Il pourchasse son ex avec des couteaux dans un restaurant : Un homme condamné à de la prison ferme
L’homme de 49 ans est désormais interdit d’entrer en contact avec la victime et de paraïtre dans le Lot.
« On était un couple toxique ». L’excuse, répétée maintes fois par le prévenu n’a pas convaincu le tribunal correctionnel de Cahors. Jugé en comparution immédiate ce mardi 7 novembre, un homme de 49 ans était accusé de violences sur son ex-compagne. Tous deux sont toxicomanes et avaient entretenu une liaison pendant un mois.
Depuis leur séparation, le prévenu revenait voir la jeune femme régulièrement, la suivant contre son gré et exigeant des baisers. A plusieurs reprises, elle le signale aux forces de l’ordre. Le jour des faits, l’homme se présente une fois de plus devant sa porte et lui demande de le conduire à une station-service à Pradines. Craignant ses réactions, elle accepte. Sur le trajet du retour, il extrait un couteau de la boîte à gants, le pointe vers elle et lui demande d’aller retirer 80 euros pour lui. La femme sort alors du véhicule et se précipite dans un restaurant en criant à l’aide. L’homme la suit, s’empare de couteaux posés sur les tables et la pourchasse en la menaçant de la tuer. Finalement, il se décide à repartir. Aucune blessure physique n’est constatée sur les lieux. « S’il n’y avait pas eu de témoin, qu’aurait-il fait ? », questionne le procureur qui requiert 18 mois de prison dont 10 assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans.
Ce mardi, la victime est absente à l’audience et n’a pas pris d’avocat. L’enquête révèle qu’elle avait posé deux mains courantes contre son agresseur ces dernières semaines. Un certificat médical la concernant confirme le harcèlement moral, constate un stress post-traumatique et conclut à une ITT psychologique de sept jours. Que ce soit devant les policiers, le médecin ou son interlocutrice chez France victimes, la jeune femme a à chaque fois fondu en larme. « C’est une femme terrorisée qui a peur de lui. Et c’est normal quand on a un individu multirécidiviste et violent qui vous poursuit ! », s’insurge le procureur.
« Je veux bien être impulsif et nerveux mais je n’ai jamais contraint qui que ce soit. Surtout pas elle qui est Corse ! C’est une menteuse ! Dans les moments de colère, elle se confrontait à moi comme un homme et maintenant elle fait sa petite victime », s’emporte le prévenu dans le box des accusés. Il finit pas admettre avoir eu un comportement « dangereux » au restaurant tout en assénant : « Elle me rend fou, c’est une manipulatrice ! » Après avoir vécu plus de 25 ans dans la rue à Paris, le prévenu est arrivé dans le Lot il y a deux ans « pour arrêter son addiction ». Après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et un traitement « pour réguler son humeur », il parvient à trouver un logement et un travail par le biais d’une association de réinsertion, passe son permis et suit des formations. Son casier judiciaire, qui comporte 26 mentions, parle de lui-même : les derniers faits pour lesquels il a été condamné remontent à 2019.
« Tout se passait bien avant que je la rencontre », assure-t-il. « Aujourd’hui, je suis de nouveau SDF. Je vis dans ma voiture depuis deux ou trois jours ». Sa conseillère au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) confirme que la situation de l’homme s’était stabilisée depuis deux ans avant une rechute brutale ces dernières semaines. Son avocat Me Brulot enfonce le clou : « Depuis deux ans, il ne faisait plus parler de lui, jusqu’à cette rencontre. Manifestement, ils ne sont pas faits l’un pour l’autre. »
Les mots de la fin reviennent au prévenu : « J’ai compris, je ne la reverrai plus. Je ne suis pas débile, regardez où ça m’a mené. » Le tribunal préfère rester prudent et le condame à 18 mois d’emprisonnement dont 12 assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans. L’homme écope également d’une obligation de soins et de travail, d’une interdiction de porter et détenir un arme et enfin une interdiction d’entrer en contact avec la victime ou de paraître dans le Lot pendant 3 ans.