Emmanuel Crenne fustige « la trahison de Louis Aliot »
Le conseiller régional lotois ex RN ne mâche pas ses mots.
Décembre 2015 est bien loin… à l’époque Emmanuel Crenne à la tête du FN 46 (pas encore RN) accueillait Louis Aliot à Cahors et Lalbenque dans le cadre de la campagne des élections régionales… depuis l’eau a coulé sous le pont Valentré, Emmanuel Crenne, devenu conseiller régional ne marche plus dans les pas du parti de Marine Le Pen, et balance sur Louis Aliot, élu maire de Perpignan en mars dernier : « Nous apprenons aujourd’hui que Louis Aliot, maire RN de Perpignan a rencontré Madame Delga, président socialiste de la Région Occitanie, rencontre qualifiée de « constructive » des deux côtés. Après le scandale médiatique de son augmentation de salaire dès le lendemain de son élection, la nomination de sa compagne au conseil d’administration d’un établissement public de la ville, puis la nomination d’un directeur de cabinet socialiste, Louis Aliot pactise maintenant avec Madame Delga. Après avoir trahi ses principes, Monsieur Aliot dépose maintenant les armes sans combattre – anéantissant en quelques heures le combat de cinq années de son groupe au Conseil Régional d’Occitanie, le tout sans rien obtenir, sauf la mine réjouie de Madame Delga, qui doit aujourd’hui savourer cette soumission qui la conforte. Une opposition « constructive » est une opposition sans existence et compromise, dont la droite LR est le meilleur exemple. Qu’a obtenu Louis Aliot ? Rien, sinon d’être maintenant pied et poing liés avec et par le système que lui et ses amis prétendaient autrefois combattre. Mais ne nous étonnons pas trop vite : la trahison est un thème récurrent au FN devenu RN. Déjà Marine le Pen en septembre 2016 déclarait « l’islam compatible avec la République », initiant alors une longue série de trahisons idéologiques et personnelles. Depuis longtemps opposition de carton-pâte, le RN devient donc aujourd’hui officiellement un parti de collaboration avec l’ennemi. Ses troupes, aujourd’hui désavouées et trahies, comme son électorat apprécieront. Cette scandaleuse, et très républicaine, reddition sans condition, scelle pour longtemps le destin politique du maire de Perpignan et du mouvement auquel il appartient. Souvenons-nous du sort du RPR qui après 30 ans de compromissions avec les socialistes se trouve aujourd’hui réduit électoralement à la portion congrue. Plus grave, ces actes de soumission imbéciles et irresponsables de la direction d’un RN devenu l’ombre de lui-même, compromettent l’avenir de la France alors même que notre pays fait face à la plus grave crise existentielle de son histoire. Il est donc urgent qu’un candidat crédible émerge pour rassembler la droite nationale et balayer les incompétents qui la dirigent aujourd’hui. La phrase de Montherlant « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit », n’a en effet jamais été autant d’actualité. »
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