Gourdon : Amoureux de son ancienne belle-fille, il la harcèle pendant deux ans
Ce jeudi 22 septembre 2022, un quinquagénaire a été reconnu coupable de harcèlement moral à l’encontre de la fille de son ex-compagne qu’il a poursuivie de Limoges à Gourdon.
Des bonbons et des cigarettes dans la boîte aux lettres, 147 SMS sans réponse en quatre mois, une présence insistante… Ce 22 septembre 2022, ces actions à répétition ont constitué pour le tribunal de Cahors assez de motifs pour reconnaître le prévenu coupable de harcèlement moral envers son ancienne belle-fille. Les faits débutent à Limoges en octobre 2019 alors que la jeune femme réside chez ses grands-parents. Très vite, elle découvre des cadeaux et des lettres à son attention dans la boîte aux lettres. En voyant à plusieurs reprises l’ancien compagnon de sa mère autour de leur domicile, elle comprend qu’il en est l’auteur, le confronte et lui demande d’arrêter. Il admet, mais ne cesse pas pour autant ses agissements. Un matin, la famille découvre qu’il a dormi dans le jardin. Une autre fois, il toque à sa fenêtre et lui déclare qu’il l’aime. « C’est là que j’ai commencé à m’inquiéter. Je lui ai dit d’arrêter de m’envoyer des lettres. Je n’ai rien fait qui aurait pu lui faire croire que j’étais intéressée », confie la victime entre deux sanglots. Pourtant, le quinquagénaire se fait toujours aussi pressant : il la suit quand elle s’installe à Gourdon, lui envoie des messages sans ambigüité sur ses sentiments, débarque dans le restaurant où elle travaille. « Nous avons passé deux années pénibles », témoigne la sœur de la victime chez qui celle-ci logeait. Un certificat médical note « des crises de panique et une peur continue » chez la plaignante qui n’ose plus sortir seule de chez elle et souffre d’insomnies. Il faudra qu’elle dépose plainte pour que son harceleur s’arrête enfin. A la barre, le prévenu ne semble pas prendre la juste mesure de ses actes. « Je m’excuse, j’ai mal agi. Je reconnais les infractions mais qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Elle est jeune, j’ai mon âge… mais l’amour n’a pas d’âge ! », tente-t-il d’expliquer. Sous curatelle, l’homme suit un traitement pour schizophrénie paranoïde. « Il faut comprendre que derrière vos agissements, il y a une personne qui a réellement souffert. Autrui ne vous appartient pas, même dans le domaine fantasmagorique ou émotionnel. L’excuse ce n’est qu’un début, maintenant il faut réparer », martèle l’avocat de la partie civile, Me Chevalier. De l’autre côté du prétoire, Me Alexopoulos, l’avocate de la défense essaie de tempérer : « Il est perdu de manière générale, et surtout sur les raisons pour lesquelles il est ici aujourd’hui. Les choses ont glissé, dégénéré, mais il n’y a pas d’intentions malveillantes dans ses messages et ses actions. Si ce n’est la répétition, l’insistance. Est-ce suffisant pour le condamner, surtout quand on connaît sa pathologie ? » Suffisant pour le tribunal en tout cas qui a condamné l’homme à quatre mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de deux ans. Celui-ci doit également suivre des soins et verser 2800 euros de dommages et intérêts à la victime ainsi que 800 euros pour les frais de procédure. Enfin, il a interdiction d’entrer en contact avec la jeune femme.