Football : Retour aux affaires courantes pour Biars Bretenoux

Après les émotions et les paillettes de la Coupe de France, le championnat reprend ses droits. La lutte pour le maintien aussi.

La Coupe de France a beaucoup d’avantages. Cette compétition où les sans-grade rêvent de tutoyer voire de bousculer l’élite, où les professionnels de la profession descendent un instant de leur piédestal pour s’étonner que les vestiaires de certains stades ne soient pas équipés de bornes wifi ou d’une salle dédiée aux soins et qu’il y ait des pelouses où le gazon semble moins vert que sous les sunlights des arénas convoitées par les agences spécialisées dans le naming, permet ainsi de mettre en lumière des clubs jusqu’alors sans histoire, des bénévoles infatigables, des joueurs qui ont espéré parfois évoluer dans le monde professionnel avant de devoir mener de front passion (le soir et le week-end) et profession (la semaine).

L’Avenir Biars Bretenoux vient de connaître tout cela, ce dernier samedi, en accueillant la Berrichonne de Châteauroux. Une soirée de gala réussie, un public nombreux (plus de 2000 spectateurs), et un match finalement très équilibré, où jusqu’aux arrêts de jeu, on a pu penser que l’exploit était à portée de main avant que le pied de Zakouani ne scelle le succès des visiteurs, pensionnaires de National. Les Lotois sont sortis la tête haute puis le soufflé est retombé. L’effervescence a laissé place non à l’indifférence, mais à la réalité quotidienne d’un club amateur de Régionale 1 qui, s’il est le porte-drapeau du ballon rond dans son département, doit cependant tenir la dragée haute à des adversaires d’Occitanie parfois calibrés comme des pros.

« Il nous faut effectivement revenir au championnat, notre réalité à nous, et continuer à conjuguer humilité et ambition » convenait ce jeudi le coach Patrick Gauthier, ajoutant que lors de la séance d’entraînement de mardi soir, il avait noté que « certains joueurs avaient encore l’esprit chargé par les émotions de la Coupe ». Or, ce retour aux affaires courantes doit d’autant plus s’effectuer dans de bonnes conditions que le hasard du calendrier propose une affiche alléchante : cette fois, c’est la réserve de Rodez (dont l’équipe première évolue en Ligue 2 professionnelle) qui s’invite à Biars. « Un des favoris de la poule, avec des joueurs qui sont tous appelés à pouvoir évoluer en A, des pros qui veulent monter et se montrer » résume Patrick Gauthier. Qui relève cependant que grosso modo, cette formation aveyronnaise aura du coup un profil assez proche de Châteauroux… « Ce match de coupe a renforcé nos certitudes. Nous avons développé notre jeu, et le réalisme de nos adversaires leur a permis de faire la différence quand nous avons connu quelques égarements. Mais globalement, oui, on a su les bousculer en restant sereins. En déclinant des séquences de jeu bien travaillées à l’entraînement. Mon objectif est clair : faire en sorte que l’équipe conserve cette dynamique, cet état d’esprit et ce niveau face à Rodez… »

Pour l’heure, Biars Bretenoux compte 5 points mais un match en moins, et peut-être un match à rejouer contre le FC Rodéo. Il n’y a pas péril, loin s’en faut, « mais engranger des points permettrait de viser le maintien dans la sérénité et de continuer de la sorte à asseoir le club à ce niveau » insiste l’entraîneur, qui sur le coup, reprend une formule chère à son premier mentor, Guy Roux. Et pour assurer le coup, les Lotois visent haut (c’est-à-dire au moins la 11ème place) : ils savent que si les deux derniers seront automatiquement relégués, un troisième club pourrait les accompagner dans la charrette si des pensionnaires de N3 d’Occitanie sont appelés eux aussi à descendre. A Biars, si la Coupe n’a pas tourné les têtes, on n’a pas envie pour autant d’avoir le tournis en prenant l’ascenseur dans le mauvais sens.