Il donne un coup de boule à la mère de sa fille devant l’école de l’enfant
Un homme de 42 ans a été condamné pour avoir harcelé et violenté son ex-compagne. Pendant plus d’un an, celle-ci a subi de nombreuses insultes, menaces et agressions, souvent devant leur fille.
« Il nous appartient de veiller à l’intérêt supérieur de l’enfant. Celui-ci est de ne pas voir ses parents se déchirer, de ne pas voir son père frapper sa mère ». Ce jeudi 6 mars, la substitut du procureur de Cahors ne transige pas sur ses réquisitions. Pour elle, les faits sont simples et caractérisés. Un homme de 42 ans est jugé pour avoir harcelé par messages son ex-conjointe, pour l’avoir violentée en lui assénant notamment un coup de tête devant leur fille et alors qu’ils se trouvaient devant l’école, les enseignants et les camarades de celle-ci et pour avoir enfin dégradé le véhicule de son ex-belle-mère en cassant le rétroviseur intentionnellement.
Si la scène de violence a eu lieu le 12 septembre 2024 à Cahors, les nombreux messages de harcèlement remontent à mars 2023. Le couple est alors en pleine séparation. L’homme va et vient, déménage chez une nouvelle compagne, puis se réinstalle, quitte les lieux à nouveau avant de revenir. Les disputes sont fréquentes, parfois violentes. Finalement, son ex-compagne décide d’abandonner le domicile familial, en emmenant sa fille avec elle. L’homme lui envoie alors des flopées d’insultes, de menaces et de chantage au suicide par message. Il l’accuse notamment de l’empêcher de voir leur fille. « Il a eu des crises de colère contre moi devant notre fille, elle ne voulait plus le voir. Je n’ai pas monté notre fille contre lui, c’est lui qui l’a abandonnée », raconte la mère qui souffre, depuis les événements, d’un trouble de l’angoisse généralisé. « Elle a eu l’attitude classique des mères qui tiennent encore et encore. Elle a tenu, car elle ne voulait pas que sa fille subisse », ajoute son avocat Me de Malafosse.
L’affaire atteint un point de non-retour lorsque le 12 septembre 2024, l’homme essaie de récupérer sa fille à la sortie de l’école alors qu’il n’en avait pas la garde. La mère essaie de s’interposer, mais reçoit en réponse, un coup de boule de la part du père. Avant de s’éloigner, celui-ci brise également le rétroviseur de la voiture de son ex-compagne. Témoin de la scène, le directeur de l’établissement confirme la violence et l’intentionnalité du geste. Le prévenu, quant à lui, assure que le geste était purement accidentel : « « Je tenais ma fille par la main et je me suis avancé pour repousser mon ex avec ma tête. ». L’avocat de la défense, Me Bernabeu, rappelle également la situation du prévenu qui souffrait d’être séparé de sa fille : « Il était dans un désarroi total », assure-t-il soulignant « le climat tendu » qui régnait alors entre les parents. Et de contester la violence du coup de tête : « Il n’avait pas la volonté de faire mal », ajoute l’avocat demandant la relaxe pour les faits de violence.
L’argumentaire ne convainc pas le tribunal qui préfère suivre les réquisitions du parquet. L’homme est condamné à 6 mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans et soumis à une obligation de soins. Il a interdiction de paraître au domicile de la victime, d’entrer en contact avec elle et de porter une arme pendant 5 ans. Il doit également suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales. Enfin, il devra verser près de 5 000 euros de dommages et intérêts.