background img

Nouvel article

1046 Views

Il manque encore des profs à Gambetta (et les parents d’élèves s’agacent)


Tout change, rien ne change. Cette année-là, deux postes étaient vacants dans le prestigieux établissement. La presse locale dénonçait le cynisme de l’administration. C’était hier, c’était il y a un siècle…

«Il y aura bien un(e) prof devant chaque classe. » On connaît la promesse que chaque ministre se croit obligé(e) de faire à chaque rentrée. Or, les années passent, et ce n’est jamais vraiment le cas. Un phénomène qui n’est pas nouveau. Il est même ancré dans la tradition, si l’on ose dire.

Croyez le ou non, il y a tout juste un siècle, la presse locale rendait compte de graves « négligences administratives » à propos de la rentrée au lycée Gambetta (qui avait lieu début octobre à l’époque). Ainsi, en date du 8 octobre 1924, on lisait ceci dans Le Journal du Lot : « La rentrée s’est effectuée au lycée Gambetta voici une semaine. Or, à l’heure actuelle, deux chaires sont encore vacantes : celle de 4ème et celle de 6ème . Il y a là un état de choses des plus préjudiciables pour les élèves. L’administration locale n’est d’ailleurs pour rien dans cette situation. Elle s’est efforcée, par des moyens de fortune, d’atténuer dans la mesure du possible les inconvénients de cette double vacance. Mais ces moyens de fortune ne sauraient constituer une solution. »

Un handicap majeur pour les latinistes

« En ce qui concerne la 6ème, le dommage est particulièrement grave : la plupart des jeunes élèves doivent être initiés au latin ; or, c’est là une étude fort délicate qui exige une direction sûre, une compétence éprouvée. Il importe surtout que les jeunes enfants, au début, ignorent les changements de méthodes qui risquent de les dérouter et de leur faire perdre le bénéfice de plusieurs semaines, ou de plusieurs mois, d’efforts. Les parents intéressés estiment donc que l’Administration – l’Administration supérieure – abuse vraiment. Certains d’entre eux ont d’ores et déjà exprimé leur intention de retirer leurs fils du lycée si une solution satisfaisante n’intervient pas à brève échéance. On comprendrait, à la rigueur, un cas de force majeure. Mais en l’espèce, la négligence de l’Administration est manifeste. Elle ne peut ignorer les vacances de chaire du lycée de Cahors : c’est elle qui les décide ! »

« Il est vrai qu’elle les décrète à la veille même de la rentrée ! Depuis le 12 juillet, les services administratifs n’ont-ils pas eu le temps nécessaire de pourvoir aux mutations du personnel ? Le temps n’a pas fait défaut, certes, mais le souci d’assumer convenablement la tâche qui incombe… Mais voici qui est plus grave. Si nous sommes exactement informés, l’Administration supérieure songerait à n’envoyer à Cahors qu’un seul professeur, alors qu’il y a deux chaires à pourvoir. Autrement dit, une classe – la 4ème, paraît-il, – serait sacrifiée. Et il ne s’agira pas là d’une situation provisoire, momentanée, mais définitive. Est-ce admissible ? Nous signalions l’autre jour que l’effectif des élèves du lycée s’était accru cette année d’une trentaine d’unités. Est-ce pour cela qu’on lui réserve un tour de faveur… à rebours ? (On) ose espérer que le nécessaire, tout le nécessaire, sera fait auprès de l’Administration supérieure pour qu’elle mette un terme à ses extravagances, du moins en ce qui concerne le lycée de Cahors. »

La statue du grand Jules profanée

Octobre 1924 encore. Mais dans l’édition du 10 cette fois, toujours du Journal du Lot. Voici qu’un petit billet s’émeut du manque de respect dû au grand homme né dans la capitale lotoise. « Encore un amusement stupide auquel se sont livrés des noctambules dans la nuit de mardi. Le matin, au réveil, on pouvait voir qu’ils étaient montés sur le monument de Gambetta et avaient emmailloté la tête. Ces faits se renouvellent trop souvent, mais il ne faut, pourtant pas que l’on dise que les auteurs de ces actes stupides, au cours desquels les auteurs peuvent dégrader le monument, seront toujours impunis. Les Cadurciens ne peuvent pas voir avec plaisir le monument du grand tribun être l’objet d’un manque de respect qui, nous le répétons, se renouvelle trop souvent. » Tout change, rien ne change…

Dans cette même édition, notre plongée dans les archives nous apprend qu’un événement culturel de premier ordre va avoir lieu : « Chronique des Théâtres. Tournée Ch. BARET. C’est ce soir jeudi que sur la scène de notre Théâtre sera jouée la fine comédie de Jules Romains : KNOCK. » Ce qui est devenu un classique a été créé un an plus tôt à Paris avec le célèbre Louis Jouvet dans le rôle titre. Mais ce n’est pas lui qui a assuré ce jeudi-là à Cahors… Après quelques recherches, nous avons appris que le Dr Knock fut en effet interprété sur la scène lotoise par l’acteur Jean-Louis Janvier (1871-1954) qui allait du reste devenir directeur-adjoint de la troupe spécialisée dans les tournées en province…

Dans un autre registre, le Journal du Lot, le 10 octobre toujours, se console des vicissitudes des temps modernes en publiant cette bonne nouvelle (pour les intéressés comme pour la réputation de la cité) : « Parmi les officiers de réserve inscrits au tableau de concours pour le grade de chevalier de la Légion d’honneur, nous sommes heureux de relever les noms de MM. Le docteur Constant, médecin-major de 1ère classe, 17ème corps d’armée, conseiller général du canton de Payrac ; Orliac, pharmacien-major de 2ème classe, 17ème corps d’armée, conseiller général du canton de Gramat et Raoul Labry, officier interprète de 2ème classe, 11ème région, ancien professeur au lycée Gambetta, proviseur du lycée de Laon. Nous adressons nos bien vives félicitations aux futurs légionnaires. En outre, il convient parmi les nouveaux promus dans la Légion M. Reygasse, administrateur, conservateur du Musée de Tébessa, bienfaiteur artistique de la ville de Cahors, et le bon sculpteur Doumergue- Lagarde. A eux également, nous adressons nos vives félicitations. »

Sources : archives départementales du Lot.

Illustration : carte postale ancienne représentant la statue de Gambetta et en arrière-plan, la tour-clocher du lycée éponyme.

Récemment Publié

»

Cahors : Concert de fête le 5 janvier 2025 à l’auditorium

Il débutera à 16 h.  Pour célébrer le nouvel an en musique ...

»

Cahors-Lalbenque : Une journée d’espoir avec Solidarm et l’Aéroclub du Quercy

3ème édition annuelle des baptêmes du cœur ! Le mercredi 18 ...

»

Cahors : Le Père et la Mère Noël sur le Manège Enchanté ces 23 et 24 décembre 

Rendez-vous à 15 h 30 sur les allées Fénelon.  Ces 23 et 24 ...

»

Valorisation, inclusion et soutien : Cauvaldor au service de son territoire

Retour sur 3 temps forts du dernier conseil communautaire.  Lors ...

»

Condamné à de la prison ferme, il tente de s’échapper du tribunal

L’homme, multirécidiviste, a été condamné à trois ans ...

»

Une belle année 2024 qui se clôture pour Pradines Badminton 

Le tournoi de Noël a rendu son verdict. Ce samedi 21 décembre, ...

»

Lot :  84 dossiers vont recevoir une aide régionale

Zoom sur les principaux projets.  Carole Delga, présidente de la ...

»

Un conte de Noël qui pique au vif

Décembre 1911 : tout Cahors et plusieurs institutions félicitent ...

»

Cahors Rugby l’emporte contre Vergt

Les Ciel et Blanc se sont sortis du piège tendu par les ...

Menu Medialot