Il attachait son chien en permanence sans le nourrir : Un homme de 21 ans condamné suite au décès de l’animal
La chienne était âgée de moins d’un an au moment de sa mort. Le jeune homme, qui l’avait complètement délaissée, a tenté de se justifier en expliquant qu’il traversait un épisode dépressif.
« On dit souvent que pour examiner la personnalité d’une personne, il faut d’abord regarder son rapport aux animaux. Cela en dit long sur la personnalité du prévenu ». A l’audience du tribunal correctionnel de Cahors ce jeudi 5 septembre, le parquet ne mâche pas ses mots. Face à lui, le prévenu est âgé de 21 ans. Il est sur le point d’être condamné à 4 mois de prison assortis d’un sursis simple pour avoir commis des « sévices graves ou actes de cruauté » envers son chien ayant entraîné la mort de celui-ci. L’examen vétérinaire n’ayant pas pu établir la raison exacte du décès, les causes possibles sont soit la dénutrition soit l’étranglement
Si la découverte du cadavre de l’animal date du 3 août dernier, la période de prévention remonte au 1er février, date à laquelle le jeune homme a fait l’acquisition du chien, une femelle de race malinoise âgée alors de 4 mois. Du récit qu’ont livré le prévenu et sa mère aux gendarmes, on comprend que l’animal a vécu sa courte vie attaché en permanence avec un collier semi-étrangleur, dans une cour en plein soleil et sans accès à de la nourriture. « Au début, je m’en occupais », assure le jeune homme à la barre du tribunal. « Et puis, un de mes amis est mort. J’ai fait une grosse dépression. Comme je n’arrivais plus à m’occuper de moi-même, j’arrivais encore moins à m’occuper de mon chien. Je ne la nourrissais plus. C’est ma mère qui le faisait de temps en temps ». Les soins administrés au chien sont au mieux sporadiques, au pire inexistants : personne ne semble lui prêter attention. Le 3 août, alertés par le Refuge Canin Lotois suite au signalement d’un voisin, les gendarmes découvrent le cadavre de la jeune chienne dans le jardin de la maison familiale, à Lendou-en-Quercy. Le corps est recouvert de terre et d’un drap.
Au cours de l’audience, le jeune prévenu ne montre aucun signe ni de tristesse ni de contrition à l’égard de la chienne décédée. « Il n’a pas perçu la gravité des faits. Il se présente comme victime d’une dépression mais élude toute la souffrance que son animal a subie. Le décès de son ami est survenu en juillet, cela ne justifie pas tous les sévices endurés pendant tous ces mois. Car cet animal n’est pas mort en 24h, c’est un processus qui a duré plusieurs mois », souligne le substitut du procureur qui réclame 4 mois de prison avec sursis. Du côté de la défense, on préfère plutôt blâmer l’entourage familial du jeune homme qui, au moment des faits, vivait chez sa mère. « C’était un environnement pas très serein, pas très sain. Il manque quelqu’un dans ce procès : sa mère », affirme Me Mas, l’avocate du prévenu. « Dans cette famille, il y a un modèle éducatif défaillant. Sous prétexte que son enfant avait 20 ans, elle a laissé les choses se faire et a assisté à la dégradation et au décès du chien ».
A l’audience, le prévenu est venu seul. Outre la peine de prison avec sursis, il écope d’une amende délictuelle de 500 euros, a désormais interdiction définitive de détenir un animal et doit effectuer un stage sur les maltraitances animales.