Kira dans le bon wagon
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Il y eut d’abord une défense de l’Etat dont elle fut la représentante dans le département : « Ne critiquez pas l’Etat quand il fait respecter l’état de droit ; ne critiquez pas l’Etat pour la baisse des dotations, ce n’est pas l’Etat qui en décide, c’est le gouvernement ; ne critiquez pas l’Etat quand il fait son métier, c’est le ciment de la maison. » Puis il y eut un coup de chapeau à la créativité locale : « Le Lot est un département équilibré aussi agricole qu’industriel ; (je fus) surprise aussi de voir le nombre d’artistes de talent dans ce département. » Mais du discours d’au revoir aux Lotois de la préfète Catherine Ferrier, cette semaine, Kira, ma protégée féline, a retenu cette ultime métaphore : quand elle suggéra qu’il faudra faire en sorte « d’accrocher le wagon Lot à la locomotive occitane. Cela nécessitera de tisser un réseau.»
« C’est étrange d’avoir choisi cette image dans un département où tout le monde se bat justement pour maintenir un service public ferroviaire digne de ce nom, une ligne POLT qui n’oublie personne, comme à Gourdon, sans parler de celles et ceux qui rêvent d’un rétablissement de la ligne Cahors-Figeac… » a remarqué Kira. Qui a enchaîné sur une échéance électorale qui ne passionne pas les foules, les sénatoriales, prévue dans trois semaines, le 24 septembre.
« Il y a déjà 16 candidat(e)s, suppléant(e)s compris, ce qui est un ratio fort honorable puisque ne voteront que 639 grands électeurs » a analysé avec sa pertinence habituelle ma belle tigresse domestique. Dans le Lot, où deux sièges sont à pourvoir, l’enjeu sera de savoir si la gauche continuera de payer la note d’un printemps électoral meurtrier, marqué du sceau de la division et d’une migration de nombre de ses grand élus vers Emmanuel Macron, soutenu et parrainé par une kyrielle de maires, conseillers départementaux et parlementaires PS et PRG avant même les primaires. Curieusement, un seul tandem se réclame de la République en Marche. Mais il y a aussi des PS, des PCF, des PRG (dont le sortant Jean-Claude Requier, mais qui avait soutenu Monsieur Macron à la présidentielle), des divers gauche, des divers droite… L’autre sortant, Gérard Miquel, ne se représente pas. Il se concentre désormais sur Saint-Cirq Lapopie. Et présider aux destinées d’un des plus beaux villages de France, cela suffit à celui qui est descendu du train PS pour suivre la locomotive En Marche. De là à penser que « Grand Pacha » (comme le surnomment avec un irrespect digne des félins les plus cabots certains de ses administrés sur un blog insolent) reste inactif durant cette campagne, il y a un pas. « En attendant, moi, j’ai un faible pour les wagons-lits. Je vais faire la sieste » conclut Kira. Pas besoin de scrutin. Les chats savent depuis longtemps adopter un train de sénateur pour arriver à l’heure… »
