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« Je ne vais pas te manger, quoique… » : Un chef d’entreprise accusé de harcèlement sexuel


Il était jugé ce 13 octobre. La plaignante est une de ses anciennes employées. La justice n’a pas encore tranché.

« Je ne suis pas la première à subir cela, mais j’aimerais être la dernière ». Venue témoigner du harcèlement sexuel dont elle a été victime sur son lieu de travail, la plaignante peine à refouler ses larmes. L’homme qu’elle accuse n’est autre que son ancien patron, le directeur d’une entreprise installée au Montat. L’affaire qui était jugée ce jeudi 13 octobre par le tribunal correctionnel de Cahors s’est déroulée de septembre 2015 à décembre 2019. « Mon cœur », « la plus belle », « ma blonde préférée », « des bisous »… Autant d’expressions que l’on retrouve dans les e-mails que le patron envoyait à sa salarié, alors assistante des ressources humaines. Aux paroles s’ajoutaient des gestes : très vite, il avait pris l’habitude de poser ses mains sur ses épaules, ses hanches, ses cuisses. « On parlait souvent de dossiers confidentiels dans son bureau et on devait donc fermer la porte. Chaque fois, je reculais ce moment. Un jour, il avait posé ma main sur ma cuisse, je l’ai repoussée et il m’a dit : « Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te manger, quoique… ». Je n’en parlais à personne parce que j’avais honte. Honte alors que je n’avais rien fait ! », s’exclame la victime. Pour son avocat, Me Faugère, « c’est un grand classique. Encore une fois, c’est une question de pouvoir masculin, de pouvoir du chef d’entreprise. La femme engrange et subit ». Lorsque sa cliente avait fini par menacer son chef d’en parler, le harcèlement sexuel s’était transformé en harcèlement moral. A bout, elle avait démissionné en décembre 2019. Aujourd’hui, cette femme de 46 ans est suivie par un psychiatre et a entamé une formation pour une reconversion professionnelle. « Je ne veux plus travailler dans un monde d’hommes », confie-t-elle. Deux témoins sont cités dans l’affaire. La première est une ancienne employée de l’entreprise qui a, elle aussi, subi du harcèlement sexuel puis du harcèlement moral de la part du prévenu avant de démissionner. Elle le décrit comme un « pervers narcissique » qui lui aurait déjà mis une main aux fesses. Le second est un ancien collègue de la première heure. « A partir du moment où il a pris les rênes de l’entreprise, son comportement a changé », souligne-t-il dans sa déposition, décrivant « un management par la peur et le harcèlement ». « Clairement, le fait d’avoir du pouvoir a accentué son comportement lourdingue avec les femmes de l’entreprise », ajoute le témoin. Lui aussi a démissionné de ses fonctions. A la barre, le prévenu réfute tout. Quand le président du tribunal lui demande s’il est tactile avec les femmes, il répond : « Pas du tout ! On avait une relation de travail normale. « Bisous » c’est un mot qu’on utilise tous les jours dans l’entreprise ». L’homme va même plus loin, assurant être lui-même victime des mauvaises intentions d’une autre personne qui aurait envoyé ces e-mails à sa place. « Depuis que je suis mis en examen, je me demande si quelqu’un m’en veut. Dans l’entreprise, tout le monde avait accès à mon ordinateur. Certains collègues répondaient à ma place parce que je n’avais pas le temps de tout traiter. C’était une question de confiance », avance-t-il. Le ministère public n’est pas convaincu. « Quel intérêt aurait eu un salarié d’envoyer un e-mail à la victime de la part du prévenu ? Aucun ! La plaignante est devenue l’objet du désir de monsieur, c’est une atteinte à sa dignité. On peut facilement comprendre l’impuissance d’une assistante des ressources humaines face à un directeur d’entreprise. Elle n’avait aucun recours », déplore la substitut du procureur qui requiert 3 mois d’emprisonnement assorti d’un sursis simple et une peine d’inéligibilité pendant 3 ans. De son côté, la défense réclame la relaxe. « Les éléments du dossier sont trop légers. Vous ne pouvez pas entrer en voie de condamnation sur des ressentis, sur des jugements de valeur. Vous ne pouvez pas le condamner bénéfice du doute ou parce qu’il est considéré comme familier ou tactile. C’est juste un type un peu lourd avec tout le monde », argumente l’avocat du prévenu Me Borten. Au tribunal de trancher : le délibéré a été fixé au 15 décembre.

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