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Il ne se souvient pas des coups mortels qu’il a porté : Un homme condamné à 15 ans de prison


La forte et longue addiction de l’homme de 65 ans à l’alcool a entraîné des troubles de sa mémoire.

Les trous de mémoire de l’accusé n’ont pas empêché le tribunal de refaire le film des événements. Devant la cour criminelle départementale du Lot, Patrick P. affiche un air détaché, comme s’il ne comprend pas toujours ce qu’il fait là. Jugé pour avoir commis des violences ayant entraîné la mort de Laurent B. sans intention de la donner, il a été reconnu coupable ce jeudi 10 octobre et condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

Les faits se sont déroulés en décembre 2022 à Cahors. Laurent B., un homme de 52 ans, avait été découvert mort dans la cage d’escalier de l’immeuble de Patrick B. Il avait au préalable été roué de coups et des traces de sang remontaient jusque dans l’appartement de l’accusé. Jusque là, Patrick P. avait peu parlé de sa relation avec la victime. Cette deuxième journée d’audience s’est ouverte avec sa version des faits. « Je n’ai jamais été proche de Laurent B. Mais pour lui, j’ai dû prendre une certaine importance. Je le connaissais depuis 7 ou 8 ans, mais ce n’est que les six derniers mois qu’il venait régulièrement », assure-t-il.

Son récit comporte de nombreuses lacunes et contresens. Ainsi, l’homme est convaincu que Laurent B. est venu le voir le matin, une heure à peine avant que son corps ne soit découvert dans l’escalier. Le tribunal a beau lui rétorquer que les médecins légistes font remonter la mort à la veille au soir, rien n’y fait, l’homme ne change pas sa version. « Je ne comprends pas, c’est peut-être une erreur du médecin légiste », se contente-t-il de dire. De même, il n’a aucune explication à apporter pour justifier la présence du sang de Laurent B. dans son appartement. « Je ne sais pas, je ne l’ai jamais vu en sang dans l’appartement ». Selon lui, Laurent B. était très alcoolisé au moment des faits et lui avait asséné un premier coup de poing auquel il avait répondu par deux coups de canne sur la tête. « Bam. Bam. Puis je l’ai poussé dehors », mime le sexagénaire.

Comme son avocate Me Céline Pascal le rappelle, l’accusé a derrière lui « une vie d’alcoolisation, une vie de maladie » qui a entraîné de nombreuses pertes de mémoire. « Vous aimeriez avoir l’entière vérité sur ce qui s’est passé, mais cela n’arrive jamais car les experts ne peuvent pas tout prouver, parce que les versions diffèrent, parce que tout ne colle pas parfaitement. Ce qui est certain, c’est que Patrick P. ne se souvient pas de tout », soutient l’avocate. Un argument qui ne convainc pas tout le monde. « Patrick P. ne veut pas se souvenir car le crime est horrible », estime Me François Faugère, avocat de la partie civile.

« On ne saura pas si sa perte de mémoire est réelle ou calculée. Peu importe l’heure à laquelle est venu Laurent B., peu importe les dettes entre eux, peu importe qu’un premier coup de point a été donné, rien ne vient justifier un passage à l’acte mortel et a fortiori avec une telle violence », assène l’avocate générale qui regrette le manque de remords et de remise en question de l’accusé. Si les experts psychiatre et psychologue ont noté une tendance à minimiser ses addictions et une perte de mémoire, ils n’ont pas relevé de pathologie psychiatrique et aucune tendance ni à la fabulation, ni à la mégalomanie.

« Patrick P. est incontestablement intelligent. C’est aussi un homme violent et endurci », affirme Me François Faugère qui représente la mère de la victime. Pour l’avocat, le reste du tableau est plus manichéen : « C’est un homme avec une force de bûcheron, une culture de la violence et qui avait en face de lui Laurent B., un homme naturellement doux, gentil, dans l’empathie, un agneau docile. Laurent B. était devenu le souffre-douleur de Patrick P. Ce dernier l’a battu avec plusieurs objets. Les projections de sang sont celles d’un homme d’abord debout, puis recroquevillé, et enfin à genou. »

Pour l’avocate de la défense, le portrait de son client est plus complexe. « Patrick P. est un ours sentimental, franc du collier mais aussi très sensible », maintient Me Céline Pascal. « C’est aussi quelqu’un pour qui l’alcool a toujours été normal. Cela l’a suivi toute sa vie. Il n’a jamais été aidé. » Elle en est certaine : l’accusé fait preuve de bonne foi et assume les conséquences de ses actes : « Il retranscrit ses souvenirs de la façon dont son cerveau l’a enregistré. »

Avant de retrouver sa celule, l’homme de 65 ans s’exprime une dernière fois : « Je regrette le décès de Laurent B. Je demande pardon à sa maman », soupire-t-il. Et de conclure : « Je ne suis pas prêt de reboire un verre de vin. »

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