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Il filmait sa belle-fille à son insu dans la salle de bain : Un homme condamné pour détention et diffusion d’images pédopornographiques


30 000 fichiers pédopornographiques ont été retrouvés chez un homme de 39 ans. L’enquête a été ouverte après le dépôt de plainte de sa belle-fille.

Une « curiosité malsaine ». C’est ce que le prévenu rétorque au président du tribunal correctionnel de Cahors quand celui-ci lui demande ce qui l’a poussé à cacher une caméra dans la salle de bain pour filmer la fille de sa compagne. Un Lotois de 39 ans était jugé ce jeudi 14 septembre pour avoir détenu et diffusé des images à caractères pédopornographiques d’une mineure âgée de moins de 15 ans et d’avoir consulté un site contenant des contenus similaires. L’affaire s’est déroulée à Cavagnac entre 2016 et 2022.

Si les faits trouvent leur aboutissement lorsque la jeune fille, qui a alors 15 ans, dépose plainte, ils avaient débuté plusieurs années auparavant. Le prévenu mène alors une relation épisodique avec la mère de la victime. Régulièrement, la jeune fille est la cible de remarques sur son physique de la part de l’homme. Celui-ci lui déclare même être amoureux d’elle et vouloir l’épouser. A plusieurs reprises, la jeune fille raconte son  inconfort à sa mère et lui demande de se séparer de lui.  « J’en veux à ma mère de ne pas m’avoir protégée, de ne pas l’avoir mis dehors alors que je le lui demandais. Je me suis toujours sentie très mal à l’aise avec lui alors que je faisais tout pour ne pas attirer son attention », explique la jeune femme par l’intermédiaire de son avocate.

Pourtant, l’homme revient à chaque fois. Jusqu’à la fois de trop en juin 2022, quand la victime apprend par sa mère que son beau-père avait caché une caméra dans la salle de bains pour la filmer à son insu. Elle demande alors à sa mère de le mettre dehors, mais le soir l’homme revient, à nouveau. Sur les conseils d’un oncle et accompagnée de son frère, la jeune fille se rend à la gendarmerie pour déposer plainte. A la barre, le prévenu reconnaît « un geste déplacé » mais ses explications restent opaques. « On avait longtemps discuté avec sa mère sur le fait qu’on trouvait le comportement de sa fille étrange. On avait peur qu’elle fasse des photos dénudées pour son copain. C’est pour ça que j’ai mis la caméra. J’ai toujours voulu la protéger, et notamment des personnes comme moi », assure-t-il. Pour l’avocate des parties civiles – la victime et son père – , « la mère de ma cliente n’est pas exempte de tout reproche. Depuis que sa fille a sept ans, elle lui dit de ne pas montrer sa culotte au prévenu, de ne pas relever sa jupe devant lui. Aujourd’hui, ma cliente est toujours en hypervigilance dès qu’elle se trouve avec un homme d’âge mûr », explique Me Bentejac  qui demande 1500 euros pour couvrir les frais psychiatriques.

Suite au dépôt de plainte, une enquête est ouverte. Dans le téléphone du prévenu, on retrouve non seulement la vidéo en question mais aussi plus de 1800 images pédopornographiques provenant de sites web. Les gendarmes découvrent également que le prévenu est actif sur différentes plateformes de communication avec des mineurs. Enfin, 30 000 fichiers supplémentaires datant de 2011 à 2022 l’incriminent. « J’ai entamé des soins pour comprendre qui je suis, pourquoi j’ai eu cette attirance. J’avais de la peur et de l’incompréhension de moi-même. Depuis j’ai eu une grosse prise de conscience », déclare le prévenu en évoquant une tentative de suicide. « Il a un discours de façade et rejette la faute sur les autres », déplore la substitut du procureur qui requiert 8 mois d’emprisonnement et un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans.

Si l’expert psychiatre n’a relevé aucune pathologie, il note une dépendance affective, une attirance pour les fillettes prépubères et surtout un risque de récidive majeur. D’ailleurs, les paroles du prévenu laissent une fois de plus planer le doute quand le président du tribunal lui demande s’il était amoureux de la victime. « Amoureux  dans le sens où je la considérais comme ma fille », répond-t-il. Il écope finalement de 12 mois de prison intégralement assortis d’un sursis, d’un suivi socio-judiciaire pendant 7 ans, comprenant une injonction de soins et une interdiction d’entrer en contact avec la victime. Il lui est également interdit d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant 10 ans. Une peine de 18 mois de réclusion est prévue en cas d’inexécution de ces obligations. Enfin, il devra payer 2 000 euros à la victime au titre du préjudice moral et 1 000 euros pour les frais de procédure.

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