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« Des urgentistes travaillant dans la bonne humeur, c’est vachement mieux » 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– La 5ème vague de la pandémie affecte le Lot comme tout le pays, et cette semaine, le Plan Blanc a même été déclenché. La mobilisation de tous les professionnels de santé est à son maximum, et au passage, évidemment, nous saluons leur exemplaire dévouement. Pour autant, dans notre Quercy, la problématiques des déserts médicaux et de la difficulté à recruter des soignants à l’hôpital demeure. Alors, on a relevé via Stéphane Thepot sur Twitter cette annonce de l’hôpital de Cahors qui cherche des urgentistes. L’équipe en charge de rédiger l’offre d’emploi (publiée sur un site spécialisé, et à lire intégralement ici) a fait appel à une arme qui n’est pas si courante dans ce genre de démarche : l’humour. Alors voilà. Ca commence ainsi « Temps plein ou temps partiel, dans un service polyvalent urgences / smur et régulation pour ceux qui le désirent. » Ca se poursuit comme cela : « Et pourquoi pas venir tester la douceur de vie du Lot au sein d’une équipe d’urgentistes bienveillants, qui pensent que travailler dans la bonne humeur c’est quand même vachement mieux ? » Et après un certain nombre de précisions techniques, la conclusion est un morceau de bravoure : « Vous aurez ainsi la possibilité entre autres : – aux urgences, d’utiliser notre échographe dernier cri / faire des blocs fémoraux grâce à notre protocole 100% cadurcien / gérer l’accueil des urgences vitales en autonomie à la SAUV avec des paramed au top niveau ; – en SMUR, de découvrir Saint-Cirq- Lapopie à la faveur d’un accident de motoculteur, ou le célébrissime village de Montcuq pour prendre en charge un TC grave, ou encore Lalbenque et son marché de la truffe pour un ST+ en pleine vente aux enchères ; – en régulation, d’utiliser notre tout nouvel outil de visio- régulation Xper Eye. » Pour les profanes, un « TC » est un trauma crânien, et un « ST+ » est un syndrome coronarien… En ce qui nous concerne, nous formulons tous nos vœux de succès : cette démarche originale doit porter ses fruits ! 

– Toute autre chose. On a donc appris cette semaine que la société lotoise Figeac Aéro allait construire une usine en Arabie Saoudite. Nos confrères de la Tribune ont expliqué : « Le sous-traitant aéronautique a profité de la visite d’Emmanuel Macron dans les pays du Golfe pour finaliser une joint-venture avec Saudi Arabian Military Industries (Sami), consortium d’Etat des industries militaires d’Arabie saoudite. 50 millions de dollars vont être investis pour créer une usine qui produira des pièces d’aérostructures de haute précision. » Pour ceux qui n’ont pas tout compris des subtilités de l’économie mondialisée, cette info relevée tout aussitôt sur le site de BFM Bourse : « L’actualité est un peu plus fournie sur le segment des mid et small cas, qui voit Figeac Aero grimper de 4,8% après la signature avec la SAMI (Saudi Arabian Military Industries, filiale du fonds souverain saoudien) et Dussur (Saudi Arabian Industrial Investments Company) d’un accord pour la création de SAMI FIGEAC AÉRO Manufacturing (SFAM), coentreprise qui vise à construire en Arabie saoudite une usine de production de pièces d’aérostructures de haute précision. » La boucle est bouclée. Les observateurs jugent l’opération pertinente. Le cours des actions monte. Point.

– On enchaîne avec un peu de littérature (et de nostalgie) avec les souvenirs de ses vertes années lotoises publiés par Joseph Molinié (né en 1905, qui sera plus tard ingénieur général spécialisé dans les chars, décédé en 1983). Le livre titré Enfance à Cahors, paraît en 1965, édité par la Librairie Lagarde. C’est charmant. Jugez plutôt l’évocation de ses promenades avec son père, enseignant…. : « Une première image me montre un petit garçon en tablier noir, portant l’ample pèlerine des écoliers, chaussé de galoches, courant à la sortie de quatre heures sous les préaux du petit lycée en ayant soin d’éviter le Censeur Vidal. Pendant ce temps, mon Père, en redingote sombre, coiffé d’un chapeau melon et chaussé de brodequins cloutés, effectuait à une allure plus calme un trajet symétrique dans le grand lycée. Père et fils se rejoignaient à la loge du concierge, et partaient vers le faubourg Saint-Georges pour faire le « tour rituel » de Peyrolis. Le Professeur d’Allemand, Monsieur Chéry, se joignait parfois à nous, amenant ses deux petits chiens blancs avec lesquels j’aimais jouer dans les chemins. Enfant de la Lorraine, admirateur de Maurice Barrès, il professait un patriotisme cocardier qui le fit s’engager, malgré son âge, comme capitaine interprète aux premiers jours d’août 1914. […] Après 1918, il devint Président de la Société artistique et littéraire. Sa fine silhouette a longtemps parcouru le boulevard Gambetta, de l’Hôtel des Ambassadeurs à la place du Théâtre. » 

– « Le chemin de Peyrolis quittait au Faubourg Saint-Georges, la route de Toulouse, un peu avant le pont du chemin de fer de la ligne de Capdenac pour traverser le Bartasec, ruisseau bien nommé puisqu’il n’avait généralement pas d’eau, sauf aux périodes de crues printanières. Alors, tel un oued saharien, le Bartasec se transformait en torrent dévastateur et ses eaux refoulées parcelles du Lot, inondaient les ruelles et les caves du Faubourg. Le chemin passait ensuite successivement sous les voies ferrées de Capdenac et de Toulouse, puis s’enfonçait dans une combe au sud du Mont d’Angely, à travers des vignes assez maigres où les ceps luttaient difficilement contre les cailloux et les herbes. L’une des dernières débordait sur le plateau et servait de « raccourci » pour passer au Val de Roquebiller. Il y avait un pommier dont les fruits, ratatinés et acides, avaient mes faveurs… Un jour, le propriétaire me prit sur le fait et me lança un flot d’injures en patois. La vigne fut dès lors appelée la vigne « du grognon ». Je l’ai revue… quarante ans plus tard, envahie par des ronces et des herbes d’où émergeaient quelques touffes de lavande. La maison était effondrée. Le temps avait eu raison des ceps et du pommier, sans doute aussi du grognon. »

– « Pour passer dans la combe de Roquebiller, il fallait dégringoler à travers un bosquet de chênes rabougris jusqu’au chemin qui amenait à la porcherie Astruc, sur la route de Lacapelle. Après, venaient les premières maisons du Faubourg Cabasat, la pisciculture, l’Octroi, le Pont Valentré, enfin l’Avenue de la Gare et l’appartement familial où ma Mère nous attendait en travaillant à quelque ouvrage… C’était le moment d’écrire ses devoirs et d’apprendre ses leçons. Sept heures… La petite horloge de la cheminée égrenait sept coups cristallins qui déclenchaient à la cuisine un tintamarre d’assiettes et de couverts. La massive silhouette de notre brave Marie – native de Francoulès – s’encadrait dans l’emplacement de la porte avec son chargement de faïence. J’aimais cette fille des Causses, simple et joyeuse, qui fredonnait des romances et racontait des histoires, quand mon Père n’était pas trop près. Elle parlait en grand mystère de certain sorcier de son village dont les incantations magiques guérissaient les veaux et les génisses des maladies des premiers jours… mais qui – afin de préserver le salut de son âme – ordonnait en même temps à ses clients de commander une grand-messe avec Diacre et Sous-Diacre à la Cathédrale de Cahors… L’Archiprêtre s’exécuta sans méfiance jusqu’au jour où un vicaire méticuleux demanda le prénom et le nom qu’il convenait de prononcer au memento des défunts. La soupe était absorbée en silence… car il était interdit aux « enfants » de parler avant le plat principal… généralement un mélange de carottes et de pommes de terre ou une pascade aveyronnaise. Le cabecou suivait et, après lui, une paire de biscuits Poult que je trempais—en me cachant — dans le mélange rougi de mon verre […] » 

– « Il n’y avait, en ce temps-là, ni radio, ni télévision et le cinéma débutait par quelques projections, l’été sur la place, devant le Café Aubran et dans le jardin du Café Tivoli. Après dîner, nous faisions avec mon Père, le « tour des Ponts », de Saint-Georges à Cabasat, en passant devant le four à chaux et la fontaine des Chartreux… Au-dessus de la source, il y avait de gros rochers pleins de trous et dans l’un d’eux un grand-duc qui soufflait quand il entendait nos pas. J’assimilais l’oiseau nocturne à quelque génie malfaisant et j’en avais très peur. Seule, la lumière des becs de gaz du Pont Valentré calmait mon inquiétude. 

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