Edouard Carle : « Dans la Vallée du Lot, il est temps de penser les changements plutôt que de changer les pansements »
Entretien avec un porteur de projets lotois, qui, « malgré les difficultés, les menaces personnelles et les entraves jusqu’à des atteintes à sa vie privée », ne compte pas jeter l’éponge pour la base nautique de Caïx et le golf d’Albas.
Lors de l’assemblée générale 2025 de la CCI du Lot le 30 juin dernier, au cours de laquelle le « manifeste pour un territoire qui avance » a été signé (lire notre article ici), Edouard Carle*, a témoigné sur les difficultés qu’il rencontre pour mener à bien des projets structurants pour la vallée du Lot. Pour Medialot, il a accepté de partager son expérience et de faire le point sur 2 dossiers de son programme Atout Lot :
> La base nautique de Caïx
« Je suis Luzechois, et notamment en mémoire de mon grand-père qui m’a transmis l’amour de la Vallée et qui a été maire de Luzech pendant 20 ans, de 1965 à 1985, j’ai repris notre propriété familiale de Luzech où nos racines familiales existent depuis 6 générations. En m’y installant je revois les élus, dont celui qui m’a marié à Luzech, et leur exprime mon triste constat de retrouver le village de mon enfance aussi endormi, abandonné, totalement déserté de ses commerces et associations historiques. Les seuls encore présents sont la pharmacie, qui doit couvrir le secteur géographiquement, le fleuriste et le boulanger mais ces derniers comptent leurs jours avant leur départ en retraite et finissent leur carrière professionnelle dans les pires conditions économiques. 4 immeubles de la place du Canal avaient cramé. Qu’est-ce que mon grand-père serait triste de voir son village adoré dans cet état. Il doit se retourner dans sa tombe !
Après de longs échanges avec le conseil municipal de Luzech, je réalise que dans la Vallée du Lot il est temps de penser les changements plutôt que de changer les pansements ! Les élus me proposent de les aider à concrétiser des projets de réhabilitation du centre-bourg et de la base nautique de Caïx. Moi qui aime voir l’opportunité dans chaque difficulté je me demande comment transformer cette triste réalité en opportunité pour le village ? Me voilà reparti dans un nouveau défi tout aussi rempli de sens que celui de Babilou : apporter ma contribution à la redynamisation de notre territoire qui, selon moi, après le Covid, détient tous les atouts : une histoire – une architecture – un terroir – une population…, pour devenir une pépite touristique !
Nous avons commencé avec l’ancien maire sur le dossier de la maison « Boissel » à l’entrée du village, qui est devenue depuis cette année le restaurant « l’Uxello ». En 2020, le maire actuel de Luzech, après avoir retoqué un porteur de projet venu présenter son offre de reprise en gestion de la base nautique en conseil municipal auquel il m’avait demandé de participer pour avoir mon avis, est venu me voir avec une étude en main que la commune avait commandée au cabinet ADEFPAT, réalisée sur 2 ans, de 2017 à 2019, avec un large groupe de travail représentatif de l’ensemble des parties prenantes, me demandant de les aider à réaliser ce projet de modernisation de la base. Avant de démarrer quoi que ce soit, je suis allé voir le gérant de l’époque, José que je connaissais depuis tout petit et avec qui je partage les mêmes valeurs humaines, et les représentants de l’association des amis de Caïx afin de leur proposer de travailler ensemble sur un projet pour l’avenir de la base nautique. J’ai reçu immédiatement une fin de non-recevoir ! Ils ne voulaient rien entendre et surtout ne rien changer ; même s’ils reconnaissaient l’état de vétusté déplorable de la base ! José s’avouait épuisé par ses 12 années d’exploitation de la base et ne souhaitait plus poursuivre l’aventure ; même si je ne désespère toujours pas de le revoir sur la base un jour ! On travaille donc à livre fermé avec mon équipe de chefs de projets sur un projet ambitieux pendant des mois. Tout ça pour constater qu’on arrive aux mêmes conclusions du groupe de travail restitué par l’ADEFPAT en 2019 qui propose 9 variantes évolutives, avec quasiment les mêmes loisirs et activités comme par exemple celui du wake-parc, ainsi que les mêmes nécessités comme la rénovation complète et l’extension du restaurant et du parking existant. Nous n’avons donc rien inventé, tout était déjà étudié au préalable ! Notre projet proposait en plus la création d’une gabare pour faire renaître l’histoire du transport sur le Lot avant que nous ayons des routes et d’une tour, clin d’œil à la tour Impernal, pour y faire de la tyrolienne et du tobogan. Par la suite, nous avons dû y renoncer. En revanche la création d’un wake-parc inédit, qui serait le premier sur une rivière en France était bien retenue par le groupe de travail concerné et c’est bien normal parce que les sports à la mode et en devenir sont tous les sports qui permettent de pratiquer la glisse. Beaucoup de jeunes Lotois que j’ai rencontrés personnellement sont en quête de sensations fortes, ils veulent faire de la glisse mais n’ont quasiment rien pour le faire sur le Lot.
La CCVLV, (Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble) et le Département nous rejoignent et le projet est « politiquement » approuvé par les élus fin 2022. Après analyse juridique la plus adaptée à la philosophie de mon action, je propose aux élus de créer une SEM (Société d’Economie Mixte) qui permettait d’investir ensemble Public & Privé et de gérer l’exploitation ensuite ensemble. C’était, selon moi, à l’image de ce qui nous ressemblait le plus, agir ensemble pour le territoire, mais cette formule n’a pas été retenue par les élus. Une convention d’occupation de 30 ans est alors signée le 20 juin 2023 entre Ecolot et la Ville de Luzech, avec l’obligation pour l’occupant de rouvrir le restaurant le 1er juillet, donc dans les 10 jours après la signature de la convention, avec un engagement d’investissement de plus de 200 000 euros sur 3 ans auquel s’ajoute le financement des études de faisabilités techniques et financières pour l’implantation du projet de wake parc.
En parallèle une opposition soudaine s’organise par des habitants de Caïx sous l’égide de l’association des Amis de Caïx qui elle-même fera appel à un collectif écologique national « l’Appel de la forêt » représenté localement par un de ses habitants venu de Paris, installé à Caïx depuis 10 ans. Ce collectif n’a pas de statut juridique, on sait tous pourquoi ! Leur premier grief portait sur la crainte d’une surfréquentation de la base ce qui pouvait se comprendre. Soucieux de bien faire pour les Lotois et surtout avec les Lotois, nous retirons le projet de gabare et de la tour. Le parking, qui devait être étendu, est finalement maintenu à sa taille actuelle avec des conséquences sur la fréquentation prévue et donc sur l’équilibre économique du projet dans son ensemble. Malgré cela nous maintenons le cap. Les 12 emplois saisonniers à temps plein sont là avec l’envie de bien faire pour faire enfin de ce lieu ce qu’il mérite, et je les remercie.
Après avoir retiré plus de la moitié du projet initial, le deuxième grief de l’association et de son collectif porte maintenant sur l’installation du wake-parc. La bonne nouvelle est qu’ils réalisent enfin par eux-mêmes que la base mérite un programme de modernisation de ses équipements et reconnaissent enfin sa nécessité. Et dire que cette base, créée à l’initiative de mon grand-père et son équipe en 1972, n’a jamais été réellement entretenue par les élus qui se sont succédé en mairie depuis, ni aucun investissement réalisé pour mettre aux normes les équipements et en faire une opportunité pour la commune. Certains habitants oublient même que ce sont des membres de leur propre famille qui ont œuvré, à l’époque, aux côtés de mon grand-père pour que l’activité nautique de la Vallée soit déplacée d’Albas à Caïx, notamment parce que certains y ont ensuite organisé des championnats de hors-bords qui n’ont pas duré ! Les pêcheurs, eux, s’en souviennent bien !
Pourquoi s’opposer à l’installation d’un wake-parc ? Inquiétude sur le niveau sonore d’une telle installation, sur le béton des plots qui permettront de tenir fixes les pylônes pour le passage du câble du wake, installés sur les berges et non dans l’eau, et enfin sur l’esthétisme des pylônes qui pourrait dénaturer le paysage. Toujours prêt à tout et reconnaissant avec humilité la légitimité des 3 inquiétudes soulevées par l’opposition, je prends contact avec le leader mondial de ce type d’installation, une société allemande Rixen qui en a installé 80 en France ces 20 dernières années. A ce moment-là je me pose la question s’il existe des solutions concrètes pour répondre à ces inquiétudes justifiées. Le sujet me passionne parce qu’il va me permettre de savoir. Et comme je me lève tous les jours en me disant que ce soir je me coucherai moins « con » qu’hier soir et qu’il n’y a ni réussite ni échec dans la vie mais il n’y a qu’apprentissage et rencontres humaines, je décide d’aller à la rencontre des représentants de Rixen, à Munich, pour voir ses installations et d’y emmener mon équipe projet pour les associer à ce que nous allions avec étonnement tous découvrir ensemble. Oui je dis « étonnement » surtout sur la question du bruit. D’abord sur les autres sujets, le sujet du béton nous arrivions avec une proposition de remplacement par un bois africain unique au monde, l’azobé, le seul bois qui ne flotte pas et qui pèse aussi lourd que du béton. Je dois rendre à César ce qui lui appartient, cette idée m’avait été glissée par un Lotois (que je salue et remercie au passage pour son précieux soutien) avant notre voyage. Reste à prendre en compte l’impact environnemental de faire venir ce bois d’Afrique ! Concernant le sujet de l’esthétisme des pylônes, c’est un membre de mon équipe projet, Claire Tardieu, Luzechoise de naissance, qui propose brillamment, sur place, de les habiller de vignes grimpantes pour qu’ils se fondent dans le paysage.
Ces 2 propositions avaient retenu toute l’attention de Rixen. Mais dès notre arrivée sur place, en s’approchant ensemble du lac où était installé un wake-parc Rixen, sans se le dire avant, c’était silence radio, plus personne ne parlait, tout le monde se regardait dans les yeux et écoutait. Au fur et à mesure de l’approche, nos regards s’étonnaient entre eux. Nous n’entendions rien ! bien moins que chacun de nous aurait pu penser. C’est la surprise générale. Nous avions bien fait de venir nous en rendre compte par nous-mêmes. Et c’est cela que nous devons faire maintenant, inviter les opposants à venir voir par eux-mêmes. Un wake-parc est installé sur un département voisin du Lot, à l’initiative des élus locaux et géré par une SEM dédiée.
Déception totale de la réponse des opposants à notre proposition de visite : « Non nous ne souhaitons pas visiter d’installation. Vous ne comprenez pas Mr Carle nous ne voulons pas de wake-parc même si vous avez des solutions à nous proposer ! faites du ski nautique avec un bateau si vous voulez mais pas de wake-parc ! ». Le projet est justement unique parce que le wake-parc de Caïx a été pensé pour être autonome en énergie, alimenté par des panneaux solaires, et qu’il pourra tirer 15 skieurs en même-temps avec la surveillance d’un maître-nageur quand en ski nautique il en faut deux pour tirer un seul skieur et faire du bruit avec un moteur à essence ! Un collectif d’opposants qui se nomme l’Appel à la forêt et qui se dit écologique ne peut pas nous répondre cela ! Il en perd toute sa crédibilité, pour le coup c’est la forêt qui l’appelle !
Les projets que je mène dans la vallée du Lot sont, dès le départ, des projets « plaisir et pérennes » à vocation sentimentale et familiale. L’opposition est allée trop loin, jusqu’au JT de 20h de TF1 après l’intervention de Macron le jour de la censure de Barnier. Le JT est regardé en général par 2 millions de téléspectateurs, là ils étaient 6,5 millions ! et Le projet diffusé est le contraire de notre projet alors que nous l’avions présenté à TF1 sur place à leur demande. Autant vous dire que cette opposition a le bras long et est certainement financée, mais comment et par qui ? Allez savoir ! c’est un sujet, pour le coup, qui ne me passionne vraiment pas ! Je ne veux ni faire de politique ni perdre mon temps à faire de la chasse aux sorcières, chacun agit en son âme et conscience !
A l’écoute des habitants de Luzech qui nous invitent à poursuivre nos actions, on se lance dans la dernière ligne droite et nous réalisons, conformément à nos obligations contractuelles, toutes les études techniques et financières nécessaires à la réalisation du wake-parc jusqu’à la préparation de la demande de permis d’aménager pour constater à ce moment-là que nous ne pouvons pas aller plus loin. En effet, les collectivités ont oublié une modification essentielle du PLUi pour permettre l’installation de l’activité. Une modification du PLUi est donc nécessaire par voie simplifiée et accélérée. 18 mois minimum de délais d’instruction supplémentaire !
La convention n’avait pas prévu ce délai supplémentaire et moi non plus. Nous allons certainement devoir dénoncer la convention puisque ses termes ne sont plus respectés ni respectables au fond, nous sommes donc dans l’incapacité d’aller au bout de notre engagement à cause de cet oubli urbanistique. Nous avions bien travaillé en amont avec les services de l’Etat qui ne sont pas fautifs dans ce dossier. Bien au contraire, les services instructeurs de l’Etat sont toujours à notre écoute avec bienveillance et dans leur rôle de nous aider à bien respecter les lois. J’en profite pour remercier Madame la préfète, Madame Claire Raulin ainsi que l’ensemble de ses services pour leur disponibilité et leur réactivité ainsi que pour leur précieuse aide à tout point de vue, technique, législatif, juridique…sans quoi nous serions certainement définitivement bloqués aujourd’hui.
Petite parenthèse personnelle parce que nous restons des humains, vie personnelle et vie professionnelle peuvent se heurter parfois et s’impacter l’un à l’autre. Cet hiver mon corps à dit STOP. Je suis tombé gravement malade, victime d’une double pleurésie, j’ai passé 2 mois, dont le réveillon de la Saint-Sylvestre, en réanimation seul sans ma femme et sans mes enfants avec des passages proche du drame. Au réveil de ma dernière opération de ma 1ère pleurésie, je reçois des documents de l’opposition qui vont jusqu’à s’en prendre à ma vie personnelle et privée, franchissant, selon moi, la ligne rouge qu’une opposition constructive, responsable et conciliante ne doit pas dépasser. J’ai très franchement hésité entre attaquer au tribunal ces manières dénigrantes et irresponsables vis-à-vis de mes enfants et de ma famille ou me mettre à leur bas niveau en les identifiant un par un, d’abord pour faire le tri entre les Lotois et ceux qui ne le sont pas, pour m’intéresser à mon tour à leur situation personnelle et professionnelle, leur parcours, leurs différentes actions… mais je n’ai fait ni l’un ni l’autre ! j’ai d’abord trop de respect pour les Lotois pour les traîner en justice ensuite je n’ai aucun plaisir à ça !
J’entends ceux qui ont des inquiétudes mais ils doivent entendre qu’ils peuvent aussi avoir été manipulés par d’autres qui ne sont pas inquiets puisqu’ils sont tout simplement et toujours contre tout ! je les appelle les contre-tout, contre-fous ! Parce qu’on en rigole aujourd’hui mais on risque d’en pleurer demain. Je n’en veux donc à aucun Lotois qui se serait opposé au projet dès départ, puis, en se renseignant au fur et à mesure, a accueilli et compris leur philosophie et leur raison d’être, réalisé leur l’impact environnementale bien plus positif que l’existant…. Je les ai partagées, leurs craintes donc je n’en veux à personne ! en revanche diffuser des faux à mon intention et me menacer à travers mes enfants lors de la fête annuelle du village, c’est complètement inconscient et honteux, c’est médiocre et irrespectueux, tant sur le plan personnel que sur celui de l’intérêt général, je ne me mettrai jamais à ce bas niveau. Ils n’imaginent pas une seconde les conséquences que cela peut avoir sur une famille ! Bref,
A la sortie de mon hospitalisation et après 2 mois de convalescence où je réalise qu’il n’y a plus le plaisir à maintenir nos projets dans ce contexte. Mais très vite, le soutien de la population de Luzech, des commerçants, des associations, d’acteurs économiques et des élus locaux m’a reboosté. On va se remettre en question, revoir la projection des projets un à un, étape par étape, les réadapter au nouveau contexte économique et politique, sans précipitation et surtout ensemble, avec les Luzechois et pour les Luzechois ! Car c’est avant tout pour eux aussi que je crois encore en ces projets pour le village. Je le redis, si les Lotois ne veulent pas du wake-parc nous le retirerons et proposerons certainement un autre moyen innovant pour faire de la glisse sur le Lot, pour les jeunes, comme l’E-Foil qui vient d’être autorisé sur le Bassin d’Arcachon et qui existe déjà sur d’autres rivières comme sur la Sarthe. »
> Le golf d’Albas
« D’abord de par sa nature foncière entièrement privée ce projet sera porté uniquement par des partenaires privés, contrairement à ECOLOT. Mon idée de départ était de proposer une « attractivité innovante » aux agriculteurs et plus particulièrement aux vignerons, autour d’un projet d’accueil commun mettant en valeur leurs produits de notre terroir. Un projet innovant puisqu’il pourrait y associer du loisir, pourquoi pas sportif, de la formation et de la sensibilisation agricole et viticole… Nos agriculteurs et viticulteurs sont en grande souffrance. La crise qu’ils traversent est la plus dramatique de leur histoire, c’est la dernière crise, la crise « sans retour » ! Nous devons les aider et les soutenir de façon pérenne. Là encore il ne faut plus changer les pansements à coup de subventions qui ne font que décaler le problème à plus tard, il faut collectivement penser les changements. Des changements pérennes à impacts positifs : impact environnemental, impact social, sociétal, éducatif et sportif, économiques et associatifs…
Pourquoi avoir pensé à un golf ? Pour 5 bonnes raisons principales :
– d’abord parce que ce sport se pratique en pleine nature et qu’il est de plus en plus fréquenté post covid.
– parce qu’un golf au milieu de vignes de décoration, non traitée, ça n’existe pas encore sur la Métropole et c’est un bon moyen de mettre en avant la viticulture et attirer un œnotourisme grandissant.
– parce que ce loisir sportif était inaccessible financièrement avant l’an 2000 mais depuis il s’est entièrement démocratisé et est maintenant devenu accessible à tous.
– parce qu’un golf « nouvelle génération » est un golf innovant sur le plan environnemental, c’est-à-dire qui est entièrement autonome en eau et en énergie, qui consommera 60 à 70% d’eau de moins qu’un golf actuel puisque nous n’arroserons que les départs et arrivées des trous du Golf. La terre ne recevra plus aucun produit nocif ou quelconques pesticides et respirera mieux. Le projet prévoit un plan d’arborisation très varié avec un programme de formation et de sensibilisation à l’agriculture et la viticulture. Nous étudions également d’y associer d’autres acteurs locaux comme le rugby, la pêche,
– enfin parce que j’ai toujours entendu parler de projets de golf dans la Vallée qui n’ont jamais abouti et j’ai donc cherché à savoir pourquoi, quand, comment, ou, par qui…encore un défi qui m’intéresse, et si c’était le bon moment pour qu’un golf voit enfin le jour dans notre vallée, qui soit innovant et structurant pour les Lotois ?
Cela m’a fait remonter en 1984 où une poignée de mordus avait initié « La Rousille » un practice sur le terrain de rugby de Terre Rouge, le practice de Labéraudie. Entre 1984 et 1990, plus de 5 projets étaient à l’étude à Mercuès, à Saint-Céré, à Rocamadour… Seuls quelques projets en Vallée de Dordogne ont abouti, tout en y allant progressivement, certains même par étapes de 2 trous tous les 2 ans, ou comme celui du Golf & Country club de Souillac qui est devenue une destination golfique et touristique avec résidence hôtelière, restaurant… l’offre est donc quasi nulle dans notre Vallée alors que la demande est de plus en plus importante depuis 40 ans, et notamment depuis les années 2000 où le golf a arrêté de souffrir de sa réputation trop élitiste de sa pratique et s’est ouvert au grand public. On recensait entre 200 et 300 golfeurs lotois dans les années 90 on en recense plus de 1000 aujourd’hui !
Maintenant où nous en sommes ? une bonne nouvelle est qu’il n’y a pas eu de mauvais scénario sur le PLUi. Les études se poursuivent favorablement pour le moment. En revanche, nous avons perdu des acteurs économiques importants comme le groupe Idverde, qui s’intéressait à l’aménagement du golf, en raison des lenteurs administratives et de la crise économique. Ensuite et comme j’apprends toujours de mes expériences, mon retour d’expérience sur Caïx m’a montré qu’il fallait se remettre en question et rester sur mon ambition de départ qui est un projet pour les Lotois et donc construit avec les Lotois, ensemble ! On va donc très certainement proposer de réduire considérablement le projet, voire de le transformer d’un projet d’accueil oenotouristique initial dont l’objectif était d’en faire une vraie destination touristique internationale avec un 18 trous, un complexe hôtelier…en un simple projet d’association de club de golf local avec un petit 9 trous et un 9 trous qu’on appelle « Compact » pour en faire un lieu d’apprentissage et d’académie du golf avec un practice pour les Lotois.
De plus en plus de Lotois, même non-golfeurs, m’interpellent pour soutenir le projet et me demandent comment peuvent-ils s’y mettre dès à présent. Je suis convaincu que les Lotois vont comprendre les valeurs de ce sport et y adhérer au fur et à mesure. Après tout, quand on compare les choses, un parcours de 18 trous va prendre 4 à 6 heures en marchant dans la nature et coûter 30 à 40 euros (quand on n’est pas membre du club) quand un restaurant avec un cinéma peut nous coûter autant si ce n’est plus cher mais notre impact sur l’environnement n’est plus comparable !
Si les Lotois le veulent, ce nouveau projet plus adapté à leurs attentes pourra voir le jour d’ici 2 à 3 ans. Pour cela je dois chercher des nouveaux partenaires financiers, golfiques et autres…, des pistes pourraient voir le jour avec des gros partenaires étrangers ou des groupes gestionnaires européens de plusieurs golfs mais c’est beaucoup moins adapté à la philosophie d’un nouveau projet. Au regard de son nouveau dimensionnement, je pense que nous pouvons réunir nos forces locales pour y arriver nous-mêmes. J’invite donc tous les amoureux lotois de golf, ou non, favorables à la réalisation du nouveau projet à nous le faire savoir, le faire savoir et à se manifester.
Je fais également un appel à ceux qui voudraient participer au tour de table d’une équipe fondatrice & partenariale que nous constituerons par la suite si nous sommes en nombre suffisant, en majorité favorable et si réunissons ensemble suffisamment de moyens. A vous, amis golfeurs qui attendez avec impatience ce projet, j’ai besoin de votre soutien pour le faire aboutir. Un fonds de dotation réunissant des personnalités lotoises, des chefs ou représentants d’entreprises, des amoureux de la balle blanche… pourrait ainsi voir le jour.
Et de conclure : « Rien n’est simple mais ce n’est qu’ensemble, amoureux de la Vallée du Lot et du Vignoble, golfeurs ou pas, que nous ferons des choses structurantes pour notre Vallée qui le mérite tant ! »
> Issu d’une famille Lotoise d’entrepreneurs, de génération en génération, Edouard Carle a hérité de cette fibre dans l’âme et n’a pas peur de prendre des risques « mesurés » dit-il, pour concrétiser des projets. Co-fondateur et vice-président du Groupe Babilou Family, créé en partant de la feuille blanche avec son frère Rodolphe en France en 2003, le groupe est devenu le 4ème acteur mondial en nombre de places d’accueil de jeunes enfants de 0 à 6 ans. En France, Babilou emploie plus de 5 000 professionnels sur environ 500 crèches en propres en partenariat avec les CAF ce qui lui permet d’accueillir environ 12 000 enfants par jour, dans les mêmes conditions financières que dans une crèche publique, selon le barème CNAF national de participations financières des familles en fonction des revenus du foyer et du nombre d’enfants à charge. Présent dans 10 pays, Babilou emploie plus de 12 000 éducateurs dans le monde et réalise un CA qui frôle le milliard d’euros en 2025. « Qualifié d’homme simple et humble avec des vraies valeurs humaines » par son entourage, il est aussi décrit comme « un battant un peu chien fou » par Victor Castanet dans son livre intitulé « les Ogres » sur les dérives de certains acteurs privés de crèches. Edouard Carle est même souvent reconnu comme un « pitbull qui ne lâche jamais son bout de bois » et qui aime aller au bout des choses. Numéro 4 d’une fratrie de 6 garçons, cela lui a donné l’esprit de compétition qui l’anime depuis tout petit. Si après 2 ans d’enquête sur les 4 gros acteurs du secteur dont Babilou, Edouard Carle n’a pas été inquiété « c’est parce qu’il sait qu’il n’a rien à se reprocher et qu’il a toujours donné le meilleur de lui-même pour son entreprise ». Comme le révèle « les Ogres », Babilou est considéré, par l’enquêteur, comme « le bon élève du secteur qui a su prendre les bonnes décisions stratégiques au bon moment ». En 2020, Edouard Carle et son frère ont cédé la majorité de leur entreprise à un fond d’infrastructure sociale français, Antin, tout en en conservant 20% du capital et en occupant 3 jours par semaine les postes de co-présidents, tous les deux, du Conseil de Surveillance du Groupe. Le Luzéchois reconnait humblement qu’il doit sa réussite à la France « qui lui a fait confiance en lui permettant d’assurer une mission de service public ». Il consacre le reste de son temps à ses projets Lotois : « C’est aussi une façon responsable de rendre à la France ce qu’elle m’a donné ; je ne veux pas gagner des euros dans le Lot mais je veux gagner des nouveaux emplois pour le Lot. A ceux qui pensent le contraire ils doivent comprendre que pour gagner de l’argent il faut aller là où il y en a, ça paraît logique comme ça mais ça n’empêche pas certains de penser, à tort, encore le contraire ! »