Du début d’année amer du château de Fénelon aux truffes de l’Elysée
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Vous vous souvenez peut-être de notre article « magazine » publié le dimanche 27 octobre, dans cette rubrique dominicale, consacré à la croisade initiée par les propriétaires du château de Fénelon, à quelques hectomètres de notre département, contre l’implantation d’une antenne-relais. Il faut croire que les reportages parus dans divers titres de la presse nationale et les pétitions se sont avérés vains. Et en tout cas vaincus. Ce 2 janvier, sur la page Facebook dudit château, on a pu lire ce texte désespéré : « Chers tous. 2025 marquera un tournant pour le château de Fénelon. Car nous aurons découvert fin 2024 la lâcheté et l’outrecuidance éhontées autour de nous à souiller ce qui avait été si miraculeusement préservé jusque-là : un paysage remarquable autour d’un site remarquable et classé Monument historique. Pour de vils intérêts. Une antenne-relais aura donc été plantée là, à 650 mètres du château de Fénelon. Parce que la défense du Patrimoine aura été notre vie durant notre unique moteur, c’est aux générations à venir que nous demandons pardon. Pardon de n’avoir pas su, de n’avoir pas pu protéger ce qui n’a pas de prix. A partir de 2025, vous pourrez dorénavant venir visiter le château de Fénelon et son pylône de la honte. Bonne année à tous. »
– Du patrimoine à l’histoire, il n’y a qu’un pas. Saluons donc le très actif compte de l’historien lotois Nicolas Savy, qui distille régulièrement de savoureuses anecdotes, et qui a inauguré le millésime 2025 par ces utiles précisions : « On lit souvent ici ou là que, durant la période médiévale, l’année commençait, suivant les endroits, à Pâques, la Pentecôte, voire même à la Toussaint ou toute autre date. En affirmant cela, on confond les années administratives qui, effectivement, variaient d’un endroit à un autre, et l’année « normale ». Par exemple, en Quercy, les consulats de Cajarc, Martel ou Gourdon faisaient commencer leur année sur une des fêtes religieuses du printemps, tandis qu’en Rouergue, le consulat de Rodez ou l’administration des comtes d’Armagnac le faisaient sur l’une de celles de l’automne. En revanche, l’année vécue par tout le monde, l’année commune, l’année religieuse, commençait bien, elle, au 1er janvier. Cette date s’appelait d’ailleurs, en languedocien, « an nuo » (nouvel an), ou « festa d’an nuo » (fête du nouvel an). Donc le fait de fêter le nouvel an ne date pas de François Ier ou de je ne sais qui… » C’est dit !
– On enchaîne avec ce tweet sur X du compte Menustory qui nous fait saliver avec le menu servi le 1er janvier 1901 au palais de l’Elysée pour fêter l’entrée dans le XXème siècle (sous la présidence d’Emile Loubet) : Omelette aux Rognons / Filets de Sole Marguery / Tournedos Rossini aux Truffes / Poulet sauté Parmentier / Côtelettes d’Agneau Soubise / Faisans truffés rôtis / Pâté de Foie gras à la Gelée / Salade Laitue / Cèpes à la Bordelaise. De quoi être en forme pour commencer l’année… A noter qu’il n’était pas précisé sur le carton si le foie gras et les truffes provenaient du Quercy…
– Vu passer vendredi ce post avec petite vidéo de la campagne bordant la voie ferrée : « Il y a quelques minutes, à bord du train intercités 3634… le train siffle plusieurs fois en hommage à Bruno, cheminot de 52 ans qui s’est donné la mort le 25 décembre dernier… un hommage national pour ne pas oublier. Bruno est enterré ce matin. » C’était sur le compte de notre consœur Jeanne Baron, de France Info et Ici, et qui se trouvait donc à bord du train reliant dès l’aube Cahors à Paris via Brive.
– A l’heure des bilans 2024 et perspectives 2025, nous avons relevé le post du compte Légendes Cartographie qui propose deux cartes colorées mettant en relief le pourcentage d’agriculteurs dans la population en 1990 d’une part, en 2016 d’autre part. Où il est criant que ce nombre a fondu, avec quelques petites exceptions, notamment dans le nord-est du Lot. Des poches de résistance, en quelque sorte.
– Une autre carte de France, postée cette fois par l’universitaire et chroniqueur Mathieu Avanzi. On y découvre, selon les régions, quel est le nom de la pâtisserie servie le jour de L’Epiphanie. Et chez nous, et chez vous ? On dit « galette (des rois) » ? Ou « gâteau » ? Ou « coque » ? Ou « tourteau » ? Ou « fouace » ? Du moment qu’il y a une fève…
– Pour conclure ce premier rendez-vous annuel, une plongée dans les archives un peu particulières. Un extrait du livre de Léon Lafage (né en 1874 à Saint-Vincent-Rive-d’Olt, décédé en 1953 à Paris), « Le pays de Gambetta », paru en 1933 et qui est donc consacré à Cahors et sa région. On lit ces quelques lignes, au début de la monographie : « Nous voici au cœur de la ville natale de Gambetta. Qui l’aperçoit des routes et des pechs, avec ses crépis bruns et ses toits roux, s’étonne de son aspect médiéval et militaire. La moisson, le verger, la plaine potagère, la rivière à barque ceignent les remparts. Tours carrées, échauguettes en fuseau, coupoles, clochers, murs abrupts, portes, archères, pont Valentré… tous ces ouvrages triplant la défense formée par l’escarpement des monts et la vaste courbe du fleuve, exhaussent, écartent, rejettent dans le passé. La ville a des « chartreuses », sortes de préaux découverts, plantés d’ormes et de platanes, où dorment d’anciens silences… Elle vit pourtant. Ses clochers sonnent, ses seuils bavardent. Elle a des cafés radicaux. Il arrive qu’un poing noueux et velu y fende, d’un coup, le marbre d’une table, — à la manière de Gambetta, quand sa bourse lui permettait le luxe de la casse. » La suite sur le site Gallica-BNF.