Huguette Tiegna : « Nous avons tenu nos engagements sur le pouvoir d’achat »
Entretien avec la députée Renaissance (Majorité présidentielle) de la 2ème circonscription du Lot.
Huguette Tiegna, députée Renaissance (majorité présidentielle) de la 2ème circonscription du Lot, est revenue pour Medialot sur l’actualité depuis sa réélection. Entretien.
> Medialot : Covid-19, pouvoir d’achat, parmi d’autres textes… Le retour à l’assemblée nationale a été particulièrement intense ?
Huguette Tiegna : en effet, nous avons démarré cette nouvelle législature sur les chapeaux de roues, à la demande du président de la République. Nous avons d’abord adopté un premier texte de loi mettant fin, au 1er août dernier, aux régimes d’exception créés en 2020 pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 ; nous restons néanmoins vigilants, nous maintenons les outils numériques qui nous aident à lutter contre la circulation du virus et la possibilité pour le gouvernement de mettre en place un contrôle aux frontières en cas de reprise épidémiologique forte. En parallèle, comme nous nous y étions engagés pendant les campagnes présidentielle et législative, nous avons agi avec force pour protéger les Français face au pic d’inflation en revalorisant le travail, en accompagnant les plus fragiles par exemple sur les prix de l’énergie, des loyers ou les minima sociaux. Et nous continuons de tenir une ligne claire : ni dette, ni impôt supplémentaire, ni renchérissement du coût du travail. Nous avons tenu nos engagements sur le pouvoir d’achat afin de contrer au plus vite les effets de l’inflation sur le budget des Français.
> M. : : quelles sont les mesures fortes de protection du pouvoir d’achat ?
H.T. : à situation d’urgence, mesures d’urgence. Nous avons voté deux projets de loi, qui représentent plus de 20 milliards d’euros pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Ils s’ajoutent aux 23 milliards engagés depuis 2021 pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Par exemple, nous avons prolongé jusqu’en décembre le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie et avons porté la hausse de la remise carburant de 18 à 30 centimes dès le 1er septembre, qui s’ajoute aux 20 centimes de remise annoncée par Total. Par ailleurs, nous avons supprimé la redevance TV (138€) pour tous les Français ; nous avons revalorisé de 4%, dès juillet, les retraites et prestations sociales en faveur des plus modestes ; nous avons mis fin aux minima de branches inférieurs au SMIC ; nous avons voté, avec l’ensemble des groupes parlementaires, la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé, ce qui est un engagement fort de notre majorité ! Sur le logement, premier budget de dépenses des ménages modestes, nous avons limité la hausse des loyers à 3,5% cette année et augmenté les APL de 3,5% dès juillet pour 2,6 millions de foyers. À l’initiative de notre majorité, la hausse des loyers sera gelée pour les logements énergivores (DPE classé F ou G) à partir du 1er septembre. Je citerai également les mesures pour mieux rémunérer le travail et soutenir les salariés : « prime Macron » pérennisée ; accords d’intéressement facilités, en particulier pour les PME ; baisse des cotisations sociales des indépendants (550 euros pour un SMIC) ; plafond de défiscalisation des heures supplémentaires rehaussé à 7.500 euros. Enfin, et c’est d’actualité, l’allocation de rentrée scolaire, versée sous conditions de ressources, a été revalorisée de 4% (après +1,8% déjà en avril), ce qui porte l’ARS à 392,05 euros pour un enfant de 6 à 10 ans et 482,02 euros pour les 15-18 ans.
> M. : on a beaucoup entendu les oppositions durant les débats dans l’Hémicycle…
H.T. : rarement à leur avantage ! Je veux parler notamment des députés de La France insoumise et de leurs alliés de la NUPES, qui, au lieu de voter les deux projets de loi « pouvoir d’achat », ont préféré passer leur temps à s’opposer pour s’opposer, campés dans une critique systématique et finalement stérile. D’autres, comme les députés du Rassemblement national, ont choisi la discrétion, mais cette posture ne trompe personne sur leurs intentions, et ils n’ont d’ailleurs rien apporté de concret en faveur du pouvoir d’achat des Français. Les débats dans l’Hémicycle (environ 140 heures) ont été longs, de jour comme de nuit, fastidieux, parfois houleux. Mais je retiens aussi que toutes les oppositions n’ont pas versé dans l’invective et les insultes, et nous avons réussi à trouver des compromis essentiels avec certains parlementaires, comme Les Républicains, au service des Français. Je me réjouis du fait que notre méthode fondée sur le dialogue et la concertation avec les oppositions constructives ait pu aboutir à la mise en œuvre de mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français.
> M. : précisément, Les Républicains ont revendiqué le fait d’orienter les choix législatifs du gouvernement. Quelle lecture en faites-vous ?
H.T. : chacun est dans son rôle et je remarque, avec amusement, que les oppositions ne manquent jamais de faire savoir dans les médias, parfois avec exagération, les avancées qu’elles ont obtenues du gouvernement sur les textes votés au Parlement. En réalité, Les Républicains ont saisi l’opportunité offerte par la majorité présidentielle de travailler ensemble dans l’intérêt du pays et des Français. Ils ont participé de cet esprit de compromis voulu par le président de la République et qui doit prévaloir lors des discussions que nous aurons sur les prochains textes législatifs.
> M. : vous êtes membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’assemblée nationale. À quoi peut-on s’attendre dans le domaine écologique ?
H.T. : le fait que le président de la République ait nommé Élisabeth Borne Première ministre en charge de la planification écologique et énergétique est un signal fort envoyé aux Français : cela veut dire que, dans toutes ses décisions, le gouvernement tiendra compte de l’urgence climatique et des enjeux de souveraineté énergétique si présents aujourd’hui. La transition écologique sera une priorité du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. On peut citer aussi l’objectif d’une baisse de 10% de la consommation énergétique sur deux ans et la mise en œuvre d’un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique, qui est un enjeu crucial pour nos agriculteurs. En ce qui concerne l’agenda, nous allons examiner, dans les prochaines semaines, un premier projet de loi relatif aux énergies renouvelables ainsi que la loi de finances pour 2023. Avant d’autres textes bien sûr.
> M. : quels sont vos dossiers prioritaires pour le Lot ?
H.T. : nous vivons la fin d’une forme de « trente glorieuses environnementales » dans de nombreux domaines, allant des matières premières, des outils technologiques ou encore l’eau. La situation de la planète et la crise climatique qui nous touche a été au cœur des préoccupations des Lotois et des Français. Chacun a pu constater au cours de l’été que le réchauffement climatique est bien là avec toutes ses conséquences et qu’il n’y avait plus à choisir entre s’adapter et travailler à atténuer ces effets. Les Lotois tout comme les Français sont également soucieux de leur avenir, celui de leurs enfants et notamment les questions relatives à l’inflation, la santé, ainsi que la dégradation de notre démocratie. Voilà bien des défis auxquels nous avons commencé et continuerons à répondre en priorité avec le concours des forces vives de nos territoires.
> M. : pour conclure, souhaitez-vous ajouter un dernier mot ?
H.T. : je voudrais parler des problématiques de santé, notamment de la situation des maternités. Ces dernières semaines, j’ai alerté dans la presse nationale sur le manque d’accès aux maternités en France. Le phénomène s’amplifie avec les années : le manque de personnel qualifié et la fermeture d’établissements obligent de nombreuses femmes à accoucher dans des conditions risquées. Dans notre département, il n’existe qu’une seule maternité pour 90 000 femmes. Certaines futures mères doivent faire une heure de route pour accoucher. Les sapeurs-pompiers lotois et de France sont appelés pour des accouchements inopinés, à la maison, dans la voiture ou dans l’ambulance… L’engagement des sapeurs-pompiers est à saluer dans ce domaine. Cet éloignement des maternités est révoltant. Il est une réalité pour de nombreux territoires. L’État doit intervenir ! Enfin, je ne conclurais pas cet entretien sans souhaiter une très bonne rentrée scolaire à tous les élèves, parents, enseignants et personnels de l’Éducation nationale de notre département ainsi qu’une belle fin d’été aux Lotoises et Lotois, à qui je donne rendez-vous aux différents évènements et aux forums des associations en début septembre.