Kira et le débit de l’eau du Lot
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« 10 jours. Problème de turbidité puis présence d’un parasite… Plus de 10 000 Cadurciens auront donc été privés d’eau potable pendant 10 jours. Fort heureusement, l’eau du robinet n’était pas déconseillée pour les usages autres qu’alimentaires… « Non mais allô quoi ! » a persiflé Kira-Nabilla en usant d’un jeu de mots que j’ai tout de suite jugé déplacé. « Ce n’est pas parce que tu habites en périphérie de notre si cher chef-lieu et que tu n’étais pas concernée qu’il faut ironiser. Sais-tu que depuis 2011, l’ONU considère que, je cite, l’accès à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme ? » Alors la plus jeune de mes protégées félines a admis que ce n’était pas, effectivement, un sujet de plaisanterie. « D’ailleurs, une personne sur huit n’a pas accès à une eau potable ce qui provoque cause chaque année la mort de 3 millions d’hommes, femmes et enfants sur la planète » a précisé sa grande sœur Abysse, regrettant au passage qu’on ne dispose pas de statistiques concernant les animaux victimes de ce fléau.
Sur ce, alors que le printemps est en avance et que nul ne s’en plaindra (je pense notamment à certains quadrupèdes qui aiment batifoler dans les herbages ou dans les ruelles ombragées pour guetter quelque proie…), et puisque l’on parle d’eau, on continuera de s’étonner de l’ampleur du débat que provoque le projet de Voie verte (le long du Lot et de son charmant débit d’eau). Il y a peu encore, mes chats et moi habitions un département où des dizaines de km de voie verte ont été aménagés. Un projet qui a fait alors consensus et qui s‘avère un succès. Certes, il y a ici, le long du Lot entre Cahors et Figeac une problématique qui n’existait pas dans les Ardennes : la voie ferrée. Entre Charleville et la frontière belge, à Givet, le train roule… sur l’autre rive ! Ici, il ne roule plus. Certains militent pour garder les voies en espérant qu’un jour, le train circule de nouveau. Ils ont sans doute de bonnes raisons. Mais pourquoi ne pas imaginer un compromis ? Un peu comme dans certaines villes où tramway, piétons et vélos cohabitent… « Ça risquerait d’être dangereux, quand même. Un manque d’attention et hop, on se fait tailler un costard par le TER » me glisse Abyssse. « Certes » dois-je lui répondre. Et quand on sait le prix des costumes en période électorale ! »