Jean-Marc Vayssouze : « La création à court terme de 130 emplois à Cahors est une éclaircie pour notre ville et plus largement pour tout notre bassin de vie »
Entretien avec le premier magistrat de la commune.
Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors et président de l’agglo, revient sur l’implantation sur le territoire de 130 emplois sans oublier pour autant le contexte. Interview.
> Medialot : le choix du ministère de l’intérieur d’implanter à Cahors une antenne de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale n’est pas le fruit du hasard ?
Jean-Marc Vayssouze-Faure : incontestablement non ! C’est le résultat d’une candidature construite avec soin, déposée auprès de l’Etat par la municipalité de Cahors, avec le soutien du Département du Lot et de la Préfecture. Seules deux villes en Occitanie ont été retenues, Cahors et Montpellier, preuve du sérieux et de la crédibilité de la proposition que nous avons formulée. Comme l’indique le ministère de l’Intérieur, les nombreuses candidatures déposées ont été examinées en tenant compte de l’offre immobilière proposée pour accueillir un service du ministère, du cadre de vie et de la mobilisation locale autour du projet. C’est ce dont témoigne le dossier construit pour cette occasion : 40 pages qui ont manifestement fait la différence.
> M. : où sera situé ce service ?
J.-M V.-F. : en centre-ville c’est certain. Si l’Etat n’a pas encore communiqué à la Ville le choix immobilier qu’il retenait pour accueillir ce nouveau service, toutes les propositions que nous avions formulées avec la Préfecture et le Département se situent en cœur de ville. C’est là que les offres immobilières disponibles et adaptées se situaient. Les commerces, les services et plus largement la dynamique de ville s’en trouveront confortés.
> M. : 32 agents de l’IGGN, plus 45 fonctionnaires de la Direction générale des finances publiques, sans oublier les 60 emplois de l’antenne de l’Institut des jeunes aveugles à Bégoux, sans oublier les familles, c’est un véritable tour de force pour la ville et le territoire ?
J.-M V.-F. : il est clair que dans le contexte économique international qui se dessine, la création à court terme de 130 emplois à Cahors est une éclaircie pour notre ville et plus largement pour tout notre bassin de vie. Cela fait de nombreuses années que nous n’avions pas enregistré la création de tant d’emplois qualifiés. Les 45 agents des finances publiques arriveront à Cahors quant à eux dès le mois d’avril prochain, faisant suite à une autre candidature de notre part retenue par le Gouvernement, en 2019 cette fois. De même que nous pouvons nous réjouir que la pose de la 1ère pierre de l’Institut des jeunes aveugles en avril prochain signe la concrétisation d’un projet solidaire et créateur d’activité nouvelle, avec une soixantaine d’emplois à la clé. Là aussi, c’est au résultat d’un travail partenarial entre la Municipalité, le Département et la Région que nous sommes parvenus à un tel résultat. Preuve de l’importance que représente le travail en commun. Au total, avec l’arrivée de ces 130 nouveaux actifs et de leurs familles, ce sont les écoles, les équipements, les commerces, le marché de l’immobilier et de nombreux autres pans de l’économie locale qui vont bénéficier de cet apport en forces vives.
> M. : Coeur d’Agglo, la politique de reconquête du centre-ville, est passée d’une vision à la réalité ?
J.-M V.-F. : cette décision démontre l’attractivité dont notre cité parvient à faire preuve et le crédit que les décideurs nationaux accordent à leurs interlocuteurs locaux et au projet urbain singulier qui se dessine à Cahors depuis un peu plus de 10 ans, notamment autour d’une centralité objet de toutes les attentions. Je suis convaincu que nous avons fait le bon choix. Les Cadurcien(ne)s sont attachés à leur centre-ville parce qu’il constitue l’âme et l’Histoire de la cité toute entière, un lieu qui a su rester une destination de leur quotidien (emploi, marché, commerces, équipements culturels, santé…). C’est une différence majeure avec de nombreuses autres villes et plus que jamais un facteur distinctif. Preuve complémentaire, la multiplication des opérations de rénovation des logements en cœur de ville. Alors que les initiatives se faisaient rares il y a 10 ans, nombreux sont les acteurs, locaux, régionaux et nationaux, à investir dans la rénovation de notre patrimoine, contribuant à remettre sur le marché des logements de qualité.
> M. : êtes-vous sur d’autres dossiers d’implantation de services d’Etat délocalisés ou autres en centre-ville ou aux abords immédiats ?
J.-M V.-F. : ces trois bonnes nouvelles sont le résultat de trois appels à candidatures auxquels nous avons su répondre présents. L’Etat, qui a fait le choix pour les finances publiques et l’Intérieur, de relocaliser sur les territoires des services et des agents actuellement à Paris ou dans les métropoles, démontre les nouvelles aspirations de nos concitoyens à vivre dans des villes à taille humaine. Je ne doute pas que ce mouvement se poursuivra et si l’Etat renouvelle ce type de démarches, nous y répondrons.
> M. : un dernier mot ?
J.-M V.-F. : oui justement. La guerre en Ukraine et les incertitudes qu’elle génère en corollaire sur notre monde m’obligent à avoir une vigilance toute particulière à l’égard de nos entreprises et de nos emplois. Les pénuries de matériaux se multiplient, les hausses des matières premières, des carburants et des produits transformés se font jour. Nos entreprises ne seront pas épargnées et je veux leur dire qu’elles peuvent compter sur la volonté municipale et du Grand Cahors de poursuivre leur rôle d’amortisseurs, notamment en prolongeant les investissements auxquels elles peuvent prétendre, des investissements qui servent le quotidien des habitants et la transformation progressive de notre ville et de notre territoire. Reste que nos collectivités, comme les ménages et les entreprises, seront impactées par la crise qui s’annonce. Alors d’ici là, retenons ces trois excellentes nouvelles pour Cahors et les Cadurcien(ne)s.