Kira et les chaussures d’André
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« « Nous avons besoin les uns des autres pour faire gagner le Lot… » a plaidé Serge Rigal. « Un territoire qui doit puiser dans ses forces vives le souffle de l’initiative », a suggéré Jean-Marc Vayssouze-Faure. C’est de mise. Le président du Conseil départemental comme le maire de Cahors ont profité des rituelles cérémonies de vœux, en cette fraîche et humide semaine de janvier, pour réchauffer les enthousiasmes. Kira, entre deux amuse-gueules, a poursuivi pour sa part sa revue de presse avec application. Elle a ainsi noté que Le Monde, vendredi, mettait en lumière les progrès toujours plus notables des vins de Cahors. Et des perspectives qui vont en découler pour l’évolution de l’AOC. « Désormais la course au « cahors grand cru » est relancée. Et plus personne ne s’y oppose. Car un étage intermédiaire s’est glissé, qui devrait prendre réalité prochainement : deux mentions de terroirs « cahors de la Vallée » et « cahors du Causse ». Pour que tous les vins y trouvent leur compte » se félicite notre confrère, qui avait rappelé en préambule les grands débats autrement plus agités de 2002 quand l’idée d’une mention « grand cru » avait été émise pour la première fois…
Dans un registre différent, mais en relation avec les propos du maire de Cahors concernant la rénovation du musée Henri-Martin qui fera la part belle aux artistes surréalistes et à Léon Gambetta, ma protégée féline a appris avec joie que les éditions Gallimard continuent de dévoiler la correspondance d’André Breton, 50 ans après la mort du poète, comme il l’avait souhaité. Dans le tome consacré à ses échanges avec Benjamin Péret, il est souvent question de Saint- Cirq Lapopie. Une anecdote a ravi Kira. Quand Breton raconte à son ami que pour se promener sans souffrir des pieds, lorsqu’il chasse les papillons ou les agates dans le lit du Lot, il a trouvé la parade : il enfile des chaussures dépareillées… Toujours à propos de Breton, Kira a relevé également que le musée qu’il avait constitué dans son appartement de la rue Fontaine, à Paris, avec des collections d’objets insolites (gaufriers, cannes), d’œuvres d’art diverses et surtout son imposante bibliothèque de 2000 volumes était visible en ligne… Dispersés lors d’une fameuse vente aux enchères au début de ce siècle, ces trésors ont retrouvé donc un espace commun. Fût-il virtuel. Formulons le vœu que certaines pièces soient désormais exposées à Cahors, et plus tard à Saint-Cirq même. Quand la maison du fondateur du surréalisme sera rénovée (mais pour en faire quoi ? Le projet semble demeurer assez flou, pour l’heure, non?)… Soit-dit en passant, dans une lettre à Péret, Breton reconnaît ne pas voir le bout des travaux quand, au début des années 1950, il acheta l’ancienne auberge. « Je crois que les étages supérieurs resteront ouverts aux oiseaux… » sourit le poète.
Une dernière info a retenu l’attention de Kira. La solidarité des internautes qui a permis à cette bénévole du refuge canin de Cahors, allocataire du RSA, de faire opérer son chien en urgence. Il fallait 2000 euros. Ils ont été réunis. « Comme quoi il ne faut pas désespérer des humains… » a convenu Kira. Un conte de Noël pour débuter 2018, c’est déjà ça. »