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Instituteur : un métier bien ingrat…


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.

« Le Lot se dépeuplant, les besoins en enseignants sont moins grands… » Ou encore : « Le métier d’instituteur n’attire plus : la mission se révèle souvent ingrate, et elle est aussi fertile en tracasseries diverses… » Ce sont des phrases reproduites quasi à la virgule près. On pourrait les trouver dans une publication datant de ces jours-ci. Et pourtant, elles ont un siècle. Oui, un siècle tout juste. Extraites d’un article du Journal du Lot en date du dimanche 11 septembre 1921. C’est alors un tri-hebdomadaire résolument radical et donc républicain. Un éditorial fustige la décision que vient de prendre le Conseil général sur le transfert de l’Ecole Normale. Le titre et le sous-titre : « L’enseignement laïque. Une décision regrettable. »

Le texte : « Dans sa séance de mardi, le Conseil général s’est prononcé pour la désaffectation de l’immeuble de l’Ecole Normale, dont on veut faire une Maison des finances. Quant aux élèves et aux services de l’Ecole on les… exile au lycée de garçons. Cette nouvelle provoquera une pénible émotion : d’abord, auprès de tout le personnel enseignant primaire du département, qui verra dans cette mesure une sorte de brimade envers sa Maison, envers son foyer ; puis, auprès de tous les amis de l’Ecole laïque, car, qu’on le veuille ou non, le projet, s’il se réalise, portera une atteinte profonde à l’Enseignement public du département. Le problème peut être envisagé sous divers aspects. Or, au Conseil général, seul le côté financier a été traité. La perspective de 30.000 francs de revenus est séduisante, surtout en l’état des finances départementales ! Mais peut-on passer sous silence les autres aspects ? Peut-on ne pas s’arrêter, ne serait-ce qu’un instant, à examiner l’intérêt de notre Enseignement public ? Universitaire d’hier, membre et partisan fervent de notre Enseignement laïque, notre surprise a été grande de ne pas voir un seul conseiller républicain demander ce qu’allaient devenir nos Ecoles publiques. Eh quoi ! C’est au moment où, dans un rapport officiel, l’Inspecteur d’Académie signale la diminution des effectifs des Ecoles du Lot, qu’on s’avise d’affaiblir la préparation ! […] Et parmi les causes de cette diminution d’effectifs, ne lit-on pas dans un rapport officiel, que l’une est « l’exode vers les écoles privées » ? Sauf de rares exceptions, l’élite de la jeunesse ne se sent plus attirée vers la mission d’instituteur, souvent ingrate, fertile parfois en tracasseries diverses. Pense-t-on rehausser le prestige de la fonction en reléguant la maison où se forment les maîtres dans une annexe, dans des locaux de fortune, qui dépendront d’un autre service ? Non ! Chasser les élèves de l’Ecole Normale, c’est décapiter, qu’on le veuille ou non, notre enseignement public départemental. Alléguer en faveur de cette solution, le souci de rapprocher les deux enseignements secondaire et primaire, le souci de hâter l’avènement de l’Ecole Unique, c’est peut-être méconnaître le principe de cette Ecole Unique, qui ne doit pas être une fusion, ou une confusion, de tous les ordres d’enseignement, mais simplement leur mise en harmonie. En fait, l’Ecole Normale est une école professionnelle, donc pratique, destinée avant tout à préparer des artisans, des pédagogues, plus encore que des puits de science. Que fait-on de la réforme de 1920 qui veut rendre aux Ecoles Normales leur rôle spécial, à savoir : la préparation essentiellement professionnelle ? Au lycée, c’est la culture générale qu’on distribue ; à l’Ecole Normale c’est, avec l’instruction, l’aptitude pédagogique qu’on développe. Bref, aucune fusion n’est possible. Un autre argument fut invoqué. Notre lycée voit le nombre de ses élèves décroître : dès lors, il y a de la place pour loger les services de l’Ecole Normale. Peut-être. Mais n’est-ce pas admettre implicitement que le dépeuplement du lycée est définitif ? N’est-ce pas consentir, sur le terrain de l’enseignement secondaire, à un nouveau recul de l’Ecole laïque ? On objectera peut-être que, par suite du dépeuplement du Lot, les besoins sont moins grands. Il faudra supprimer des postes et réduire, pendant quelques années, le nombre des admissions à l’Ecole Normale. Soit. Mais, alors, la meilleure solution n’eût-elle pas été de s’entendre avec un département voisin pour avoir, ici, les élèves-maîtresses des deux départements, tandis que les élèves-maîtres auraient été réunis dans le département voisin, ou inversement ? La solution est parfaitement possible, et prévue par les règlements. Ainsi ont procédé le Tarn-et- Garonne et le Lot-et-Garonne. De cette manière on libérait l’immeuble convoité, mais on ne heurtait pas les sentiments du personnel enseignant, parce qu’on sauvegardait l’instruction spéciale et pratique indispensable à nos futurs instituteurs. Cette question de la désaffectation de l’Ecole Normale appellerait bien d’autres remarques. Mais nous n’avons voulu considérer aujourd’hui que la défense de l’enseignement public et laïque. » De fait, quelques jours plus tôt, l’assemblée avait accepté que l’immeuble de l’école (valeur estimée en 1921 : 1,5 million de francs) soit loué 30 000 francs (par an) à l’Etat pour abriter des services financiers. Comme le détaille cet article du même Journal du Lot du 7 septembre…

C’est un tweet qui a rencontré un franc succès hier (une centaine de likes, des dizaines de RT). Il est signé de LegendesCartographie, une agence spécialisée dans la cartographie, infographie, interactivité. Il est consacré aux vins du Sud-Ouest, illustré évidemment par une belle carte. On lit :
« Groupant des appellations aussi diverses qu’Irouléguy, Bergerac ou Gaillac, les vins du Sud-Ouest recèlent des microvignobles très anciens jusqu’au pied du Massif central. La diversité, des cépages et des climats, permet une production de vin originale et de qualité. » Certes. Mais la carte en question, si elle met en évidence les appellations Cahors et Coteaux-du-Quercy, oublie hélas l’IGP Côtes-du-Lot. Mais pas que. Ainsi, l’ami Michel L, qui n’est pas seulement un spécialiste de la fibre, note avec regret qu’ont été passés sous silence les Coteaux-de-Glanes. Une belle carte, c’est bien. Une carte précise et exhaustive, c’est mieux !

Pour conclure, ce fil signé David Dufresne, écrivain, journaliste et réalisateur spécialisé dans les questions de police. Il est notamment l’auteur du documentaire « Un pays qui se tient sage », nommé aux César 2021. Sur Twitter, il avait lancé le hashtag « Allo Place Beauvau » dédié au recensement des « violences policières ». Courant août, David Dufresne a suivi une manif des anti-vax et/ou anti-pass dans le Lot, à Cahors. Un regard d’observateur extérieur qui vaut d’être… observé.

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