« J’avais besoin d’un jardin secret » : Un sexagénaire condamné pour détention et publication de photos pédopornographiques
Lors du procès, le prévenu, un habitant de Flaujac-Poujols, a reconnu avoir consulté des contenus illicites, mais a insisté sur le caractère « virtuel » de ses actes, tandis que sa défense évoquait une insensibilisation généralisée face à de tels contenus.
Son pseudo était Naturiste31. Un homme de 62 ans a comparu, ce mardi 16 septembre, devant le tribunal correctionnel de Cahors, accusé d’avoir publié une annonce comprenant une photographie de mineure dénudée sur un site internet. Lors d’une perquisition à son domicile familial, les enquêteurs ont découvert 22 fichiers informatiques à caractère pédopornographique. « Je ne pense pas être un délinquant. Pour moi, ce ne sont que des images de mineures nues », s’est expliqué le prévenu.
C’est un autre internaute qui a signalé le comportement de Naturiste31. Ce dernier lui avait en effet proposé de lui amener sa fille et de « lui laisser à disposition » Lors de l’investigation, les enquêteurs découvrent que l’homme, marié et père de deux enfants, consultait fréquemment des sites pornographiques depuis 2018, notamment en utilisant le mot-clé de recherche « teens » (« adolescents » en anglais). Dans son ordinateur, les fichiers illicites retrouvés sont des photographies explicites de mineurs et de femmes violentées. « Des gens m’envoyaient ces photos en me disant qu’ils étaient intéressés par ce genre d’activité. je ne sais pas pourquoi je les ai gardées », assure l’homme.
« J’avais besoin d’un jardin secret », confie le prévenu qui assure que tout cela n’était « que du virtuel ». Depuis son interpellation à Flaujac-Poujols en juin 2024, il a entamé une psychothérapie. « Vous êtes père de famille, vous avez une fille : à aucun moment vous ne vous êtes interrogé sur le consentement, l’esclavage sexuel ? », lui demande la substitut du procureur. « Non, pas avant la thérapie », lui répond le prévenu. « Ces sites sont la poubelle de l’humanité. Il n’y a aucun contrôle : on est constamment exposé à ces photos, partout. Il y a une forme d’insensibilisation à ces images. On ne peut pas le condamner simplement sur ce visionnage pornographique », soutient l’avocat de la défense Me Belou.
Le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne le sexagénaire à 9 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans. Il est soumis à une injonction de soins, avec interdiction d’entrer en contact avec des mineurs ou d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. Il doit également s’acquitter d’une amende de 5 000 euros.