de la pêche à la truite. Comme si les poissons n’étaient pas des « êtres sensibles »… Mais je ne vais pas leur jeter la pierre. Tandis que la campagne électorale demeure d’une rare indigence, autant se changer les idées, non ? »