Figeac : Vincent Labarthe et Huguette Tiegna ont écrit au ministre de la santé
Le président du Grand Figeac et la députée du Lot l’ont alerté sur le risque de fermeture de l’antenne chimiothérapie de la Clinique Font-Redonde.
Vincent Labarthe, vice-président de la région Occitanie et président du Grand Figeac, et Huguette Tiegna, députée du Lot, ont écrit au ministre de la santé pour l’alerter sur le risque de fermeture de l’antenne chimiothérapie de la Clinique Font-Redonde de Figeac.
> La lettre de Vincent Labarthe : « Monsieur le ministre,
Le maillage des services de soins de proximité dans les services hospitaliers publics ou privés constitue un véritable atout pour le bien-être des patients, mais aussi pour le maintien de la population dans les départements ruraux comme le Lot. Ces mêmes territoires souffrent de grandes difficultés à renouveler les praticiens en particulier les spécialistes, chargés d’accompagner des pathologies difficiles comme le cancer. A cet égard, la Clinique Font-Redonde de Figeac dispose d’un service de chimiothérapie ambulatoire qui garantit pour les habitants du Lot et des départements limitrophes l’accompagnement en proximité nécessaire pour les pathologies suivies. Malheureusement, la plupart de ces professionnels de santé prennent leur retraite après de longues années de service auprès de leurs patients. Le Docteur Alain Marre, oncologue et référent de ce service, arrive en limite d’âge d’exercice. Informée de la situation, l’Agence Régionale de Santé n’a pas pu à ce stade apporter de réelles solutions pour la poursuite de l’activité médicale et le renouvellement. Ainsi, et en l’état, le service chimiothérapie de Figeac, implanté dans un territoire de 45000 habitants, risque fort de disparaître au 31 mars. Les patients seraient donc forcés de poursuivre leur protocole dans des villes situées à plusieurs dizaines de kilomètres de Figeac : Aurillac (65 km), Brive (90 km), Toulouse (180 km), aoutant à la lourdeur des traitements, une angoisse supplémentaire liée aux fréquents allers-retours sur de longues distances. Particulièrement inquiet du bien-être des patients mais également soucieux du maintien des services de proximité, je me permets de vous alerter sur cette situation et de vous demander avec bienveillance de sensibiliser les parties prenantes pour engager un travail collaboratif urgent sur cette problématique. Je me tiens à votre disposition pour mettre en oeuvre tout moyen de discussion et de réflexion aux côtés des directions de l’hôpital public de Figeac, de la clinique et de l’ARS. »
> Le 4 janvier dernier la députée du Lot a rencontré le directeur de la Clinique Font-Redonde et ses équipes. A l’issue de cette rencontre, Huguette Tiegna a adressé à Olivier Véran, ministre de la santé, un courrier pour l’alerter sur la situation du service de chimiothérapie de la clinique figeacoise. Pour rappel, en parallèle des consultations d’oncologie, la Clinique Font-Redonde dispose d’une autorisation depuis 2002 pour administrer des séances de chimiothérapie, sous l’autorité du Docteur Marre. A ce jour, quatre praticiens œuvrent pour le bien-être des patients (2 oncologues, et 2 chimiothérapeutes) ainsi que des soins annexes (assistance sociale, diététique, nutrition…). Cependant, dans quelques semaines, au printemps 2021, la clinique verra partir deux de ses quatre praticiens à la retraite. La direction travaille sur des solutions depuis l’été 2020, mais sans succès à ce jour. Ainsi, au travers de ce courrier, la députée a rappelé au ministre l’importance de ce service dans un territoire rural tel que le Lot et l’alerte sur la nécessité de poursuivre cette activité localement. « Le service de chimiothérapie est une référence sur le territoire figeacois, chaque année ce sont 800 séances qui y sont administrées sur une liste de patients de 120 personnes. La fermeture de ce service reconnu à la clinique de Figeac, obligerait des patients lotois déjà très éprouvés à se rendre dans des centres de départements voisins très loin de chez eux pour suivre leurs séances. Cette fermeture tendrait à accentuer le phénomène de déserts médicaux dont nos territoires ruraux souffrent. Il y a quelques mois, le service de cardiologie de la Roseraie à Montfaucon connaissait des difficultés face à la pénurie de cardiologues, ensuite c’était le cas de la maison de santé de Figeac, aujourd’hui c’est la clinique qui a besoin d’un oncologue. Si on regarde de près la situation des hôpitaux du Lot, il nous faut anticiper sur un certain nombre de recrutements au regard des départs en retraite. J’ai demandé à l’ARS, de faire un travail quotidien et collectif avec les acteurs de santé et les élus afin de trouver une solution. Avec le prolongement jusqu’en 2022 des avantages des Zones de revitalisation rurales, les médecins peuvent venir s’implanter dans le Lot et bénéficier d’exonérations fiscales. Je lance un appel à tous les soignants : le Lot a besoin de vous » a indiqué la parlementaire.
Photo d’illustration Isabelle de Bontin