« Journée des abandonnés » au collège de Latronquière
Plusieurs actions ont été organisées par le personnel majoritairement en grève et des parents d’élèves.
Ce mardi 28 mai 2019, le personnel du collège de La Chataîgneraie de Latronquière était très majoritairement en grève (19 grévistes sur 20) pour protester contre la suppression annoncée du poste de chef d’établissement. Des parents d’élèves sont venus rejoindre les grévistes dès 8 h 30 afin de soutenir cette démarche. Une photo rassemblant collégiens, parents et personnels en grève a été prise afin de mettre en image le sentiment d’abandon ressenti. Les parents ont ensuite, en compagnie des personnels grévistes, occupé les locaux toute la matinée pendant que les élèves étaient pris en charge par le principal adjoint. Et les parents d’élèves et les personnels en grève de communiquer : « Le projet du rectorat est de créer un poste de CPE « à profil » pour soutenir le/la futur(e) principal(e) qui sera seul(e) en charge des deux établissements – collège Jean Monnet de Lacapelle et La Chataîgneraie de Latronquière -. Nos inquiétudes sont vives car cette suppression de poste aurait d’importantes conséquences sur le fonctionnement de leur établissement, et en définitive sur le suivi et la réussite des élèves. En effet, le principal sera dans l’obligation de s’absenter fréquemment d’un établissement pour se rendre à l’autre et nous craignons l’impact que ces absences auront forcément sur le fonctionnement des deux établissements. D’autant plus que le collège Jean Monnet sera sous peu le siège d’importants travaux, qui entraîneront déjà un surcroît de travail pour le chef d’établissement. Or il nous semble qu’un établissement, pour fonctionner correctement, a besoin de la présence d’un supérieur hiérarchique ayant la disponibilité nécessaire pour prendre des décisions (parfois dans l’urgence) et pour assurer pleinement ses missions. Un(e) seul(e) principal(e) pour deux collèges tuerait les dynamiques pédagogiques des deux établissements. La stabilité des deux équipes enseignantes pourrait également être mise à mal. Ce qui paraît dramatique car l’attractivité des deux collèges repose notamment sur ce dynamisme et cette stabilité, précieux dans un territoire rural. Nous pouvons témoigner que la situation de l’établissement durant la deuxième moitié de l’année scolaire 2017/2018 – où le chef d’établissement était mutualisé sur les deux collèges – était très inconfortable car chacun a dû outrepasser ses fonctions pour suppléer les fréquentes absences du chef d’établissement. En contrepartie, l’année scolaire 2018/2019 ( où un principal adjoint était présent en permanence sur l’établissement) était radicalement différente et cela s’est traduit par un mieux vivre général. Un(e) CPE n’assurerait que les 35 heures règlementaires par semaine, et ne pourra pas se substituer à un personnel de direction dont les horaires ne sont pas fixés de la sorte. Par ailleurs, il semble éthiquement problématique d’affecter des missions particulières à un personnel qui n’est pas dédié à ces missions. Ce poste de CPE « à profil » pourrait être à terme très difficile à pourvoir. Les missions dévolues au chef d’établissement seront in fine assumées au quotidien par une personne non qualifiée pour cela et par le reste des personnels qui vont fatalement prendre en charge une partie de ces missions, au risque d’une surcharge de travail durablement préjudiciable à la sérénité de l’établissement et à la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves. Les conséquences négatives de cette suppression de poste sur la qualité du travail des équipes administratives et pédagogiques, et fatalement sur la réussite des élèves apparaissent évidentes.»