Des parlementaires en sommeil et des boulangers en colère

Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.

– Un conseil pour débuter : le compte X (ex-Twitter) Légendes Cartographie. Ses cartes sont exemplaires et on y apprend (ou réapprend) des tas de choses. Sa dernière série en cours est consacrée à la Résistance en ce 80ème anniversaire de la Libération. Une des cartes est consacrée aux sabotages des dépôts de la SNCF. Capdenac y est évidemment mentionnée. La notice du Maitron sur cet acte qui fut très lourdement réprimé : « Le 23 juin 1944, un groupe de jeunes maquisards des commandos Hubert fut encerclé au lieu-dit Lavayssière, commune de Figeac (Lot) par des troupes allemandes après avoir saboté les aiguillages de la bifurcation de Capdenac-Gare (Aveyron) entre les lignes de chemin de fer se dirigeant vers Cahors (Lot) et Brive (Corrèze). Ils furent surpris par un détachement allemand qui sortit du tunnel de Capdenac. Quatorze maquisards furent tués à Lavayssière et onze autres furent faits prisonniers dont huit fusillés le soir même près du crassier de Capdenac-Gare (Aveyron). Un neuvième homme fut arrêté et livré au Sipo-SD. Conduit à Rodez, il fit partie des fusillés de Sainte-Radegonde. Les Allemands avaient été informés par un indicateur français qui porte la responsabilité des massacres. » 

– Nos parlementaires étaient encore en vacances au moment où nous rédigions cette chronique. Le dernier post Facebook du sénateur PS Jean- Marc Vayssouze-Faure date du 29 juillet. Il y disait être « heureux de participer aux fêtes votives de Cremps et de Calamane ». Sur X, en revanche, l’ancien maire de Cahors s’est exprimé le 24 août pour
« condamner fermement l’incendie criminel visant la synagogue de La-Grande-Motte. » Et d’ajouter : « Face à l’antisémitisme, la République ne doit rien lâcher. Nous devons le combattre collectivement, unanimement et rigoureusement. » En ce qui concerne son collègue radical Raphaël Daubet, qui ne ne possède pas de compte, on l’a remarqué le 13 août dressant un bilan d’un an de mandat pour Public Sénat. Les collègues lui demandent ce qui l’a surpris au Sénat. Réponse : « Peut-être le rythme de l’ordre du jour, des séances, et l’importance des sujets qu’on peut embrasser quand on est sénateur. Difficile de faire les bons choix et de trouver ses priorités. Je pensais que c’était un rythme moins soutenu, qui permettait plus de prendre le temps de la réflexion et du travail, parfois ça va vite, il faut savoir se concentrer sur des thématiques, des textes. » Autre question pour savoir si des clichés se sont vérifiés. Réponse du sénateur lotois, en riant : « On mange bien. » Il termine l’entretien sur une note plus grave, en rapport avec l’actualité politique : « J’ai le sentiment que le barrage républicain que j’ai moi-même appelé à faire dans mon département et qui a fonctionné risque de donner le sentiment à une partie des Françaises et Français qu’on les a floués. Si on n’est pas capable de trouver des coalitions et de gouverner ensemble, alors je crois que la faute politique sera impardonnable. »

– Nos députés n’ont guère été beaucoup plus présents en ce long mois d’août. Aurélien Pradié a rappelé sur Facebook qu’il serait ce dimanche présent au salon du livre de Rocamadour et sur X, où il s’exprime d’ordinaire quasi quotidiennement, son dernier post remonte au 18 août, pour un hommage à Alain Delon. Dans l’autre circonscription, c’est encore sur Facebook que le socialiste Christophe Proença a livré son dernier message. C’était à l’occasion de Vélotoise, le 5 août ! On notera, en revanche, que battue début juillet, Huguette Tiegna demeure très active sur X, et relaie avec constance les posts du Président Macron ou du Premier ministre. 

– L’historien Nicolas Savy, sur son compte Facebook, nous rappelle qu’il suffit parfois de se rendre dans un simple cimetière de village pour que se dévoile une petite page de notre histoire et que l’on découvre, au hasard d’une tombe, un de ces héros anonymes ou presque qui ont fait ce que nous sommes… « C’est en parcourant le cimetière de Lalbenque (46) que j’ai trouvé une plaque souvenir au nom de Sylvain Theil, engagé volontaire tué pendant la guerre de 14-18. En faisant quelques recherches, j’ai découvert que Sylvain Theil, fils d’un négociant en vin, né le 13 septembre 1898, n’avait que 15 ou à peine 16 ans lorsqu’il s’engagea au 3ème Régiment de Chasseurs d’Afrique en 1914. Comme d’autres dans le même cas, il avait sans doute falsifié ses papiers d’identité pour pouvoir s’engager. Son jeune âge ne l’empêcha pas de se faire remarquer pour son courage, car il fut cité à l’ordre de la division le 18 octobre 1915, alors qu’il n’avait que 17 ans. Malheureusement, il fut tué le 10 août 1916 durant la bataille de la Somme, à un mois de ses 18 ans. Je n’ai pas pu en apprendre plus sur ce jeune soldat. » Nicolas Savy illustre son post de deux images : un portrait photo de Sylvain Theil, en civil et un portrait en pied, en uniforme, qui figurent sur la plaque souvenir.

– Ouvrons notre page consacrée aux archives… Avec ces statistiques relevées dans Le Journal du Lot en date du 2 septembre 1934, il y a pile 90 ans. « Nombre d’automobiles. Il a été déclaré dans le premier semestre de 1934 dans le Lot : 223 voitures de tourisme neuves ; 52 camions et camionnettes neufs ; 75 motocyclettes neuves, 332 voitures de tourisme d’occasion, 56 camions et camionnettes d’occasion ; 77 motocyclettes d’occasion. » A titre de comparaison, en 2023, selon l’Insee, 5015 véhicules neufs ont été immatriculés dans le Lot. 

-Toujours en date du 2 septembre, 1934, cet article fait état d’un vent de fronde dans les fournils : « Les boulangers refusent d’ouvrir le lundi ! Les patrons boulangers de Cahors, réunis le jeudi 30 août, après avoir pris connaissance, par les journaux, de la circulaire adressée par M. Queuille, ministre de l’Agriculture, aux Préfets, en vue de diminuer la consommation du pain rassis, par la suppression de la fermeture hebdomadaire des boulangeries, cette mesure devant augmenter la consommation du blé par la vente du pain frais, considérant que, quoique le dicton prétende que pour faire un boulanger, il faut être grand, fort et bête, estiment qu’un jour de détente par semaine, pour eux et leur famille, leur est nécessaire pour reprendre avec entrain leur dur métier. » 

– « Considérant encore que la mévente du pain provient : 1° Surtout de la campagne injustifiée que mènent les médecins contre cet aliment essentiellement français et de première nécessité pour l’agriculture et la classe ouvrière, protestent contre la mise au régime massive de leurs clients, estiment que les maux dont souffre l’humanité proviennent plutôt, pour certains, de la trop bonne chère et de l’abus de drogues de toutes sortes. 2° La mévente provient aussi de la tolérance par les Pouvoirs publics, d’une fabrication et d’une vente de pain noir dit de ménage fabriqué avec des farines blutées au-dessus de 70 0/0, taux fixé par arrêté préfectoral, comme au Moulin de Coty, par exemple, et dans divers dépôts non contrôlés dans Cahors. Considérant que toutes ces erreurs et ces abus sont des causes primordiales de la mévente du blé, bien plus que la fermeture hebdomadaire des boulangeries, estiment qu’ils ne peuvent suivre M. le Ministre sur ce point de vue, l’assurent de leur bonne volonté, pour le respect des différentes lois sur les blés qui, dans leur département, sont appliquées à la lettre, grâce à leur discipline syndicale. Prennent l’engagement de continuer à fermer leur magasin, comme par le passé, le lundi de chaque semaine. Cette décision sera transmise aux parlementaires du département et à M. le Préfet. »