Gîte de luxe et insolvabilité : Un couple d’escrocs anglais devant le tribunal de Cahors
Un couple de retraités anglais a comparu devant le tribunal de Cahors pour le non-remboursement d’un prêt de 750 000 euros et la dissimulation d’activités immobilières. Les faits se sont déroulés à Montdoumerc entre 2015 et 2020.
Ils s’étaient installés dans le Lot après leur retraite. Ils sont désormais jugés pour organisation frauduleuse d’insolvabilité. L’affaire a été portée devant le tribunal correctionnel de Cahors ce jeudi 14 septembre mais remonte à plusieurs années.
En 2005, un couple d’Anglais âgés de 60 et 82 ans achète un manoir à Montdoumerc. Pour ce faire, ils contractent deux emprunts auprès du Crédit Agricole : un premier d’un million d’euros et un second de 300 000 euros. Seulement, le couple tarde à rembourser la banque, malgré un report d’échéance. En 2014, une procédure de saisie immobilière est lancée et le manoir est vendu aux enchères. Le couple devant encore 750 000 euros à la banque, celle-ci obtient, après presque deux ans de procédure, l’autorisation de saisir leur immeuble d’habitation à Londres qu’ils avaient déclaré lors de la contraction de l’emprunt. Il s’avère que le bien a en fait été vendu. En 2020, le Crédit Agricole dépose plainte et une enquête est ouverte. Celle-ci révèle rapidement une organisation frauduleuse d’insolvabilité. Les enquêteurs mettent également la main sur des documents relatifs à d’autres projets immobiliers – un immeuble à Montpellier et un restaurant à Moissac (82) – et à des crypto-monnaies.
Absents à l’audience, les deux époux avaient reconnu les faits lors de leurs auditions tout en assurant qu’ils n’avaient pas voulu dissimuler leurs biens mais que le Crédit Agricole ne les ayant pas relancé suite à la vente du manoir, ils n’avaient pas cherché à rembourser le reste de leur emprunt. Du reste, ces 750 000 € n’ont toujours pas été rendus à la banque. L’avocat de celle-ci Me Mazars dénonce « une volonté de tout faire pour ne pas régler, pour se moquer de tout le monde ». La substitut du procureur abonde : « Ce sont des personnes expérimentées en termes de procédure et de dissimulation. Ils usent de la possibilité de se réfugier dans un pays extérieur ». Le parquet a requis 4 mois assortis d’un sursis simple.
L’affaire a été mise en délibéré au 14 décembre.