Kira et la montée des eaux
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Nous aurions évidemment souhaité, avec ma belle Kira, vous présenter des vœux particulièrement joyeux. L’actualité en a décidé autrement. Sans surprise, la livraison annuelle des statistiques démographiques de l’Insee, entre les deux réveillons, a d’abord confirmé que notre cher département restait à la traîne. Il va falloir s’armer de patience pour que les plans concoctés par nos élus afin d’inverser les courbes portent leurs fruits. Alors que Toulouse continue de caracoler en tête des classements, avec un gain équivalent sur son aire urbaine, chaque année, à la ville de Cahors, nous vieillissons. Et nous attirons moins qu’avant des habitants d’autres territoires. Et puis le ciel s’en est mêlé. Côté liquide, les pluies ont remplacé le champagne, et en ce début de mois de janvier, les cours d’eau se rebellent. Des routes sont inondées. Et le Lot comme la Dordogne et le Célé inquiètent leurs riverains. Des hauteurs du village, avec Kira, nous pensons à eux avec beaucoup de sollicitude.
Il n’y a rien de pire que des inondations. Il n’y a rien de plus désarmant que d’assister à une inexorable montée des eaux. A Kira, j’ai raconté ce que j’ai moi-même vécu, en 1993 et 1995, quand j’habitais dans les Ardennes. Quand par deux fois, la Meuse ayant envahi les rues de Mézières, noyées parfois sous plus d’un mètre d’eau, je me suis résolu à quitter mon domicile, avec femme et enfants, pour trouver refuge chez des parents. J’ai dit à ma petite protégée féline le souvenir terrible que je conservais de ces jours sombres. Il y avait alors quelque chose dans les Ardennes qui évoquait les terribles heures de l’exode de 14 puis de 40. Des familles entières évacuées, avec de menus bagages rassemblés à la hâte, les yeux hagards, pris en charge par des pompiers et militaires. Nous n’en sommes pas là, bien heureusement. Mais vous comprendrez que dans ces circonstances, avec Kira, nous nous gardions d’ironiser sur l’actualité de ce début d’année bien chaotique.
Bon. Quand même. Une petite, une modeste exception. Figurez que tout à sa joie d’apprendre que le tribunal administratif de Toulouse avait annulé l’arrêté préfectoral du 18 octobre 2016 contraignant les communautés de communes du Causse de Labastide-Murat et de la Bouriane à fusionner, le député Aurélien Pradié a reçu d’autres étrennes. Le journal L’Humanité lui a consacré le 3 janvier un portrait dont le titre seul est un petit joyau.« Aurélien Pradié, une « anomalie » que la droite rêve de répéter ». Et le quotidien de noter : « Élu à la barbe des macronistes dans le Lot, une terre radicale-socialiste, ce député LR pourrait jouer un rôle important aux côtés de Laurent Wauquiez. Il incarne une nouvelle génération d’élus, issue des territoires, plus « sociale », qui n’hésite pas à aller au clash. » A défaut de fréquenter la fête de l’Huma, voilà un député auquel l’Huma fait la fête… Quand bien même la division à gauche a bénéficié au maire de Cœur de Causse en juin dernier. Sur ce, malgré la météo, Kira et mois vous souhaitons à toutes et tous une belle et bonne année. »